Dans l'absolu, pour réussir dans la vie, il faut des conditions, des moyens et beaucoup de travail. Si, l'été dernier, notre équipe nationale des cadets a suscité les impressions les meilleures, objet d'admiration de tous les observateurs lors de la Coupe du Monde de cette catégorie, organisée en Corée du Sud, il doit bien y avoir des raisons. On a pratiquement tout mis à sa disposition, et elle ne nous a pas déçue. Bien au contraire, nous sommes fiers de nos gamins, et on leur souhaite un avenir des plus radieux. Notre vœu est de voir les clubs et la tutelle faire un petit effort pour encadrer ces jeunes talents, tous de la très bonne graine car, parait-il, certains d'entre eux risquent de se perdre en cours de route, faute de terrain d'entente avec leurs futurs employeurs qui tirent trop les couvertures vers eux. Notre souhait est que leurs successeurs, qui s'apprêtent à disputer, bientôt, les éliminatoires de la prochaine édition de la Coupe d'Afrique des Nations, jouissent au moins de moyens et de conditions similaires aux leurs. Du point de vue travail, ils sont entre de bonnes mains. Hélas, les nouvelles parvenues par le biais de quelques parents ne sont pas rassurantes du tout et, en foi de quoi, les belles séquences de nos cadets qu'on a admirées sur nos écrans, au printemps puis en été derniers, risquent de rester orphelines.
Un bus éternellement en panne En effet, il semble que la nouvelle vague soit abandonnée à elle-même. Elle est presque en hibernation, nous a-t-on rapportés. Nos mômes, nos futurs représentants, se contentent pour le moment d'un petit travail de musculation et de coordination dans une salle couverte. Ils ne disposent, dans le grand centre de Borj Cedria, centre strictement réservé à l'élite, que d'un quart de terrain en tartan, matière soit dit en passant interdite par la pus haute instance du football (FIFA), et de surcroît très mal éclairé. Ce qui est encore plus grave, et engendre d'infinies inquiétudes aux parents de ces joueurs d'élite, qui sont tous des élèves, c'est qu'on ne leur assure pas le déplacement à l'école et au collège. Les uns vont à pied, l'école n'étant pas loin du centre, les autres doivent emprunter le train avec tout ce qui s'en suit comme risques et dangers. Il est vrai qu'ils sont accompagnés par un surveillant, mais il n'est qu'un être humain, il n'est pas un soleil pour briller sur tout le monde. Et puis, ces joueurs dits d'élite, qui doivent en principe être pris en charge, payent, les pauvres, de leurs poches les allers et retours au collège, et ce n'est pas normal. Certains jours, ces garçons n'ont même pas de quoi acheter un bonbon, et vont quand même assister aux cours. Il n'est pas sorcier d'imaginer comment. Bref, il n'est pas normal que le bus de ramassage, soit disant mis à leur disposition, soit éternellement en panne. Il n'est pas normal, non plus, qu'ils continuent de répéter sur du tartan, avéré source de plusieurs bobos de santé et banni des circuits depuis belle lurette comme dit plus haut. Où en sont les autres terrains du centre ? Heureusement, pour ces jeunes qui vont bientôt prendre la relève, que les conditions d'hébergements et l'hôtellerie sont plus acceptables.