Vendredi 04 janvier, une rencontre littéraire a eu lieu avec l'écrivain et le critique tunisien Jalloul Azzouna à la Maison du Roman autour de la réalité du roman tunisien et les perspectives d'avenir, ainsi que sur la crise de la créativité et de la censure en référence aux mouvements littéraires les plus en vue de la scène culturelle tunisienne et son rôle dans le développement de la fiction et de l'art narratif en général. Au début de la séance, Jalloul Azzouna a été présenté par l'écrivain Mohamed Habacha, qui a parlé de l'homme et de son œuvre. Azzouna, fit-il remarquer, est avant tout critique littéraire et enseignant des lettres françaises à l'université et il est également écrivain ayant publié plusieurs ouvrages dont « Jardins des délices », et « Le Déshonneur, les criquets et les singes », un récit très émouvant « où il est question des rêves avortés, des ambitions déçues et de la révolte sauvagement réprimée d'une génération, celle des années soixante-dix. » Il a également mentionné ses principales critiques littéraires comme « Littérature et liberté » ou encore « L'art de la nouvelle ». Le présentateur a indiqué que Jalloul Azzouna est membre du Club de la Nouvelle depuis 1964 et l'un des fondateurs de la Ligue des Ecrivains Libres dont il est le président, Mohamed Habacha a également souligné le grand intérêt qu'il porte sur le patrimoine et le folklore dans ses écrits, travaillant en outre sur la critique d'œuvres littéraires comme celles de Béchir Khraief, Mustapha El Fersi et Hassen Ben Othmane.. Prenant la parole, l'écrivain Jalloul Azzouna a parlé de son parcours en tant que critique littéraire, évoquant les nombreuses études critiques sur des textes narratifs, poétiques et théâtraux. Il a rappelé les années cinquante et soixante, l'âge d'or de la littérature tunisienne et du roman tunisien, cette période qui fut marqué par les récits d'Ali Douagi et de Béchir Khraief. Remontant à des siècles lointains, Jalloul Azzouna a loué la richesse littéraire de la Tunisie depuis l'antiquité en parlant des récits des grandes épopées, des invasions, et en citant à titre d'exemple l'œuvre « Les métamorphoses », connue aussi sous le nom « L'âne d'or » du philosophe berbère Apulée, au 2ème siècle. « Ce roman, a-t-il expliqué, se compose de 11 chapitres comprenant des récits d'une dimension philosophique et en combinant ironie et érotisme dans un langage merveilleux. Il faut également mentionner Les Contes des « Mille et Une Nuits », qui ont traversé les époques, les frontières, les religions et les civilisations, sans oublier pour notre Ali Douagi, qui a utilisé le dialecte tunisien dans ses histoires et ses romans… » L'écrivain a également mentionné l'œuvre de « Fi Intidhar Al hayet » (En attendant la vie) du romancier Kamel Zoghbani, parue en 2001, qui se distingue par sa qualité et son contenu, un roman qu'il a classé parmi les meilleurs romans qu'il ait lu de sa vie : c'est un voyage à travers quatre décennies qui évoque des politiques économiques alliées à la cruauté de la nature, appauvrissant la campagne et poussant ses habitants à l'exode. Par ailleurs, Jalloul Azzouna s'est félicité de la création aujourd'hui de la Maison du roman qui a pour rôle la collecte et la conservation des romans et des nouvelles appartenant au patrimoine tunisien et universel. Enfin, Jalloul Azzouna, en tant que président de la Ligue des Ecrivains Libres, a parlé du rôle joué par cette association dans la promotion de la littérature et du roman tunisien à travers notamment la création d'un Prix de la Critique Littéraire.