Annulation de la grève générale prévue les 20 et 21 février dans la fonction publique et le secteur public «Le dialogue responsable et l'esprit patriotique de l'UGTT ont permis de résoudre le blocage qui a représenté l'une des pires crises que le pays a traversé», a déclaré le secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi Après plusieurs mois de négociations laborieuses émaillées de deux grèves générales et d'imposants rassemblements ouvriers, le gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont signé, hier, un accord sur les augmentations salariales dans la fonction publique. Ainsi, la grève générale prévue les 20 et 21 février dans la fonction publique et le secteur public a été annulée. L'accord a été signé au Palais du gouvernement à la Kasbah, en présence du secrétaire général de l'UGTT, du ministre des Affaires sociales, du secrétaire général du gouvernement Il prévoit l'octroi aux fonctionnaires des majorations salariales comprises entre 135 et 180 dinars selon les différentes catégories. Ces augmentations seront payées en trois tranches: une première payée en mars avec un effet rétroactif datant du 1er décembre, une deuxième en juillet et une troisième en janvier 2020. Auparavant, la commission administrative de l'UGTT a accepté, l'ensemble des propositions convenues entre le bureau exécutif de la centrale syndicale et le gouvernement au sujet des majorations salariales au profit des agents de la fonction publique. «L'UGTT demeurera une force de militantisme et de suggestion et restera disposée à interagir avec toutes les initiatives positives », a déclaré M. Taboubi à l'ouverture des travaux de la commission administrative, appelant tous ceux qui veulent diaboliser l'organisation à «revoir leurs comptes car la centrale syndicale appartient à tous». «Le dialogue responsable et l'esprit patriotique de l'UGTT ont permis de résoudre le blocage qui a représenté l'une des pires crises que le pays a traversé», a-t-il ajouté. M. Taboubi a d'autre part indiqué que la signature de l'accord «constitue une victoire pour la Tunisie», tout en adressant ses remerciements au chef du gouvernement, Youssef Chahed. Le responsable syndical a également annoncé que des négociations spécifiques seront ouvertes à partir du 1er juillet prochain sur la majoration des salaires des enseignants du supérieur, des ingénieurs et des médecins exerçant dans les établissements publics de santé. Le gouvernement et l'Union générale du travail tunisien (UGTT) n'ont pas réussi depuis octobre dernier à accorder leurs violons sur la majoration des salaires des fonctionnaires. Après avoir proposé, début janvier, des augmentations allant de 70 à 130 dinars sur deux ans, le gouvernement a, de nouveau, amélioré son offre. Selon des sources syndicales, l'exécutif a proposé des augmentations allant de 135 à 180 dinars sur deux ans, avec une deuxième tranche sous forme de déduction d'impôt. Lors des réunions tenues ces dernières semaines, la principale pierre d'achoppement était le versement des majorations sous forme de déduction d'impôt. Pour rappel, la commission administrative nationale de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a décrété, à l'issue d'une réunion samedi dernier à Hammamet, une grève générale de deux jours, les 20 et 21 février dans la fonction publique et le secteur public, en signe de protestation contre l'échec des négociations avec le gouvernement sur des augmentations salariales. Une grève générale observée le 17 janvier dernier par les fonctionnaires et salariés des établissements publics. Ce débrayage a fait suite à une première grève générale dans la fonction publique organisée le 22 novembre par la centrale syndicale. Selon des sources syndicales, le taux de suivi de la grève du 17 janvier a atteint 100% dans le secteur du transport. Le taux de suivi général a dépassé, quant à lui, 95% à l'échelle nationale. Dans toutes les régions la grève s'est déroulée sans incidents. Les grévistes se sont rassemblés devant les locaux des unions régionales du travail, avant d'organiser des marches vers les sièges des gouvernorats. Tout au long des négociations, l'UGTT réclame, pour les 673.000 agents de l'Etat, des augmentations au moins égales à celles concédées cette année dans les entreprises publiques. Selon le gouvernement, ces augmentations représentent un montant global d'environ 1,2 milliard de dinars, qui porterait la masse salariale de 14 à 17 % du PIB, à l'heure où les bailleurs de fonds, qui maintiennent la Tunisie à flot, appellent à maîtriser les salaires de la fonction publique pour ne pas aggraver le déficit budgétaire du pays.