La saison musicale et les représentations théâtrales sont de retour. Avec beaucoup de volontarisme, les producteurs culturels reprennent le chemin du spectacle vivant pour cette rentrée de janvier. C'est la musique qui a donné le coup d'envoi dès le premier janvier avec des concerts de deux troupes très suivies. Au Théâtre municipal, l'Orchestre symphonique de Carthage ouvrait la saison avec une soirée devenue une tradition. Un peu plus loin, à l'Acropolium de Carthage, l'Orchestre philharmonique de Tunis faisait de même pour un concert en live streaming avec une jauge limitée pour le public. Les grands orchestres donnent le ton Cette manière résiliente de commencer l'année souligne bien le désir de chacun de retrouver les planches et aussi le sens de la discipline dont font preuve aussi bien les artistes que les espaces culturels publics et privés. Dans cette optique, le retour au théâtre est un autre aspect remarquable de ces premiers jours de janvier. Deux espaces se distinguent à savoir la Cité de la culture et El Teatro qui, tous deux proposent des programmes fournis et parfois inédits. De fait, l'interruption de tout spectacle à partir de mars dernier a impliqué que plusieurs nouvelles créations restent en instance de représentation. Ces oeuvres pourront enfin aller à la rencontre de leur public sevré de théâtre depuis plusieurs mois et ayant retrouvé les temples du quatrième art avec la dernière création de Fadhel Jaibi et du Théâtre national tunisien. Résistance et célébration de la vie Commençons par El Teatro. L'espace cher à Taoufik Jebali et Zeineb Farhat ouvre sa saison avec deux oeuvres récentes. "Transtyx" de Moncef Zahrouni ouvre le bal les 7, 8 et 9 janvier puis sera reprise en février. De même, "La couleur pourpre de la Grande bleue" de Naoufel Azara sera sur les planches pour six représentations étalées entre le 14 et le 23 janvier. L'équipe d'El Teatro a d'ailleurs profité de cette rentrée pour annoncer sa programmation théâtrale de l'année. Douze créations différentes sont au programme dont "Putsch" de Taoufik Jebali et "Prova d'orchestra" de Ammar Ltifi. Côté Cité de la culture, c'est un cycle de six représentations qui est actuellement à l'ordre du jour. Consacré au retour des sorties au théâtre, ce cycle est intitulé "Résistance et célébration de la vie". Le public pourra y retrouver dans la salle de l'Opéra, les dernières oeuvres de Abdelkader Ben Said, Nizar Saidi ou Hafedh Khlifa. Initié le 5 janvier avec "Rawah" de Fatma Fellah puis "Soukoun" de Nooman Hamda, ce cycle se poursuivra jusqu'au 9 janvier avec la présence du public. Entre appréhension et optimisme Ces initiatives annoncent un retour progressif à une vie culturelle quasiment normale. Bien sûr, le respect des protocoles sanitaires devient un facteur essentiel alors que la satisfaction commence à se redessiner dans les milieux artistiques lésés par le confinement et le couvre-feu. il faudra rapidement évaluer cette reprise de janvier pour dégager les nouvelles tendances pour le spectacle vivant et estimer de quoi sera faite cette saison artistique qui a connu tant de faux départs puis une reprise de confiance avec l'organisation sans bavures des JCC 2020. À suivre entre appréhension et optimisme. H.B.