La polémique relative au manque des masques ne fait qu'amplifier et ce non seulement sous nos cieux mais partout ailleurs où les premiers responsables du monde entier sont descendus en flammes, grandement stigmatisés et désignés d'un doigt accusateur par leur peuple pour n'avoir pas eu le réflexe et le flair d'anticiper et de confectionner en nombre et à l'avance cette denrée rare mais ô combien utile voire essentielle pour la protection contre ce fléau. Déclaration alarmante de la société des pharmaciens Mardi soir le 14/4/2020 et sur le plateau de la chaîne TV privée " Al Hiwar Tounsi" l'invité de l'émission était Nadhem Chakri représentant "l'Association des pharmaciens". Interrogé sur la réalité des masques à être commercialisés sous peu dans les officines selon les autorités compétentes, Nadhem Chakri n'a pas mâché ses mots avançant une batterie de réserves dont deux interpellent, grandement. Elles sont relatives au prix de vente et surtout à la nocivité de l'une des trois couches des tissus de ces masques. Selon lui: 1) Le prix de vente au public de ces masques est horriblement cher (2,040 dinars) sachant que chaque père de famille doit s'en procurer un bon nombre pour tous les siens. Toujours selon Nadhem Chakri, un mètre des trois couches des tissus revient à 19 dinars et peut fournir quelques 20 masques. Le prix de revient du masque tournerait alors autour des 300 millimes! Aucune commune mesure, donc, avec les deux dinars proposés par les décideurs. Il a avancé que la marge était des plus disproportionnées dans les circonstances actuelles, proposant un plafond de 700 millimes pièce. 2) Autre argument massue : La première couche formant ces masques est des plus nocives pour le citoyen pouvant mettre sa santé en péril. Réponse du trésorier du Syndicat des pharmaciens Les deux organismes officiels pouvant parler au nom des pharmaciens étant le Conseil de l'ordre et le Syndicat des Pharmaciens, nous avons donc pris attache avec Lassaad Khémiri Trésorier du Syndicat des Pharmaciens d'Officine de Tunis (SPO) pour connaitre le fin mot de l'histoire : * LE TEMPS : La position du Syndicat relative au coût exagéré avancé par Nadhem Chakri représentant l'association des pharmaciens? Lassaad Khémiri :Je commence par souligner que seuls les conseils de l'ordre et le syndicat des pharmaciens sont habilités à parler au nom des pharmaciens. Pour notre part, nous ne sommes nullement habilités à estimer la valeur exacte et le prix de revient de ces masques. Nous nous fions aux décisions des Ministères de la Santé, du Commerce, de l'Industrie, de la Pharmacie Centrale. Nous avons pleinement confiance en leur jugement d'autant que le Conseil de l'ordre et le Syndicat ne disposent point des données réelles et des investigations idoines relatives à la confection de ces masques. Marge de gain ZERO Ce que je peux affirmer par contre, est que les pharmaciens à l'unanimité s'engagent à commercialiser ces masques au prix coûtant. En d'autres termes, sans aucune marge bénéficiaire à grignoter sur le dos des citoyens. C'est notre contribution et notre aide à nos compatriotes en ces temps difficiles. * Et volet nocivité de la première couche des masques? Je ne pense pas que les experts éclairés et avertis des ministères concernés (Santé, Commerce, Industrie) et de la Pharmacie Centrale peuvent commettre une pareille "bourde" et déroger aussi gravement au cahier des charges en toute équité, clarté. Encore une fois, nous accordons pleinement confiance à nos décideurs, à l'Etat, à nos institutions qui ne manquent nullement de savoir, de vigilance, de respect pour le métier. Inutile de polémiquer et de verser de l'huile sur le feu en attisant des sensibilités déjà à fleur de peau et suffisamment rongées par la terreur de cette pandémie. * Vous n'êtes pas sans savoir que des cabinets privés (médecins et dentistes) sont fermés pour manque de protection idoine. Où en êtes-vous volet masque FFP2 fraîchement débarqués de la Chine? Un grand travail de vérification de la qualité, d'inventaire, de tri, de classification se fait dans la Pharmacie Centrale dont les experts veillent jusque tard dans la nuit pour le faire. La priorité est accordée aux Conseils de l'Ordre des Médecins et des Dentistes qui seront fournis en premier lieu de ces masques, le temps voulu, pour qu'ils les distribuent à leurs affiliés selon leur degré d'exposition au Covid-19 pour les généraliser par la suite, une fois le corps médical et paramédical correctement et suffisamment servi." Entretien conduit par