Les bombardements se poursuivent dans le Haut-Karabakh, faisant de plus en plus de victimes. Dans la matinée d'hier, pour la première fois depuis le début de ce conflit, l'Arménie s'est dite favorable à la reprise de négociations pour un cessez-le-feu. Les combats entre Arméniens et Azerbaïdjanais sur le front du Haut-Karabakh continuaient de faire rage, hier, pour le sixième jour d'affilée. Erevan a toutefois ouvert la porte à une médiation pour un cessez-le-feu. Dans un communiqué, la diplomatie arménienne a amorcé une timide ouverture, se disant prête à "s'engager avec les pays coprésidant le groupe de Minsk de l'OSCE pour rétablir un cessez-le-feu basé sur les accords de 1994-1995". Cette annonce intervient au lendemain d'une déclaration commune des présidents Emmanuel Macron, Vladimir Poutine et Donald Trump, dont les trois pays pilotent depuis le début des années 1990 cette médiation de l'OSCE sur le Nagorny Karabakh. C'est la première fois qu'Erevan se déclare disposé à reprendre les négociations depuis la reprise des combats dimanche. Multiplication des blessés Dans la matinée, les affrontements ont continué. À Stepanakert, capitale du Karabakh, plusieurs explosions ont été entendues, tandis que les habitants ont dû se mettre à l'abri dans la nuit. Ces bombardements proviennent des forces azerbaïdjanaises, a indiqué le ministère arménien de la Défense. "Il y a de nombreux blessés au sein de la population civile, l'infrastructure civile est endommagée", a indiqué sur sa page Facebook un représentant du ministère, Artsroun Ovannissian, sans plus de précisions sur la nature des frappes et des dégâts. L'armée arménienne a accusé hier Bakou d'utiliser des "armes à sous-munitions" interdites, tandis que l'Azerbaïdjan a jugé que l'Arménie devait se retirer du territoire séparatiste afin d'arrêter "l'escalade". Selon les bilans très partiels communiqués depuis dimanche, 190 personnes sont mortes : 158 soldats séparatistes, 13 civils arméniens, et 19 civils azerbaïdjanais. Bakou n'a toujours pas communiqué de pertes militaires. Mais le bilan pourrait être bien plus lourd, l'Arménie affirmant ainsi que 1 280 soldats azerbaïdjanais sont morts, quand Bakou dit avoir tué au moins 1 900 militaires adverses.