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Que faire de Abir Moussi ?
Publié dans Le Temps le 22 - 07 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Haie par les islamistes et leurs suppôts, déifiée par une large frange de la population, Abir Moussi est aujourd'hui dépeinte en icône. Le sit-in (un de plus dans cette législature tumultueuse) bloque la tenue des plénières (et quelles plénières !) et la présidente du bloc parlementaire du PDL crée et recrée, chaque jour, l'événement. A l'évidence, rien n'est susceptible de l'impressionner, et encore moins de lui faire peur. Le très opaque bureau de l'ARP, sur lequel trône un chef de cabinet équivoque (Habib Khedher), dit avoir usé de tous les moyens pour lui faire entendre raison. Les moyens ? Ameuter la bande à Makhlouf qui profane une institution souveraine, faisant entrer de force les gros bras des ligues de protection de la révolution, ligues dissoutes, mais qui se sont travesties en parti légal : la Coalition Al Karama. Et, même, faire entrer des individus fichés « S17 ».
Dans une interview accordée au « Temps », mars de l'année dernière, avant même le décès du regretté Président Béji Caïd Essebsi et la tenue d'élections présidentielles anticipées en prélude aux législatives, elle se montrait très sûre de son fait. « Nous ne serons pas majoritaires au Parlement, mais nous y jouerons un rôle de premier ordre », déclarait-elle en effet.
Le fonds de commerce
Depuis l'accession de son parti au Parlement, elle n'a pas mis beaucoup de temps pour lancer sa croisade anti-islamiste. Elle justifie cette croisade par l'orthodoxie destourienne et l'aversion que nourrissait Bourguiba à l'endroit de l'islam politique et de l'extrémisme religieux sous toutes ses formes. Elle n'a jamais parlé du RCD dans le vivier duquel elle s'est abreuvée, parce que Ben Ali aura placé tous les partis en opposition avec le régime dans la même case : la gauche, comme l'extrême droite. Ben Ali avait pour cheval de bataille la dénonciation de ce que le régime de l'époque appelait : « la connexion gaucho-intégriste ».
Il n'empêche : il y a eu le Mouvement du 18 octobre à coups de grève de la faim dans les locaux du parti de Néjib Chebbi. Il y a eu même des actions d'intermédiation française et de l'Union Européenne, rien n'y fit. Cette connexion aura été débranchée avec la révolution. Et, de manœuvre en manœuvre, tous les courants progressistes se sont perdus en cours de route. Même la gauche (en dehors de Mongi Rahoui) n'est plus représentée au parlement.
Ennahdha aura broyé tout ce beau monde. Et, tous ceux qui se sont acoquinés avec elle (Ettakattol, le CPR et, même Nidaa Tounès) sont sortis des radars. Qui s'y frotte s'y pique, en effet. De sorte que Abir Moussi s'est mise dans la psychologie de Jeanne d'Arc, voire d'Al Kahina. La présidente du PDL se sent même comme investie d'un « devoir » messianique. Son but ? Anéantir Ennahdha. Son procédé ? Faire adopter le vote de destitution de Rached Ghannouchi, président guère consensuel, de l'ARP.
Les signatures récoltées pour la destitution du président d'Ennahdha, c'est bien elle qui en a déclenché le processus, quoique les blocs signataires (Attayar et Echaâb surtout) refusent que les signataires du PDL se joignent aux leurs. Ils le considèrent comme étant l'extension du régime déchu. Cependant que les gros bras qui se dressent contre Abir Moussi, chaque jour, la traitant de tous les noms d'oiseaux, la jugent antirévolutionnaire. Elle, très déterminée, filme tout. Et, n'en démord pas. Sit-in sur sit-in. Rassemblement sur rassemblement à l'Avenue Habib Bourguiba. Cependant que ses adeptes viennent manifester devant l'Assemblée. Grande mobilisation, en effet. Elle sait ameuter les foules, alors que ses adversaires déversent tout leur venin sur la toile.
Abir Moussi n'est pas là pour faire du travail législatif. Elle est plutôt dans une logique de guerre contre Ennahdha et ses alliés. De sorte que le métabolisme de l'ARP est conditionné, depuis le début de la présente législature, par cette guerre larvée, avec des scènes cocasses, mais pour le moins avilissante pour celui (le Parlement) qui doit normalement être le sanctuaire de la légitimité populaire.
Les « missiles » présidentiels prêts à être tirés
Force est de constater aussi que, non seulement Ennahdha risque un éclatement de l'intérieur, non seulement elle ne trouve pas l'antidote à la fureur iconoclaste de Abir Moussi. Mais elle est aussi très fortement contrée par le bloc démocrate (Attayar et Echaâb et, surtout, Echaâb qui revendique justice pour Belaïd et Brahmi) le bloc de la Réforme nationale et Tahya Tounes dont le Président ressent maintenant les effets collatéraux provoqués par son acoquinement avec Ennahdha.
Maintenant, quoi que disent les fidèles de Ghannouchi, cette pétition de destitution a de bonnes chances d'aboutir lors de la plénière qui sera tôt ou tard programmée, et malgré toutes les combines de Habib Khedher. Fakhfakh ne s'est pas débiné, lui non plus : il limoge tout bonnement tous les ministres nahdhaouis et pratiquement tous les cadres sous leurs tutelles. En tous les cas, même sans cette affaire de conflits d'intérêts, il n'aurait pas pu continuer à gouverner avec certains parmi eux.
Mais, en fait, à bien y réfléchir, qui a déclenché le processus de déstabilisation d'Ennahdha ? Abir Moussi. Sauf que les autres ennemis d'Ennahdha ne veulent pas l'approcher, à cause de son passé Rcdiste.
Dans les sondages, elle talonne Kaïs Saïed, de loin, mais elle est quand même deuxième. Lui, non plus, ne lui tendra pas la main. Elle n'a même jamais été invitée au Palais.
Quelque part, elle s'accomplit dans cette guerre de « seule contre tous ». Reste que les services d'Al Aouina l'ont bien avertie quant aux menaces de mort dont elle fait l'objet. Pour sa part, titubant et ne sait pas comment la neutraliser, Ghannouchi saisit le Parquet lequel dépêche aussitôt des agents de la police judiciaire. Voilà, cependant, un épisode qu'instrumentalise la présidente du PDL. Mieux : dans une communication sur Facebook, lundi soir, elle adresse des remontrances au Président après son entrevue avec Ghannouchi. Le Président Saïed a dit tout cru à Ghannouchi que la situation au sein de l'ARP ne saurait durer, et qu'en sa qualité de garant de la loi, il dispose d'assez d'outils constitutionnels et que «les missiles sont prêts à être tirés». Si, Abir Moussi a jugé que ces « missiles » la viseraient exclusivement, elle aurait été, plutôt, inspirée d'en conclure que ces « missiles » seraient aussi tirés en direction de la bande à Ghannouchi.
En fait, oui, Abir Moussi est ce qu'on appelle le mécanisme déclencheur. Mais, imaginons que Ghannouchi soit destitué. Imaginons aussi qu'Ennahdha et ses satellites perdent leur emprise sur le Parlement et sur la vie politique nationale : Abir Moussi ne s'en retrouvera-t-elle pas à faire l'épreuve du vide ? Ennahdha est, pour le moment, incontournable. Mais, si elle venait à chuter, la présidente du PDL perdrait, du coup, son fonds de commerce. Pour l'heure, cependant, personne ne sait quoi en faire, personne ne sait quoi faire avec elle, et personne ne sait quoi faire contre elle !
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