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Manifestations millénaires à Bangkok
Publié dans Le Temps le 21 - 09 - 2020

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants étaient rassemblés hier soir près de l'ancien palais royal de Bangkok pour réclamer plus de démocratie et demander la démission du Premier ministre, beaucoup exigeant une réforme de la puissante monarchie, sujet tabou en Thaïlande.
La manifestation a débuté sur le campus de la faculté de Thammasat, théâtre en 1976 d'un massacre où des dizaines d'étudiants pro-démocratie avaient été tués par les forces de l'ordre, épaulées par des milices ultra-royalistes.
Les opposants se sont ensuite dirigés, trois doigts levés en signe de défi, vers la place emblématique de Sanam Luang, un champ de cérémonie royale en face du célèbre Grand Palais où ils comptent, pour certains, passer la nuit.
Dimanche, une nouvelle marche est prévue dans le centre de la capitale.
En fin d'après-midi, la police recensait plus de 15.000 manifestants, tandis que les organisateurs évoquaient «des dizaines de milliers de personnes».
«C'est le plus grand rassemblement depuis le coup d'Etat de 2014» qui a porté au pouvoir le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, légitimé depuis par des élections controversées, s'est réjoui Parit Chiwarak, dit Penguin, l'une des figures du mouvement.
«C'est un tournant dans l'histoire du pays», veut aussi croire Patipat, un enseignant de 29 ans.
La contestation, qui défile dans les rues quasi-quotidiennement depuis l'été, regroupe surtout des jeunes, étudiants et urbains.
Mais d'autres militants, appartenant au mouvement des chemises «rouges» proche de l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, se sont joints au mouvement.
«Les jeunes de ce pays ne voient aucun avenir», a relevé hier dans un communiqué Thaksin Shinawatra, renversé par un coup d'Etat il y a tout juste 14 ans, sans apporter explicitement son soutien aux manifestants.
Au cœur de leurs revendications, la fin du «harcèlement» des opposants politiques, la dissolution du Parlement avec la démission de Prayut Chan-O-Cha et la révision de la Constitution de 2017, rédigée du temps de la junte et jugée trop favorable à l'armée.
Une partie des manifestants va plus loin, osant se confronter à la royauté.
Du jamais-vu dans le pays où, en dépit des renversements successifs de régimes (12 coups d'Etat depuis 1932), la monarchie restait jusqu'ici intouchable, protégée par une des plus sévères loi de lèse-majesté au monde.
«Notre objectif n'est pas de la détruire, mais de la moderniser, de l'adapter à notre société», souligne Panusaya Sithijirawattanakul, dit Rung, autre figure du mouvement.
Leurs demandes n'en demeurent pas moins audacieuses: ils réclament la non-ingérence du roi dans les affaires politiques, l'abrogation de la loi sur le lèse-majesté et le retour des biens de la Couronne dans le giron de l'Etat.
Le souverain thaïlandais, bien au-delà de son statut de monarque constitutionnel, dispose d'une influence considérable qu'il exerce le plus souvent dans l'ombre.
L'actuel monarque, Maha Vajiralongkorn, monté sur le trône en 2016 au décès de son père le vénéré roi Bhumibol, est une personnalité controversée.
En quelques années, il a renforcé les pouvoirs d'une monarchie déjà toute puissante en prenant notamment directement le contrôle de la fortune royale.
Ses fréquents séjours en Europe, même en pleine pandémie de coronavirus, ont aussi soulevé des interrogations.
Le Premier ministre a mis en garde contre ces rassemblements, brandissant la menace d'une nouvelle vague de coronavirus en Thaïlande, relativement épargnée jusqu'à présent (3.500 cas et 58 décès).
Cela pourrait «détruire la confiance des investisseurs» et nuire au pays, déjà frappé de plein fouet par la crise économique liée à la pandémie, a-t-il lancé.
Les manifestations, dans un royaume habitué aux contestations matées dans le sang (en 1973, 1976, 1992 et 2010), se sont pour l'instant déroulées dans le calme.
Depuis le début de la contestation, plus d'une vingtaine d'activistes, dont Penguin et Rung, ont été inculpés de «sédition», un crime passible de sept ans de prison.


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