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Cette nouvelle tarte à la crème : le régionalisme rampant !
Publié dans Le Temps le 13 - 11 - 2020

Avec l'avènement de la démocratie, désormais toutes les questions sont posées sur la place publique. Jadis faisant partie des sujets tabous, le régionalisme se nourrit actuellement du populisme et des discours pompeux et irresponsables de notre classe politique. Certes, le régionalisme peut-être, parfois, une richesse et une chance mais chez-nous, comme d'ailleurs, dans les plus vieilles démocraties occidentales, il est source de menace sérieuse pour l'unité et la souveraineté des nations...
Lors de sa dernière prestation sur El Watania 1, le président du parlement, Rached Ghannouchi a apporté son soutien aux sit-ineurs d'El Kamour et aux grévistes du phosphate de Gafsa. Il se justifie par un proverbe tunisien selon lequel on ne peut donner l'aumône que si, avant tout, ses donateurs en eu largement leurs parts.
Si l'on suit le raisonnement du cheikh, chaque région doit être la première bénéficiaire de ses richesses. Et les régions dépourvues de richesses ? Et quel est, dans ces conditions, le rôle de l'Etat ? Il s'agit, là, d'une curieuse conception de la mission de l'Etat et du rôle de la région ! On ne peut, d'un côté, faire appel à l'Etat pour la sécurité, pour la justice, pour l'emploi, pour l'éducation, pour la santé, pour les infrastructures et pour tant d'autres services et, de l'autre côté, demander sa soumission aux diktats des régions !
Curieuse conception de l'Etat
Autre curieuse proposition du cheikh : distribuer les terres domaniales pour que chaque Tunisien devienne propriétaire d'une terre agricole. Le but étant de faire de la Tunisie une Malaisie méditerranéenne ! Selon Sidi Cheikh, la Malaisie s'est développée et a prospéré parce la terre a été distribuée aux Malaisiens qui avaient cultivé l'huile de palme. Les Tunisiens cultiveront, eux, l'huile d'olive qui permettrait à la Tunisie de se transformer en un nouveau Dragon ! Sans commentaire !
La présidente du PDL, Abir Moussi a accusé le président du parlement de prêcher le régionalisme au détriment de l'unité nationale et elle lui demande de présenter, dans les brefs délais, des excuses.
Autre signe inquiétant de ce régionalisme qui gagne du terrain et devient de plus en plus un argument de poids de plusieurs acteurs politiques et économiques : les menaces de plusieurs régions dites défavorisées qui reprochent au chef du gouvernement de favoriser certaines régions sur d'autres en matière d'insertion dans le circuit du développement durable.
En fait, derrière le régionalisme, cette nouvelle tarte à la crème, se cachent d'autres réalités sordides politiques, économiques, sociales et culturelles. D'abord, c'est l'affaiblissement de l'Etat qui est à l'origine de ces mouvements dits sociaux que les uns et les autres tentent d'instrumentaliser pour protéger leurs intérêts. La Tunisie est privée depuis plusieurs années de son phosphate au point d'arriver à en importer, alors que notre pays traverse une crise de vie ou de mort ! Les sit-ineurs d'El Kamour sont en train de dicter leurs lois à tout un peuple ! Et, bien entendu, avec l'appui du président du parlement et de ses succursales !
L'arbre qui cache la forêt !
Derrière ce régionalisme se cachent, aussi, deux mondes économiques : l'un dit légal et l'autre dit formel ! Chacun veut s'imposer de plus en plus pour se tailler davantage sa part du lion. Chacun a ses supporters et ses lobbyistes.
Il existe, également, une nouvelle bourgeoisie qui a vu le jour tout au long de ces dix dernières années. Elle cherche à s'affirmer vis-à-vis de l'ancienne bourgeoise...
Tous ces acteurs économiques, les uns au Sud du pays, les autres au Nord, les Sahéliens, les Sfaxiens, les Tunisois, les Nouveaux riches se livrent tous une lutte impitoyable à travers leurs lobbyings et leurs moyens d'influence politique, médiatique et sociale...
Résultats : l'Etat tunisien est plus faible que jamais et la Tunisie agonise au profit d'une minorité qui ne cesse de s'enrichir, de prospérer, de se renforcer et de s'élargir avec l'appui et le soutien des partis politiques au pouvoir depuis plusieurs années.
En fait, le régionalisme en soi peut être bénéfique mais même dans les plus vieilles démocraties occidentales, comme en France, en Irlande, en Italie, en Belgique ou en Espagne, les mouvements nationalistes menacent sérieusement l'unité nationale. Seuls les Etats fédéraux comme en Allemagne, par exemple, aux USA ou au Canada, constituent des espaces fertiles à l'épanouissement des régions.
Chez-nous et dans le monde arabe, le régionalisme est, hélas, bien souvent, source d'éclatement des Etats, voire des guerres civiles meurtrières et sanglantes. Le Yémen, la Syrie, le Liban, la Libye sont autant d'exemples qui illustrent cette bête sauvage et féroce qui a pour nom le régionalisme qui alimente le tribalisme, le clientélisme, le favoritisme et la corruption.
Ve mal qui ronge
le monde arabe...
Le régionalisme a toujours existé en Tunisie et dans le monde arabe. Rappelez-vous de la réponse de Bourguiba à Kadhafi qui, lors d'une visite, à Tunis le 15 décembre 1972, dans l'espoir d'enrôler la Tunisie, a prononcé un discours surprise dans la grande salle de cinéma « Le Palmarium » abritant plus de 2. 000 personnes et Il s'est lancé dans une plaidoirie pan-arabique préconisant un combat pour l'édification d'une nation arabe unifiée, du Golfe à l'Atlantique...
Le président Habib Bourguiba, qui écoutait, ce discours à la radio depuis le palais présidentiel de Carthage, a rejoint précipitamment le lieu du rassemblement pour répliquer. Il est arrivé en trombe, à la stupéfaction générale, et, interrompant presque Kadhafi, il est monté sur scène et a improvisé un discours historique : "Bourguiba ne doit pas sa charge à une révolution ou à un coup d'Etat, mais à une lutte héroïque d'un demi-siècle, qui a été celle de la Tunisie. Et cela, pour une Patrie tunisienne et non pour devenir un fragment d'on ne sait quelle nation arabe..." Il a dénoncé ensuite l'idée que « les Arabes auraient été un jour unis, a rejeté toutes les idées [de Kadhafi] sur une unité arabe rapide et a exigé même des Libyens de s'affairer à ce qu'il a décrit comme leur propre manque d'unité nationale et leur retard ..." Il a rappelé le tribalisme qui a marqué l'histoire du monde arabe avant même la mort du prophète Mohamed jusqu'à nos jours. Le président Bourguiba n'a pas manqué de citer l'écrasante majorité des Califat arabes morts cruellement assassinés à cause de la lutte pour le pouvoir des clans, des tribus et des ethnies...
Bourguiba a beaucoup fait pour éradiquer le régionalisme et le tribalisme en Tunisie. Mais, à la fin, certes il a laissé un Etat fort, une République moderne, une Nation souveraine, une école mixte républicaine et une Tunisienne Libre. Ses adversaires lui reprochent, à tort ou à raison, d'avoir contribué aux frustrations de certaines régions laissées-pour-compte qu'instrumentent, actuellement, certaines forces opaques, occultes et rétrogrades pour tenter, justement de détruire l'édifice de la nation que le Combattant Suprême a édifiée et bâtie. Ils ne réussiront jamais. Grâce à ses enfants et particulièrement à ses femmes et hommes libres, et à l'héritage de Bourguiba, la Tunisie résistera et triomphera...
M.M.


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