Filmer le quotidien des résidents d'un immeuble durant les semaines de confinement: tel est le projet du jeune cinéaste Hassen Marzougui. Entre ennui et espoir, un tour du confinement en quarante appartements. En phase de production, ce documentaire sera visible dès le retour des salles de cinéma. Les tentations les plus diverses taraudent toujours l'esprit des cinéastes. La période de confinement dont nous sommes en train de sortir a ainsi été à la fois excitante et statique. Excitante parce que les idées les plus originales surgissent et remplissent les carnets de notes. Statique parce que les corps sont confinés et la liberté de mouvement quasiment nulle. Que faire dès lors? Comment passer à l'action? Toutes les nuances du vécu en quarante appartements Hassen Marzougui a eu une idée immédiatement opérationnelle. En effet, il s'agissait en quelque sorte de tenir le journal d'un immeuble, consigner par l'image cinématographique le quotidien de résidents qui n'avaient d'autre choix que celui de meubler leur temps sans quitter leur lieu d'habitation. Avec quatre compères, Marzougui a emmagasiné des mots, des idées, des mouvements d'humeur, tout ce qui fait le quotidien d'assignés à résidence malgré eux. C'est la vie telle qu'elle est qui intéresse ce cinéaste. Il se penche sur le vécu des résidents, passe d'un étage à l'autre, investit les appartements ou retrouve les gens dans la cour et tous les espaces de vie. Ces images de la vie réelle permettent de prendre la mesure du confinement et se faire une idée de la manière dont il est ressenti par chacun des protagonistes. Toutes ces figures de la vie quotidienne prennent d'ailleurs valeur d'exemple puisque, de toute évidence, il n'y a pas des milliers de façons de passer le temps alors que les rythmes et la liberté de se mouvoir sont altérés. Une longue expérience de scénariste Hassen Marzougui parvient dès lors à fixer ses choix, centrer ses centres d'intérêt. Sa longue expérience de scénariste lui permet d'anticiper et imaginer a priori le déroulé des 15 minutes que durera son documentaire. Ce projet qui figure dans la sélection de l'initiative "Culture Solidaire KLF" saisit bien cette tentation des cinéastes pendant le confinement et propose une démarche de cinéma-vérité pour rendre compte du vécu d'une résidence. Entre le reportage et le témoignage, ce documentaire promet un gros plan sur les réactions de tout un chacun face à une attente qui se prolonge et un mal insidieux et invisible qui guette. Le cinéaste rêve de saisir cette angoisse diffuse, ce temps en suspens et multiplie les tournages pour se saisir de la plus large des palettes. Ensuite, tout sera question de montage et de rythme. Pour cela, Hassen Marzougui comptera sur le monteur image Hamza Medfai et le monteur son Elyas Zouaghi. La musique originale de Yasmine Mrabet sera un autre élément sur lequel pourra s'appuyer le réalisateur qui vient d'obtenir une dotation de la Fondation Kamel Lazaar. La perspective des festivals internationaux de cinéma Le projet est en bonne voie et devrait être visionné dès que possible. L'objectif de l'équipe est de présenter le documentaire dans le cadre de festivals en Tunisie et ailleurs, avec en ligne de mire le Festival international du film amateur de Kélibia. Avec plusieurs films à son actif, Hassen Marzougui conjugue le travail de scénariste et de réalisateur. Ce cinéaste et designer de 30 ans est issu des rangs de l'école des Beaux-Arts de Tunis. Il a réalisé plusieurs films courts dont "Eternelle" ou "Assala" et a également participé à un projet documentaire de la BBC intitulé "Le pari sportif". Attiré autant par le documentaire que la fiction, Marzougui a beaucoup de cordes à son arc et compte bien sur "Confinement 20" pour confirmer son élan actuel.