Une semaine après la conférence de presse, tenue par M. Mohamed Ali Toumi, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, durant laquelle, il a annoncé les mesures de soutien en faveur du secteur sinistré, suite à la crise dû au covid19, un tir groupé et nourri est parti des rangs des fédérations professionnelles. A la lumières des déclarations des responsables du Tourisme et des Transports dans les pays émetteurs, les perspectives à court et à moyen termes sont inquiétantes et alarmantes pour les professionnels du tourisme tunisien toutes catégories confondues. D'où les réactions de leurs fédérations qui n'y vont pas du dos de la cuillère. Ont-elles tenu compte du climat social et économique actuel ? La Fédération Tunisienne de l'hôtellerie (FTH) a réagi en publiant un communiqué de presse sur un ton aigre-doux, affirmant son approbation sur l'essentiel des mesures et déplorant quelques points notables. Sur un ton mesuré, la FTH reprend et estime les mesures comme « une bouffée d'oxygène pour de nombreuses entreprises hôtelières au bord de l'asphyxie, le fond de garantie de 500 millions de dinars, le maintien de l'emploi par le maintien de l'entreprise, l'inclusion de sociétés de gestion hôtelière, la bonification de 2 points sur le taux d'intérêt, la durée de crédit avec deux ans de grâce… sont autant de mesures saluées par la FTH mesures adoptées et proposées par le gouvernement en faveur du secteur » Mais, à ses yeux, ces mesures sont insuffisantes « Ces crédits, précise le communiqué, vont aggraver l'endettement déjà très élevé du secteur et fragiliser ces entreprises qui n'ont aucune visibilité quant à la reprise de leur activité » et indique que « les crédits soient alloués directement aux salariés » car les entreprises ne peuvent jouer le rôle social de l'Etat. Par ailleurs la FTH a exprimé son étonnement d'être exclue de la commission des litiges alors qu'elle a toujours été présente dans d'autres commissions telles que celles du classement des unités hôtelières, celle de leur mise à niveau, du Comité de gestion de la FODEC, du Conseil national du dialogue social etc. La FTH regrette en somme que les fédérations représentatives de la profession n'ont pas été associées dès le départ pour garantir l'application adéquate des mesures. De son côté la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme tunisien (Fi2T) qui comprend les groupements professionnels spécialisés et experts du métier concerné, semble foncièrement déçue des mesures annoncées. Elle s'est fendue d'un communiqué incendiaire, et tire à la canonnière sur les mesures adoptées, estimées en deçà des attentes de leurs adhérents qu'elle appelle à un sit-in, fixé pour les prochains jours pour sortir de cette situation critique… le communiqué dit que la Fi2T rappelle « qu'en ce qui concerne la ligne de crédit d'exploitation, il s'avère que les conditions d'octroi et d'éventuelle exécution par les banques sont compliquées et prendront du temps. Ce qui ne résoudra pas les problèmes de trésorerie urgents… Et qu'aucune mesure n'a été prise pour reporter le paiement des cotisations sociales et fiscales, malgré un chiffre d'affaires à l'arrêt depuis janvier, février et mars. La Fédération compte en conséquence « …faire entendre la voix de ses adhérents de tous les secteurs et les appelle à multiplier les efforts pour atteindre un seul objectif : trouver des solutions immédiates pour sortir de cette crise en préservant les entreprises et les emplois ». Le communiqué fait remarquer que « le secteur touristique mérite des mesures de soutien exceptionnelles, car il est toujours le premier à être atteint et le dernier à pouvoir revenir et reprendre son activité normale ». Compte rendu par Hamma HANACHI