BAKOU (Reuters) — Le chef de l'Eglise arménienne et un haut dignitaire religieux azerbaïdjanais ont offert hier leur médiation pour régler le conflit du Haut-Karabakh, alors que les discussions entre Erevan et Bakou sont dans l'impasse. Karekin II, Catholicos de tous les Arméniens, est devenu le premier chef spirituel arménien à se rendre en Azerbaïdjan depuis l'éclatement de l'Union soviétique, en 1991, et la lutte pour le contrôle du Haut-Karabakh, qui a dégénéré en guerre. Les tensions sont montées depuis l'annonce, l'an dernier, par l'Arménie et la Turquie, alliée de l'Azerbaïdjan, d'un accord aujourd'hui suspendu, qui devait permettre la normalisation des relations et la réouverture des frontières entre les deux pays. Ankara a fermé sa frontière avec l'Arménie par solidarité avec l'Azerbaïdjan pendant la guerre du Haut-Karabakh. Karekin II, Allahshukyur Pashazade, président du Conseil des Musulmans du Caucase, et le patriarche orthodoxe Cyrille ont publié, à l'issue de discussions à Bakou, un communiqué promettant de soutenir le processus de médiation engagé il y a quinze ans. "Nous croyons qu'il est important de poursuivre le dialogue entre dirigeants religieux pour contribuer au règlement du conflit", déclarent-ils. Le patriarche Cyrille a dit espérer que la réunion contribuerait à désamorcer les tensions et à créer des conditions propices pour que les dirigeants politiques prennent leurs responsabilités et parviennent à un accord. Les Arméniens de souche du Haut-Karabakh, soutenus par l'Arménie chrétienne, ont rejeté l'autorité de l'Azerbaïdjan musulman au début des années 1990, lors d'un conflit qui a fait 30.000 morts avant de se conclure par un cessez-le-feu, en 1994. Aucun n'accord de paix n'a pu être conclu depuis, et l'Azerbaïdjan menace fréquemment de reprendre la région par la force.