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Et si « l'icône » changeait son fusil d'épaule !
Publié dans Le Temps le 16 - 12 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"C'est quand même un cas d'école dans l'ARP durant cette législature. Le bureau du Parlement consent à une motion, la programme pour une plénière, mais cette plénière est levée faute de quorum. En fait, c'est à la tête du client. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Abir Moussi et son parti déposent une motion -ou qu'ils la rééditent du fait qu'elle avait été déposée sans succès juin dernier- tenant à la classification des Frères musulmans comme organisation terroriste. Et, bien entendu, cela englobe aussi, dans l'esprit de ladite motion, toutes les associations et tous les partis ayant un lien avec cette organisation. Le bureau de l'ARP programme une plénière, mais le jour de la plénière (hier) c'est la classique coup du lapin : la plupart des blocs parlementaires s'absentent ce qui fait que le quorum n'est pas atteint. Dès lors, Tarek Fettiti, vice-président de l'ARP et qui devait présider la plénière en l'absence tout à fait prévisible et même logique de Rached Ghannouchi, lève tout bonnement la séance. Pas de plénière donc pour Abir Moussi. Pas de discussion autour de sa motion. Et pas de vote. Classique !
Déjà, depuis quelques jours, les caciques d'Ennahdha écument les plateaux, débitant un discours uniforme diabolisant Abir Moussi. Trop facile. Ils prennent garde, cependant, à enfoncer le clou en ce qui concerne la guerre déclarée par le Bloc démocrate contre le chef du parti islamiste. Ils appellent au dialogue -leur technique de prédilection quand ils se sentent acculés- et essaient par tous les moyens de dissuader Samia Abbou et ses alliés de formuler une motion de retrait de confiance à l'endroit du président de l'ARP.
Prisonnière de sa propre icône
Il est clair que Abir Moussi n'en démord pas. Et qu'elle n'en démordra jamais. Elle est même prisonnière de sa propre icône. Cette icône de la lutte à mort contre « Les frères » et que lui a forgée une imagerie populaire toujours aussi féconde, toujours aussi friande de symboles. On l'assimile à Jeanne d'Arc. On voit aussi en elle la Kahina des temps modernes. On l'affuble même de la représentation d'une « lionne ». Entre temps, elle continue sa fulgurante ascension dans les sondages. Elle est deuxième, derrière l'indéboulonnable Kaïs Saïed. Mais son parti surclasse aussi Ennahdha dont le réservoir électoral est en train de s'assécher, compte-tenu des remous internes que connait le parti et qui déroge ainsi à sa règle première : ne jamais laver le linge sale en public.
Si Abir Moussi continue de marquer des points, c'est parce que la conjoncture lui est favorable. Les Tunisiens imputent à Ennahdha tous les maux que vit le pays. Tout à fait logique, dès lors que le parti islamiste a toujours été aux commandes du Pouvoir depuis la révolution. Tout à fait logique aussi, puisqu'Ennahdha est l'artisan et l'architecte de cet Etat profond dont on sait qu'il existe, mais qu'on n'arrive pas à identifier ou à circonscrire. Enfin, tout à fait prévisible, dès lors que Rached Ghannouchi engage une guerre de légitimités contre Kais Saied, cet homme qui fait de l'ascèse sa valeur première, la coqueluche des jeunes, mais qui n'est pourtant pas au-dessus de tout reproche, et surtout dans sa conception de l'Etat.
La conjoncture, disions-nous, est favorable à la croisade menée par Abir Moussi.
Mais, quitte à déplaire à ses dévots, Abir Moussi est en train de mener un combat d'arrière-garde. La classification des Frères musulmans comme organisation terroriste, son sit-in, novembre dernier, devant le Bureau de l'Union internationale des oulémas musulmans, constituent-ils, en cette situation de ruine menaçant le pays, le vrai souci des Tunisiens, ce peuple qui, aujourd'hui, retombe dans le régionalisme exacerbé et le tribalisme « cannibale » ? Si Abir Moussi veut vraiment rééditer le sens de l'Etat bourguibien, l'heure, pour elle aussi, est à la pérennité de ce qui reste de cet Etat et à sa reconstruction. Se focaliser sur les clivages idéologiques, faire de Rached Ghannouchi un syndrome, cela représente aussi une grande perte d'énergie. De surcroît, les autres partis-du moins la plupart- voient en elle la résurgence du RCD de Ben Ali, lui reniant aussi le legs bourguibien. Et, de toutes les manières, ils ne portent ni l'un ni l'autre dans leur cœur. Cela fait qu'elle est seule à combattre la mouvance islamiste. Et on l'a vu lorsque tous les blocs ayant signé la motion de retrait de confiance contre Rached Ghannouchi ont refusé que les signatures de son bloc à elle soient adjointes aux leurs.
Abir Moussi intègre-t-elle la nécessité de changer de stratégie, sans se renier ou se rendre coupable de parjure ? Ne se rend-elle pas compte que presque toutes les autres forces au Parlement sont en train de la pousser dans des relents donquichottesques et qui feront qu'elle se battra indéfiniment contre des moulins à vent ?
Son allié naturel ? La société civile
Au demeurant, elle devrait plutôt capitaliser son aura populaire. Lutter contre l'islamisme politique, contre le radicalisme d'Ennahdha qui sublime Al Qaradhaoui, tout cela la Tunisie civile, la Tunisie qui reste attachée à son modernisme et à son progressisme, s'inscrit dans le combat quoique le silence de la société civile se fasse vraiment strident. C'est plutôt à cette société civile que devrait s'adresser Abir Moussi, parce que, de toutes les manières, les partis, fussent-ils anti-Nahdhaouis dans l'âme, ne pactiseront jamais avec elle.
Mais sur un autre plan, Abir Moussi ne se rend pas compte qu'Ennahdha et son Cheikh suprême sont en train de s'auto-consumer ? Ne s'est-elle pas rendu compte que quelques dissidents d'Ennahdha (Lotfi Zitoun et Abdelkrim Jlassi entre autres) jugent que le PDL a sa place dans le paysage politique et qu'en aucun cas il ne doive être honni ? Voilà, elle a ouvert des brèches au sein même d'Ennahdha et, en soi, cela représente une victoire.
Il reste qu'à elle seule, Abir Moussi ne pourra pas, en dehors de ses pamphlets et de ses vociférations, juguler cette sournoise et constante tentative d'islamisation de la société tunisienne. Et même si Ennahdha, en tant que mouvement, en tant que parti venait à être démantelé, il existe quand même une bonne frange de la société tunisienne qui est déjà inoculée par le virus du radicalisme religieux.
Le combat ne tient plus à la classification par le Parlement des Frères musulmans comme organisation terroriste. En tous les cas, le Parlement ne votera jamais cette motion. Et, de surcroît, la conjoncture internationale et, même, au niveau des pays du Golfe, n'est plus favorable à l'islam politique. Joe Biden entend se démarquer de Barak Obama et de Hillary Clinton sur ce chapitre. Le rapprochement et la paix annoncée entre Doha et Ryadh se fera aussi au détriment de la mouvance islamiste. Et cela fait que Rached Ghannouchi pourrait, lui aussi, en faire les frais.
Et, alors, Abir Moussi gagnerait à changer son fusil d'épaule. Les jours de l'islam politique sont comptés. Mais il faudra un certain temps pour en exorciser la société tunisienne. Parce que lorsqu'on voit le Maire du Kram Ouest, cet hérétique de Fathi Layouni, foncer le siège de la Ligue tunisienne des Droits de l'homme dans cette ville pour en faire une école coranique, on en conclue que le chemin est encore long.
C'est là, le vrai combat. Il se situe sur le terrain, et bien plus qu'au sein du Parlement. Abir Moussi a choisi le sien. Beaucoup de Tunisiens la soutiennent. Peut-être, lui faut-il juste trouver des alliés institutionnels. Il lui faudra aussi briser le carcan passéiste et, surtout, se mettre dans la logique révolutionnaire. Car, finalement, Bourguiba ne fut-il pas un grand révolutionnaire ? Oublie-t-elle que Bourguiba a toujours joué sur les équilibres ?
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