Depuis que la nuit n'est plus à eux, nos artistes et autres fonctionnaires des métiers artistiques et connexes nocturnes, de surcroit, sont en colère. Le Covid-19 avait fait son effet sur eux sans qu'ils en soient contaminés réellement. Sont-ils restés entre le marteau et l'enclume ? Soit entre les « ordres » de la Corona qui « détient » les espoirs de nos vies et des leurs et les décisions du ministère des affaires culturelles, qui a appliqué à la lettre les ordres de la Commission de lutte contre ce fléau, cette maudite pandémie. Le couvre-feu a donc annulé toutes les activités culturelles, mais aussi celles des restaurants-spectacles, des cabarets et autres boites de nuit et discothèques, sans oublier les fêtes de mariage en nocturne, comme de bien entendu. A défaut d'animer les soirées dans la gaieté et la joie, les artistes, en plus d'avoir manifesté leur mécontentement face à leur état de chômage obligé en des sit-in, ils sont devenus tristes, non pas seulement à cause de l'absence des spectacles, mais du fait qu'ils n'ont plus de ressources financières leur permettant de subvenir à leurs besoins vitaux personnels et ceux de leurs familles. « C'est pas la joie », comme dit une chanson d'Henri Salvador. L'artiste s'installe dans un état d'art triste, malheureusement, pas beau à voir, ni à envier. Et le plus beau, c'est que personne ne peut savoir jusqu'à quelle date durera cette situation catastrophique pour tous ceux qui vivent des métiers artistiques ou des autres métiers qui les accompagnent. Les dégâts subis se comptent en centaines de milliers de dinars. Le chaos et le coup de grâce pour des boulots fragiles et parfois éphémères. L'art n'est plus dans tous ses états de création, ni dans ceux de l'animation nocturne sous toutes ses formes et genres. Faut-il alors cultiver l'art triste ? Pour l'appeler par son nom. LBK