Peu à peu, la vie culturelle reprend ses droits. Si, à l'image du prix Flaubert, certains événements ont été décalés d'une année, d'autres, comme "Saha Chribtek" au Goethe-Institut ont pris un nouvel élan. Regards sur une saison culturelle en voie de reprise. Le mot est sur toutes les bouches. On parle de reprise, relance, retour et tout un chacun est curieux de voir de quelle consistance seront les festivals de cet été. En attendant, plusieurs manifestations ont accompagné la fin du Ramadan et d'autres événements n'attendent que le passage des célébrations de l'Aid pour prendre leur essor. Tous les arts devraient être au rendez-vous! Prix Gustave Flaubert L'édition 2019-2020 du prix littéraire Gustave Flaubert n'ira pas à son terme. En effet, les organisateurs de ce prix ont décidé de reporter la totalité du processus pour la prochaine année scolaire. Décerné par les élèves du lycée Gustave Flaubert, ce prix qui a été institué il y a une dizaine d'années, concerne les romans de langue française, parus en Tunisie, en France ou ailleurs. Pas de lauréat cette année mais les élèves, leurs professeurs et le jury du prix se sont déjà attelés à une nouvelle sélection d'ouvrages pour remettre le prix Gustave Flaubert en selle à l'horizon 2021. Regards sur le mémorial américain de Carthage Les services culturels de l'ambassade américaine en Tunisie viennent de produire une vidéo à l'occasion de la célébration de Memorial Day aux Etats-Unis. Cette capsule audiovisuelle a pour thème l'histoire et la symbolique du Mémorial américain de Carthage, un cimetière militaire fondé en 1960 par les présidents Bourguiba et Eisenhower. Retraçant les péripéties de la campagne de Tunisie durant la Deuxième guerre mondiale, cette capsule propose une visite virtuelle de cette institution qui compte parmi les symboles des relations tuniso-américaines. Les nouveautés des éditions Al Kalima La collection des Petits inédits maghrébins poursuit son chemin et s'apprête à publier de nouveaux ouvrages dans les semaines à venir. Au programme de cet éditeur qui rayonne sur le Maghreb et la Francophonie, deux livres sont en cours de réalisation. Il s'agit de "La Greffe" de Driss Chraibi et "Printemps d'Alger" d'Emmanuel Roblès. Des ouvrages d'Albert Memmi, Jules Roy, Kateb Yacine et Mouloud Feraoun sont également en cours de préparation. Le remarquable travail de fond de Guy Dugas pour cet éditeur permettra au public de lire plusieurs textes maghrébins de Colette, Jean Amrouche, Armand Guibert ou encore Jules Verne. A noter également l'investissement de Naima Beldjoudi pour cette collection PIM qui rassemble des petits inédits maghrébins. Ramadan et la Maison de la poésie Durant le mois de Ramadan, du 9 au 19 mai, la Maison de la Poésie a organisé un cycle de rencontres qui a été couronné par une clôture animée par Sonia Younsi et placée sous le patronage de la ministre des Affaires culturelles. Plusieurs poètes ont virtuellement participé à ces rencontres à l'image de Tahar Riadh (Jordanie), Sonia Ferjani, Mohamed Najar et Moncef Louhaibi (Tunisie). Ce cycle du Ramadan a été l'occasion d'une belle rétrospective poétique et a permis à la Maison de la Poésie de marquer sa présence dans le paysage culturel. Malek Gnaoui d'Essaida à Carthage La galerie Selma Feriani à Sidi Bou Said accueille du 10 mai au 12 juillet une exposition de Malek Gnaoui. Intitulée "Essaida-Carthage", cette exposition a pour commissaire Matthieu Lelièvre et ne peut être visitée que sur rendez-vous, en attendant les nouvelles mesures sanitaires. La galerie est ouverte du lundi au samedi de 9h à 17h. Novatrice et surprenante, cette exposition est dans la lignée des découvertes plastiques de la galerie Selma Feriani dont le rayonnement va bien au-delà des frontières de la Tunisie. Nous y reviendrons! La galerie Gorgi est en ligne La galerie Gorgi compte parmi les espaces d'art contemporain les plus prisés par les artistes et les collectionneurs. Située à Sidi Bou Said, cette galerie est animée par Aicha Gorgi qui est à l'origine de plusieurs événements artistiques. Cette dernière vient d'annoncer que la galerie escompte développer sa présence en ligne pour dépasser les conditions actuelles. Aicha Gorgi écrit: "En ces moments suspendus, le monde culturel basé sur le lien social, subit de plein fouet ce nécessaire confinement". Pour cette raison, sans s'éclipser, la galerie va diversifier sa présence en ligne tout en attendant de retrouver artistes et public. "Saha Chribtek", An IV Le festival "Saha Chribtek" au Goethe-Institut aura tenu toutes ses promesses malgré le confinement. En effet, alors que l'on craignait que cette quatrième édition du festival du Ramadan ne passe inaperçue, c'est tout le contraire qui s'est produit avec une présence remarquable sur les réseaux sociaux. Le festival a donné lieu à plusieurs débats passionnants et permis aussi de profiter de trois semaines de projections cinématographiques en ligne. Vivement l'année prochaine pour la passe de cinq! "Design & Beyond" Les étudiants de l'école supérieure des sciences et des technologies du design (ESSTED) se sont illustrés le 20 mai dernier en organisant de leur Junior Entreprise, une journée virtuelle visant à mettre en avant l'importance du design comme facteur de croissance économique. Cette journée a permis de réfléchir sur les rapports entre artistes, designers et artisans grâce à plusieurs visioconférences portant sur les enjeux contemporains de la pratique du design. De bonne facture! Un nouveau roman de Hend Bouaziz La romancière Hend Bouaziz vient de compléter sa trilogie initiée avec "Le Jour et le jour d'après" en 2016. En effet, la jeune romancière s'apprête à publier son second ouvrage dont le titre est "Vibrato" et qui complète le premier titre paru. De même, elle vient d'achever son troisième tome dans cette série avec "L'Orchidée des rêves". A paraître aux éditions Arabesques, ces deux romans sont les trois volets d'une réflexion romanesque sur la rencontre, le deuil et la sortie du deuil. Avec une superbe plume poétique, Bouaziz est l'une des voix les plus remarquables de la nouvelle génération francophone.