La bataille est dure, au sein de l'Assemblée des représentants du peuple, avec des divisions, même au sein de la coalition gouvernementale, à propos de l'application de l'article 70 de la constitution, surtout face aux réticences du mouvement Ennahdha dont le président veut se placer en seul maître du pays, avec sa nostalgie de la « Khilafa », pour remplir, enfin sa mission envers les courants islamistes dont il est un membre influent. Le mouvement Ennahdha ne désarme et se place, encore une fois, seul contre tous, pour imposer son diktat, alors que le pays ne cherche que l'union de toutes les forces vives pour faire face à la propagation du Covid-19. Ses partisans et ses sympathisants sont classés à la même enseigne, et j'ai été traité, personnellement de mécréant et d'apostasie, simplement pour avoir critiqué un rassemblement de fidèles, dans une mosquée à Gaza, pour une prière qui a réuni des centaines de personnes, afin d'appeler la clémence de Dieu contre le virus. Pourtant, le Bon Dieu des Musulmans n'a pas demandé aux croyants de se placer sous un mur délabré qui risque de les écraser et de lui demander de les protéger. La situation actuelle exige l'application des protocoles et l'octroi de prérogatives plus élargies à celui qui est au premier rang pour mener la guerre contre ce fléau, surtout face à l'inconscience populaire qui dépasse l'imagination. Alors que les islamistes refusent, catégoriquement, cette alternative, bien que l'ARP ne peut pas réunir pour légiférer, étant donné l'interdiction des rassemblements, des voix s'élèvent dans l'Hémicycle, pour déterminer les conditions de l'application de l'article 70 de la Constitution, ce que rejette Ennahdha. Ainsi, après le Courant démocratique et Qalb Tounès qui demande, simplement, de plus amples détails, voilà, aussi, le mouvement Tahya Tounès qui appelle à l'élargissement des prérogatives de Fakhfakh, afin de lui donner les moyens de mener ce combat vital pour le pays. Tahya Tounès a appelé à l'application de l'article 70 de la Constitution qui permet au parlement de déléguer au chef du gouvernement, pour une période déterminée, la prérogative de promulguer des décrets lois, au regard du contexte sanitaire crucial et exceptionnel que vit le pays, en lien avec la lutte contre la pandémie du Covid-19. Le parti, qui est membre de la coalition gouvernementale, souligne, dans une déclaration, que les domaines d'application de cet article concernent, exclusivement, l'état de guerre. Une guerre que mène, actuellement, la Tunisie contre le virus. Selon l'article 70 "l'Assemblée des représentants du peuple peut, au trois-cinquième de ses membres, habiliter par une loi, le Chef du Gouvernement, pour une période ne dépassant pas deux mois et, en vue d'un objectif déterminé, à prendre des décrets lois, dans le domaine relevant de la loi. A l'expiration de cette période, ces décrets lois sont soumis à l'approbation de l'Assemblée ". A noter que le chef du gouvernement Elyès Fakhfakh a appelé à l'application de l'article 70 pour permettre de hâter les mesures nécessaires à la gestion de la crise. Tahya Tounès exhorte tous les acteurs politiques et les blocs parlementaires à soutenir cette initiative dans le but de garantir au pouvoir exécutif les meilleures conditions pour lui permettre de gérer au mieux la crise sanitaire. Le parti exprime, cependant son attachement, à ce que le parlement continue à assurer son rôle dans ce contexte délicat et à soutenir les efforts du gouvernement dans ce domaine. Tahya Tounès appelle toutes les parties politiques et les forces vives de la société tunisienne à faire front et à soutenir les efforts de l'Etat dans sa lutte contre ce péril qui menace la santé et la sécurité des Tunisiens. Le parti appelle aussi les citoyens à l'importance de se conformer aux consignes du confinement total et à respecter les mesures d'hygiène recommandées pour lutter contre la propagation de la pandémie. Cela ne peut que confirmer que le mouvement Ennahdha place les intérêts du parti, avant ceux de la patrie, comme d'ailleurs, il l'a toujours fait. Certes, ses dirigeants craignent une mainmise de Fakhfakh et son mentor, le président Kaïs Saïed, sur le pouvoir, ce qu'ils n'oseraient jamais faire, alors que cet objectif est le leur. Et que celui qui se sent morveux se mouche.