p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"LE TEMPS - Jameleddine EL HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"A l'occasion de la 38ème session de la Réunion annuelle du corps diplomatique tunisien, le Président de la République Kaïs Saïed a prononcé une allocution qui aura été la plus longue de sa première année au pouvoir. Pendant une heure, il s'est concentré sur les problèmes, les enjeux et les perspectives de la diplomatie tunisienne par temps de marasme économique et social, aggravé par une nouvelle étape critique de la prolifération de la pandémie du coronavirus. A tous égards, durant cette prestation, le chef de l'Etat commence à peine à expliciter ce qu'il disait à demi-mot jusqu'à présent. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"En effet, il était très peu tendre sur le phénomène de l'année, à savoir les actes « parallèles » que le dirigeant du parti islamiste Ennahdha, ainsi que d'autres responsables de formations agissant dans son giron, tentent de s'arroger, en multipliant les contacts avec des parties étrangères, en l'occurrence la Turquie, le Qatar, ainsi que quelques autres Etats voisins, empiétant ainsi sur les prérogatives constitutionnelles du chef de l'Etat. Des actes qui, outre leur caractère condamnable d'un point de vue juridique, représentent les plus graves atteintes politiques à la souveraineté de l'Etat tunisien. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Il s'agit, pour rappel, des visites et contacts que Rached Ghannouchi a multipliés avec le président turc, Erdogan, et le chef du gouvernement de Tripoli Sarraj dans le dos de la diplomatie tunisienne, dûment représentée aussi bien en Turquie qu'en Libye qu'au Qatar par exemple. Hormis le ton incisif et résolu, le Président de la République n'a pas soufflé mot sur les mesures de rétorsion en son pouvoir en pareilles circonstances, à l'encontre des éléments tunisiens fautifs, mais aussi et surtout à l'encontre des Etats tiers, destinataires de ces mouvements de dissidence ouverte par rapport à la ligne diplomatique nationale, sous son autorité constitutionnelle et sa discrétion exclusive. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La dissuasion p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"en interne d'abord ! p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Chose curieuse, notre Président, constitutionnaliste de son état, n'a, à aucun moment, fait valoir le droit authentique de la Tunisie, de fonder ses réactions à de tels actes inamicaux, sur le principe de la Réciproque. Car, dans les cas que nous avions pu suivre cette année, le chef de l'Etat n'a jamais fait appel à la procédure pertinente en pareilles circonstances. Procédure qui commence par la protestation solennelle auprès du personnel diplomatique ou consulaire accrédité à Tunis, auprès des autorités respectives des pays visés, avant de mettre en œuvre la panoplie des mesures de rétorsion et d'annulation de certains accords bilatéraux avec ces Etats, avant la rupture pure et simple des relations diplomatiques, et le renvoi et le rappel du personnel diplomatique et consulaire, le tout conformément aux règles du droit international pertinent, régissant les rapports internationaux. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La réaction tunisienne à ces actes d'inimitié n'a pas dépassé quelques brèves déclarations plus ou moins passionnées du chef de l'Etat, lesquelles étaient destinées plutôt à la consommation intérieure, dans le cadre des tiraillements politiques entre la Présidence de la République et le parti islamiste Ennahdha. Résultat de ces atermoiements, le bureau de l'Assemblée des Représentants du peuple s'apprête à déterrer deux projets-cadavres d'accords vicieux et viciés, entre la Tunisie, la Turquie et le Qatar, préparant ainsi un nouvel épisode de tergiversations et de tiraillements au sein de l'Hémicycle, au moment où le Législatif dort sur des dizaines de textes vitaux pour le salut du pays dans des secteurs aussi névralgiques que l'organisation des pouvoirs et des instances souveraines (la Constitution, le code électoral, la loi sur les partis politiques, la formation de la Cour constitutionnelle) pour ne citer que les plus connus. Sans oublier les projets de lois destinés à promouvoir une meilleure ambiance en faveur de l'initiative économique, de l'investissement et du développement. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Objectivement, la passivité de la Présidence de la République et son absence de réaction énergique face à de tels agissements anticonstitutionnels sont autant de tares qui ont jusqu'ici caractérisé la diplomatie tunisienne. Le fait que le Président, ramène la faiblesse du ministère des Affaires étrangères à une lutte partisane sur les postes de responsabilité au sein de ce département n'altère en rien la nature du problème. Car, la Tunisie n'a jamais agi contre les Etats tiers qui se sont avisés à agresser d'une manière caractérisée la souveraineté du pays. Pire encore, elle n'a eu aucune réaction procédurale contre le ou les Tunisiens convaincus de ces «crimes» de contact criminel avec l'étranger. p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La refonte vitale p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"de notre diplomatie p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Reste que l'appareil diplomatique nécessite une refonte de fond en comble, et une restructuration sur les deux tableaux. D'une part, il est vital que les rapports entre le ministère des Affaires étrangères d'une part et les autres départements sécuritaires et économiques soient revus dans le sens d'une meilleure réactivité, grâce à un meilleur échange d'informations et de données. Un élément qui semble avoir été mis en sourdine dans l'allocution de mardi, notamment sous les élans rhétoriques bruyants sur la Palestine et les «adversaires politiques» du chef de l'Etat Kaïs Saïed. La situation est d'autant plus critique que l'Etat est resté immobile devant un crime assimilé par le droit international à de la haute trahison. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Avec de tels manquements, il serait malvenu de parler d'efficacité de la diplomatie tunisienne à l'étranger. Le dossier est pourtant simple. Est-ce que l'un des Etats incriminés est bien disposé à accueillir sur son territoire des actes ou des mouvements similaires à ceux qu'ils entendent mettre en place en Tunisie. La Turquie est-elle prête à nous acheter nos pacotilles, au détriment de sa production agricole ou industrielle propre ? Est-elle prête à ce que la Tunisie accueille un bureau du PKK, dans le cadre de la politique tunisienne favorable à tous les mouvements de libération nationale de par le monde ? Est-ce que le Qatar est prêt à accueillir à Doha un bureau régional de l'Université Zitouna, l'une des seules universités «centristes» reconnues par la conférence de Grozny, à l'instar d'El Azhar et de l'Université Al Karawiyyin au Maroc, comme seules sources de pensée islamique sunnite? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Espérons qu'à la prochaine allocution, le chef de l'Etat sera plus explicite, et moins «diplomatique» quand il s'agit de défendre les intérêts suprêmes de l'Etat qu'il représente. Pour l'instant, attendons ce qui adviendra de la branche qatarie des Frères musulmans en Tunisie, sous la couverture du parti Ennahdha, au mépris de toutes les règles régissant ce chapitre de la coopération régionale et internationale. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9.5px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"J.E.H.