Marre des programmes télé, dans lesquels la violence se dispute aux rediffusions ? Pas de problème ! Direction le Net pour voir une sorte de sitcom taillée sur mesure : «El khayata» («La couturière»)... Coronavirus, ou Covid-19 pour les intimes, oblige !, «El hajama» («La coiffeuse») n'a plus de travail. Qu'à cela ne tienne !, elle s'est transformée en «couturière», haute couture s'il vous plaît ! Et si cela ne vous plaît pas, tant pis pour vous, vous ratez une transformation taillée sur mesure. «El khayata» («La couturière»), idée de Zied Litayem, est une sorte de sitcom, dans laquelle la distanciation sociale tient le beau rôle, puisque les protagonistes communiquent via webcam interposée, pour pouvoir travailler. Télétravail ? Si l'on veut puisque, au final et jusqu'à présent (nous avons regardé huit épisodes en attendant les autres), rien n'aboutit, à part des idées saugrenues, beaucoup de critiques à lire au second degré, un soupçon de vulgarité bien placé, surtout de la part de «Madame», qui, d'ailleurs, fait des petits clins d'œil à son métier ante-coronavirus, avec des coiffures aussi «folles dingues» qu'elle. Eh oui «Madame» (Wajiha Jendoubi) la coiffeuse s'est transformée en couturière, aidée en cela par son équipe de choc : Ahlem (Peeka), toujours aussi encyclopédie soupe-au-lait, Saïda (Rim Hamrouni) très femme du peuple, et Slim (Slim Achour) toujours aussi artistique. Bref, les protagonistes d'«El hajama» sont tous là avec leurs défauts qui plaisent tant comme ceux de «Madame», essayant de faire mondaine mais qui joue de malchance dans son langage surtout quand elle demande que «le focus soit ouvert grand comme ça» (joignant le geste à la parole), et qui a le don d'inverser les syllabes des mots. Ainsi pour elle, et pour exemple, «bavette» est devenue «buvette», et Ahlem qui essaye toujours de la corriger, etc. Qu'à cela ne tienne ! «Mon Dious, Mon Dious !», «Madame» a décidé de faire dans la haute couture ; une idée que lui a, indirectement, mis, dans la tête, Slim. A chaque épisode, des situations sont mises sous les feux des projecteurs ou plutôt sous l'œil de la webcam. Cela va d'un tournage de film, qui va reprendre et pour lequel le styliste refuse de rejoindre son poste, de peur de la contagion, à une équipe de foot qui veut faire sa tenue de sport, en passant par une nana qui vit à Dubaï sur le point de se marier avec un homme riche, une députée qui veut une robe marquante pour se pavaner à l'Assemblée mais qui refuse de débourser un millime, sous prétexte qu'elle fera de la publicité à la couturière, une association d'aide sociale qui, indirectement, n'aide qu'elle-même, etc. Puis, il y a les petits clins d'œil comme à la pénurie de semoule, de tissus, aux vêtements de la friperie qui sont réutilisés, dans certaines boutiques, sous couvert d'être neufs, le confinement qui impose l'ouverture du frigo, etc. «El khayata» va droit au but. Les épisodes ont une durée variant d'un peu plus que cinq minutes à un peu moins de sept minutes, et sont sponsorisés, en autres, par une marque de lessive. Quoi de plus normal pour une couturière ?