« Dar Louzir » est le titre de la sitcom annoncé initialement (on propose également « Ouzir mkasser » ou « Louzir el makhlouo ») qui sera diffusée sur Nesma pendant le mois de Ramadan 2012. On y raconte au cours de 30 épisodes, pleins d'humour, des événements inspirés de la Révolution où il s'agit de la vie d'un ministre démis de ses fonctions qui, étant dépourvu de tous ses pouvoirs et de son prestige social, se trouve face à des scènes de ménage et à des conflits familiaux qui n'en finissent jamais... Le tournage qui a déjà débuté depuis quelques jours se poursuivra jusqu'au mois de juillet, croit-on savoir. Cette sitcom qui se déroule entièrement dans une somptueuse villa de la banlieue nord est réalisée par Slaheddine Essid, écrite conjointement par Younes El Ferhi et Samia Amami. Une pléiade de comédiens tunisiens et algériens assurent les rôles des différents personnages dont Mouna Noureddine, Kamel Touati, Raouf Ben Amor qui revient à la télévision après une longue absence, trois de nos grands comédiens qui ont fait leur preuve dans des sitcoms ou des feuilletons diffusés par le passé sur nos petits écrans. D'autres comédiens non moins talentueux joueront dans cette sitcom, comme Kaouthar Bardi, Farhat Henana, Khaled Bouzid, Younès El Ferhi, sans oublier les noms algériens : Razika Ferhane qui s'est illustrée dans la sitcom « Nsibti Laaziza » et pour la première fois, Linda Yasmine et Sid Ahmed Agoumi.
Nous avons eu l'occasion d'assister à une séance de tournage et d'entretenir certains comédiens sur leur rôle respectif dans cette nouvelle sitcom. Voici les propos recueillis :
Kamel Touati : (Comédien) « Ce qui est important dans cette sitcom, c'est qu'il s'agit d'un personnage nouveau : on n'est pas habitué à aborder des questions politiques dans nos productions artistiques. L'accent sera mis sur les transformations subies par ce ministre déchu qui devra rendre compte à la justice et sur les retombées de sa destitution sur sa vie personnelle, psychologique, familiale et sociale. Un bouleversement total dans ses rapports avec son entourage. Mon rôle consiste à vivre dans la peau de ce personnage avec toutes ces contradictions, tous ses soucis et ses réactions aux différentes situations vécues avec son entourage. L'humour sera de mise, mais ce n'est pas de l'humour gratuit, c'est plutôt de l'humour intelligent qui véhicule des idées constructives... »
Younes El Ferhi (scénariste et comédien) : « Il est vrai que la même équipe de l'année dernière travaille sur cette sitcom, mais ce n'est pas autour du même concept, ni du même sujet. Dans le scénario, on a pris en considération les changements survenus dans la société, donc tout dépend d'une nouvelle conjoncture socio-politique, d'où le changement dans les outils de l'écriture d'un scénario. Cependant, on ne prétend pas écrire l'histoire de la Révolution, loin s'en faut, pour ce faire, il nous faut un peu de recul, mais n'empêche que le thème et les personnages sont inspirés de la Révolution, dans la mesure où ces personnages sont passés d'un état à un autre avec tout ce qui en résulte, sur leur vie, leurs comportements et leurs rapports. En résumé, le scénario parle d'un ensemble de personnages réunis sous le toit de cette villa de la famille Karamosli et dont les soucis, les caractères et les agissements sont différents, d'où l'apparition de conflits et de divergence au niveau des idées, des visions, des rêves et des sensibilités. Mais tout ce monde hétéroclite a la possibilité de cohabiter malgré tous les obstacles et les contradictions, tout comme dans la Tunisie post-révolution où tous les Tunisiens sont appelés à se réconcilier et se mettre la main dans la main, malgré les discordances, pour construire un avenir meilleur... A part le scénario, je joue le rôle d'un jardinier dans cette sitcom. »
Sid Amed Agoumi (Comédien algérien) : « j'ai débuté dans les années 60, au théâtre, à la télévision et au cinéma. Je suis installé en France depuis vingt ans et je poursuis encore ma carrière de comédien au théâtre et au cinéma. J'ai joué dans plusieurs films. C'est la première fois que je tourne pour une chaine de télévision tunisienne et j'en suis très fier. J'ai avec la Tunisie des liens très anciens qui remontent aux années 70 avec Ali Ben Ayed, Moncef Souissi, Mouna Noureddine et les dramaturges Habib Boularès et Ezzeddine Madani ; je participais plusieurs fois au Festival de Monastir qui regroupait à l'époque les artistes maghrébins. Dans cette sitcom, mon rôle est celui d'un homme de l'armée divorcé dont la fille est l'épouse du ministre, mon ex-femme me fait croire que ma fille est devenue très malheureuse après la révocation de son époux, le ministre...Alors, j'arrive tout feu tout flamme dans le but de défendre ma fille, et là je me rends compte que les choses vont autrement... »
Farhat Henana : (Comédien) « Dans cette sitcom, j'interprète le personnage de Nouri, le cuisinier de la maison. Je suis heureux de travailler avec le metteur en scène Slaheddine Essid et toute l'équipe des comédiens formée de Tunisiens et d'Algériens. On peut dire que tous les comédiens qui ont paru dans « Nsibti Laaziza » sont présents ici, excepté feu Soufiène Chaari qui nous a beaucoup manqué. Je tiens un rôle principal en tant que cuisinier et j'apparaitrai presque dans tous les épisodes. Ce personnage entretient des rapports un peu tendus avec le ministre déchu, mais qui ne manque pas d'humour... »
Linda Yasmine : (comédienne algérienne) : C'est la première fois que je travaille sur une sitcom en Tunisie et j'en suis heureuse. J'ai déjà joué dans d'autres séries algériennes, dont « Zaïn Saadek » qui a eu un grand succès même en Tunisie, étant diffusée sur Nesma. Je me sens à l'aise dans mon travail avec toute l'équipe tunisienne, comme si je connaissais tous les comédiens depuis de longues dates. Je joue le rôle de l'amie de la femme du ministre déchu, qui est de nationalité algérienne, et qui fait appel aux siens qui viennent proposer leurs bons offices pour résoudre certains conflits familiaux survenus après la déchéance du ministre. Je vous laisse à découvrir la suite... »