L'impact économique du COVID 19 fait grincer des dents et fait souffler un vent de panique chez les opérateurs économiques. Avec le prolongement de la durée du confinement total et la paralysie de l'appareil productif national, l'incertitude plane toujours sous nos cieux menaçant la pérennité des entreprises et la préservation des postes d'emplois. Selon les résultats de l'enquête élaborée par l'IACE (Institut Arabe des Chefs d'Entreprises), 80% des PME tunisiennes-tout secteur confondu- sont fortement impactées par la crise sanitaire. Une baisse d'activité, un fléchissement du chiffre d'affaires et surtout une perte sèche de postes d'emplois, sont les principales répercussions directes déclarées par nos chefs d'entreprises. Les services aux particuliers (hôtellerie, restauration…) et le secteur industriel, subissent de plein fouet les contrecoups de cette maldonne. Les entreprises revendiquent promptement des mesures opérationnelles et surtout pressantes à même d'assurer leur survie. L'objectif suprême étant d'éviter à moyen terme une situation de stagflation poussée par une croissance négative et par une flambée de l'inflation. Attention faillite en vue ! Les premières répercussions revendiquées par les chefs d'entreprises ont trait à : la tension sur la trésorerie, le chômage partiel, le risque de fermeture et le report des investissements. Plus de 60% des entrepreneurs s'attendent à une hausse du chômage partiel voire la suppression totale des emplois. Il va sans dire que même le recours au télétravail et au travail à temps partiel engendrera une baisse de plus de 55% de la productivité du travail, estiment les chefs d'entreprises. Une baisse de CA de 40% à 90% Selon l'enquête élaborée par l'IACE et présenté hier sur les ondes d'Express.fm par Majdi Hassen le Directeur exécutif de l'IACE, 90% des entreprises opérant dans le secteur des services aux particuliers et 80% des entreprises industrielles prévoient une baisse de leur activité en 2020. Les unités productives accuseront par ailleurs une chute libre de leurs chiffres d'affaires allant de 70% à 90% pour les services aux particuliers, 50% pour les entreprises industrielles et 40% pour le secteur du bâtiment. Une croissance négative en 2020 Ainsi le fléchissement du CA des entreprises productives et ce dans tous les secteurs s'accompagnera par une baisse de la valeur ajoutée et donc par une baisse significative de la croissance. Laquelle sera sans nul doute négative pour l'exercice 2020. En effet, la poursuite du confinement total se traduira par une instabilité dans l'approvisionnement du marché. « Il faut s'attendre à une baisse de l'offre, un ralentissement de la demande à moyen terme et donc une hausse des prix. Lesquels devront augmenter de 18% en moyenne. D'où le retour des pressions inflationnistes. Du fait l'enjeu serait aujourd'hui de préserver l'offre, donc d'assurer la pérennité des entreprises afin d'éviter le scénario de stagflation : une croissance négative accompagnée par une frénésie inflationniste», explique Majdi Hassen au micro de Wassim Bel Arbi. D'où l'urgence d'examiner les mesures opérationnelles à entreprendre pour éviter le scénario de la stagflation. L'IACE se penche sur l'élaboration d'une série de propositions et recommandations nécessaires à épauler l'effort du gouvernement dans la prochaine étape, celle de l'après confinement. Une autre enquête est en cours de finalisation sur les répercussions de la crise sur les micro-entreprises employant moins de cinq salariés.