Désormais c'est une guerre déclarée contre les intellectuels qui ont de quoi éveiller les consciences et huiler les rouages d'un pays qui peine à avancer. L'idée est de rayer de l'existence tout projet qui promet de redonner sa valeur à notre identité de Tunisiens ou tout simplement à cultiver, à instruire et à civiliser. L'idée aussi est de maintenir dans l'ignorance un peuple en flattant tout ce qui est projet culturel ‘'bâtard'', ou encore vite troussé pour être vite oublié. Nous en sommes conscient, aujourd'hui, tout comme cette catégorie de personnes intègres qui continuent de se battre en payant le prix fort contre leur volonté à faire bouger les choses et à dénoncer des ‘'brigands'' de la culture en cravates qui promènent leur ignorance sans éprouver le besoin d'être cultivé avant même de décider pour la culture. Un homme de grande culture Ezzeddine El Béji est poète, écrivain, musicien et par-dessus tout un militant de première heure pour la pérennité de notre musique tunisienne. Il est l'un des artistes musiciens les mieux nantis qui continuent à défendre la chanson tunisienne en faisant fi de toutes distinctions d'âge ou de génération. Seule la créativité et le fait de coller au b.a.-ba de la musique tunisienne comptent, selon lui. Aujourd'hui Ezzeddine El Béji tout comme les intellectuels qu'on veut à tout prix reléguer aux bancs des oubliettes, affronte les ennemis de la culture, il se dit se battre contre leurs plans diaboliques. Depuis 2014 Ezzedine El Béji a bataillé pour le retour du festival de la musique tunisienne créé en 1986 par Fethi Zghonda et qu'on a retiré du calendrier artistique depuis 11 ans invoquant le fait que notre musique doit être revue au goût du jour ! Entre temps il lance l'association ‘'Taranim'' et ce n'est que depuis deux ans seulement que le ministère de tutelle décide du retour de cette manifestation. Ezzeddine El Béji y planche et travaille d'arrache-pied pour que la première date de la manifestation soit fixée au mois d'avril dernier. « Je n'en attendais aucune rémunération matérielle. Le retour du festival était à lui seul est une récompense à mes yeux. J'ai sillonné la Tunisie et j'ai été voir des artistes dans tous les coins et recoins de la Tunisie et je leur ai convaincus de s'investir pour la relance de ce festival. » commente non sans amertume Ezzeddine El Béji . Un travail de longue haleine que l'ancienne ministre est venue balayer d'un revers de main en l'écartant et en cédant le flambeau à l'artiste Chokri Bouzaiene . Selon les propos d'Ezzeddine El Béji, « ce dernier est venu récolter les fruits de l'effort des autres sans vergogne ». Mais ce n'est pas tout car la direction de l'animation culturelle relevant du ministère des Affaires culturelles vient tout juste de rendre public un communiqué dans lequel on demande aux artistes inscrits au prochain festival de la musique tunisienne de venir chercher leurs dossiers au mépris de leurs engagements vis-à-vis du ministère de tutelle. Le festival ne verra pas le jour, tout court. Ezzeddine El Béji n'en revient pas « Le retour du tant attendu Festival de la musique tunisienne a été reporté deux fois avant de demander aux artistes de venir chercher leurs dossiers de candidature, ne se souciant aucunement du respect de leur dignité ou fait qu'ils se soient investis pendant quasiment deux ans pour préparer de nouvelles productions ... » M.B.G.