La plupart des théologiens, et Ulémas, notamment ceux à l'esprit misogyne, considèrent que la femme est faite pour être au service de l'homme, afin de procréer et s'occuper des enfants et des affaires ménagères. Or il s'avère qu'outre leur état d'esprit, ils font souvent une interprétation erronée des versets coraniques concernant les droits de la femme. Il y a d'abord la polygamie qui a suscité depuis la formation des écoles sunnites les controverses les plus diverses. Car ceux qui approuvent le mariage avec plusieurs femmes à la fois, excipent du fait que le Prophète Mohamed avait plusieurs épouses. Or, le Prophète n'a commencé à pratiquer la polygamie, qu'ultérieurement à la révélation et au décès de sa première épouse Khadija, à laquelle il avait toujours voué beaucoup d'affection et de respect. Il avait épousé ses femmes après Khadija pour les inciter à se convertir à l'Islam. Encore que cela est discutable, car il ne les obligeait pas à le faire, et pour preuve, Maria la copte, odalisque que lui offrit Al Mouquawquis dirigeant d'Egypte, et qui ne s'est pas convertie à l'Islam. Toutefois d'après les versets coraniques relatifs à la polygamie, on retient que l'époux doit être équitable envers toutes ses épouses. Ce qui est presque impossible. Or il y a un verset où il est énoncé qu'on ne peut jamais être équitable entre les épouses. Par une interprétation syllogistique on peut conclure qu'il n'y a point de polygamie sans équité. Selon l'avis d'un théologien, paru dans la revue Historia en 2017 on peut lire à ce propos : « On fait aujourd'hui une fixation sur la polygamie, un régime matrimonial ancien, qui a été le lot de tous les peuples d'Orient. Qui se souvient de la pléthore d'épouses qu'avait Salomon, ainsi que les sept cents concubines de rang princier qui le servaient. Le Prophète, lui, a eu dix femmes, encore qu'il n'ait pas épousé toutes celles qu'il désirait. De fait, le code matrimonial musulman stipule que la polygamie n'est permise qu'à certaines conditions, assez draconiennes du reste, et cela jusqu'à concurrence de quatre épouses. Et encore, c'était au temps ancien ! En observant les conditions posées par ce verset coranique : « Epousez comme il vous plaira, deux, trois ou quatre femmes. Mais [car il y a un mais !] si vous craignez de ne pas être équitable entre elles, épousez donc une seule femme » (Coran, IV, 3), on constate que la monogamie est nettement supérieure à la polygamie. Et le Coran d'ajouter, dans le même verset : « Cela est préférable aux yeux de Dieu ! », et, plus loin, le couperet : « Vous ne saurez être équitable avec toutes vos femmes, même si vous le souhaitez ardemment » (IV, 129). À cet égard, la sourate IV, intitulée « Les Femmes », est un véritable cours de droit ancien : mariage, divorce, répudiation, héritage, transmission du nom, statut de l'orphelin, personnel asservi et affranchissement sont portés à la connaissance des croyants. L'obligation de la dot est impérieuse, au même titre d'ailleurs que l'accord de la jeune épouse avant toute union ! On comprend donc en quoi le mariage polygame est quasi impossible, étant entendu que chaque épouse doit être dotée des mêmes équipements de confort que les éventuelles trois autres coépouses. De plus, le nombre de quatre n'est pas une obligation, mais une simple possibilité. Il n'est pas permis d'épouser une femme contre son gré, pas plus qu'il n'est permis de la séparer de son bien ou de le mélanger au sien dans le but de s'en emparer. Il n'est plus possible d'entretenir quatre épouses, sinon de jure, du moins de facto ».