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Pétrole : un cours de plus en plus volatil
Publié dans Le Temps le 14 - 12 - 2018

Consultant d'entreprises et enseignant universitaire
Quel sera le cours du baril de pétrole dans les six prochains mois ? Bien malin qui saura le dire, tellement ce dernier était volatil ces six derniers mois. Entre octobre et fin novembre, le cours du baril a lourdement chuté, passant de plus de 80 dollars à moins de 60 dollars. Un mini krach pétrolier avec à la clé une baisse de 25%. Du jamais vu depuis une décennie, alors que les prix étaient orientés à la hausse depuis plus d'un an.
La volatilité des prix met tout le monde en difficulté : de l'OPEP dont les membres ont tous une économie fortement « pétro-dépendante », aux ministres de l'économie et des finances de tous les pays du monde (le budget de l'Etat tunisien pour 2019 a été bâti sur une hypothèse fondamentale : un cours du baril à 72 dollars), en passant par les conducteurs quand ils s'arrêtent à la pompe à essence.
Beaucoup d'analystes disent que le monde entre dans une période d'incertitude sans précédent dans l'histoire du pétrole. Le causes son multiples. Un casse-tête stratégique aux multiples entrées. D'abord, la décision de Donald Trump de sortir les Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et de rétablir des sanctions –les plus dures de l'histoire- sur le pétrole de la République islamique. Les marchés paniquent devant la perspective d'une pénurie, alors que la demande mondiale –de cent millions de barils par jour- reste très forte. Par la suite, le revirement du président américain qui décide, à la surprise générale, d'octroyer des exemptions pour huit pays importateurs du pétrole iranien fait relâcher la tension un tant soit peu et provoque le courroux des Saoudiens.
Ensuite, l'isolement saoudien suite à l'assassinat du journaliste Jamel Khashoggi. Acculée sur le plan international, l'Arabie saoudite, qui a plus que jamais besoin du soutien du président américain –ce dernier fait un tir de barrage intensif contre toute hausse des prix, car elle se traduit par une flambée du prix de l'essence pour les conducteurs américains- augmente soudainement sa production pour désamorcer la tension sur les prix. De facto, l'Arabie saoudite, alliée traditionnelle des Etats-Unis, peine à trouver le point d'équilibre entre son désir de maintenir un prix élevé du pétrole pour financer ses réformes intérieures et sa guerre au Yémen, et les exigences du président américain.
Enfin, l'exploitation par les compagnies américaines du pétrole de schiste fait déverser sur le marché- surtout américain- quelque millions de barils par jour. Il convient de préciser dans ce cadre, que l'exploitation du pétrole de schiste qui était marginale en 2007, représente aujourd'hui la moitié de la production de pétrole aux Etats-Unis (5 millions de barils jour sur une production totale de 10 millions de barils jour). En 2014, alléchés par les prix élevés, les producteurs américains développent à outrance la technologie de forages horizontaux qui permettent d'extraire le pétrole de schiste. L'arrivée de millions de barils sur le marché fait rapidement baisser les cours. Entre 2015 et 2016, le prix du baril qui avait chuté à cause d'une surproduction à l'échelle mondiale, pousse l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (l'OPEP) et la Russie à modérer leurs extractions. En 2017, les prix sont repartis à la hausse, les Etats-Unis en ont profité pour rapidement augmenter leur production.
Ces derniers mois, les barils iraniens sont toujours sur le marché, les Saoudiens ont augmenté leur production et le pétrole de schiste américain bat des records. Résultat : l'offre abondante fait baisser les prix, alors que, depuis septembre, le monde consomme plus de 100 millions de barils par jour.
Dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 décembre, les pays de l'OPEP -emmenés par l'Arabie Saoudite- et la Russie se sont mis d'accord pour réduire leur production de 1,2 millions de barils par jour, en espérant que cette mesure suffise à faire repartir les prix à la hausse. Les cours ont immédiatement réagi en prenant 5%. Vendredi, le baril de brent était repassé au dessus des 61 dollars.
Personne n'ignore que la portée d'une telle mesure est sur une courte période (le cartel se réunira au mois d'avril pour décider du futur de ces réductions). A moyen terme, ce qu'il faudrait examiner et anticiper, c'est la capacité des compagnies américaines à intensifier leurs investissements aussi bien pour explorer que pour acheminer le pétrole de schiste. Car dans le secteur conventionnel, les investissements sont au plus bas depuis plusieurs années. Or, les champs conventionnels exploités aujourd'hui vont décliner progressivement, ce qui risque de provoquer une pénurie de pétrole dans les années à venir. Le pétrole de schiste américain pourra-t-il combler ce fossé ? Dans ce cas, il faudrait que les Américains dépassent 20 millions de barils à l'horizon 2025 et multiplient donc leur production par deux. Mais si les Etats-Unis, qui, sont à la fois premiers producteurs et plus grands consommateurs de pétrole au monde, n'étaient pas capables de combler les besoins, cela mènerait le baril à un niveau de prix très élevé, ce qui serait un problème majeur pour l'économie mondiale.


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