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«Libérez ma Patrie» !
Publié dans Le Temps le 16 - 01 - 2021

La liberté d'expression semble être parmi les acquis de la démocratie, depuis qu'un régime de dictature affublée -qui a sévi pendant près d'un demi-siècle- a été déboulonné, un 14 janvier 2011. Si ce constat émane de la plupart des observa­teurs, il n'en reste pas moins que la partie n'est pas, totalement, gagnée, à cause de la confusion qui persiste aussi bien chez ceux qui n'acceptent pas l'avis contraire, que ceux qui, sur la base de la liberté d'opinion, tombent dans la diffamation et l'atteinte à l'intégrité ou à la dignité d'autrui. Même sur le plan juridique, cette notion reste encore confuse, le législateur ne pouvant en l'occurrence tout prévoir. Si bien que c'est au cas par cas que les juges décident de la décision à prendre devant une plainte pour diffamation. Celle-ci a été perçue différemment par les pouvoirs publics, selon le régime en place, et en fonction de l'Etat de la justice et la conjoncture politique du moment.
Durant tout l'ancien régime, et bien qu'elle fut reconnue par la Constitution de 1959, la liberté d'expression a été directement ou indirectement réprimandée, que ce soit par la sanction de ceux qui dénonçaient les différentes injus­tices, ou par la censure à l'encontre des médias qui refusaient de caresser dans le sens du poil, les responsables du pouvoir en place. Si bien qu'il y avait à un certain moment une sorte d'autocensure se révélant aux lec­teurs à travers des articles vides et sonores, dans l'intention flagrante d'occulter la vérité.
Diverses appréhensions
Depuis 2011 et bien que la donne ait changé, la liberté d'expression reste toujours tributaire de l'interpré­tation qu'on veut lui attribuer et le contexte politique du moment. Selon l'article 49 de la Constitution de 2014, c'est la loi qui fixe les modalités relatives aux droits et aux libertés, ainsi que les conditions de leur exercice, « sans porter atteinte à leur essence ». Ainsi, certaines inter­ventions Dans des plateaux de télévi­sion, ou dans différents médias, ont été considérées, comme étant des diffamations. Evidemment, il est mentionné dans le même article 49 que ce sont les instances judicaires qui veillent à la protection des droits et des libertés, de toute violation.
Plusieurs auteurs d'articles de presse dénonçant certaines injustices que ce soit sous la Troïka ou sous les gouvernements qui se sont succédés depuis la deuxième République, ont été pénalement poursuivis sur la base de la diffamation, en vertu de l'ar­ticle 245 du code pénal. Certains parmi ceux qui s'exprimaient à tra­vers les médias pour donner leurs opinions risquaient de se retrouver en prison, suite à une condamnation pour diffamation, alors qu'ils vou­laient exprimer leur pensée sur une question d'ordre politique, juridique ou social.
Il a fallu attendre la promulgation du décret-loi sur la liberté de presse en 2011, afin de donner plus de garantie à la liberté d'opinion et d'expression. Quoique, les poursuites au pénal aient continué, sur la base de l'atteinte à l'identité arabo- musulmane ou au culte, contre ceux qui avaient osé critiquer certaines fausses interprétations des préceptes de la Chariâa.
Dans le collimateur des extrémistes
Avec l'existence des partis à ten­dance religieuse dont notamment Ansar Acharia, parti ultérieurement dissous et le mouvement Ennahdha, les auteurs de libre-pensée étaient dans le collimateur et certains l'ont payé de leur vie, à l'instar de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Cer­tains responsables de ce mouvement ont lâché la bride à des terroristes, pour commanditer et commettre, impunément, des crimes odieux, notamment un certain Belhassine dénommé Abou Iyadh et impliqué dans des crimes terroristes, qui a pu fuir le territoire sous la protection de l'un des leaders dudit mouvement, en l'occurrence Ali Larayedh alors ministre de l'intérieur. Ce dernier sera ultérieurement entendu sur ce point en 2014, ainsi que l'ancien directeur de la sécurité, Taoufik Dimassi, par le juge d'instruction près le tribunal de première instance de Tunis. Ce responsable de la sécurité avait déclaré lors de son audition que c'était Ali Larayedh qui a donné l'ordre de ne pas intervenir pour arrêter Abou Iyadh, lequel était à la Mosquée El Fath et a pu quitter les lieux pour s'évader du territoire sans aucune inquiétude. La vérité sur ce point était longtemps restée occultée. Par contre, ceux qui voulaient cla­mer des vérités sur d'autres crimes, ne sont pas parvenus à le faire et cer­tains ont même été impliqués dans des affaires de diffamation, montées de toutes pièces.
Discordances des organes de l'Etat
Par ailleurs les dénonciations contre les injustices, l'inégalité de genre et le mauvais traitement à l'en­contre de tous les vulnérables parmi les citoyens, la violence à l'encontre des femmes, la corruption et les mal­versations, la négligence des régions marginalisées sont autant e questions qui n'ont pas suffisamment trouvé d'échos auprès des pouvoirs publics, pour cause : nous sommes dans une étape où les organes de l'Etat sont en désaccord total. Au niveau du légis­latif les tensions ne cessent d'aller crescendo, avec des députés qui ne cessent de défendre leurs intérêts propres, en faisant fi de ceux des citoyens.
Le président du parlement étant lui-même en train de s'activer pour être au four et au moulin, car tout en voulant rester à la tête du législatif, il ne veut pas céder sa place de pré­sident du mouvement Ennahdha, et ce pour des agendas et des lobbys déterminés. Son parti a déclaré der­nièrement sa solidarité avec Nabil Karoui, le leader de Qalb Tounès, inculpé de blanchiment d'argent et de corruption et qui est en détention sous mandat de dépôt depuis le 24 décembre 2021. Le mouvement Ennahdha, avec la baraka de son chef Cheikh Rached Ghannouchi, a décidé de mettre en place une com­mission en vue de poursuivre en dif­famation tous ceux qui ont mené des campagnes de dénigrement contre Nabil Karoui.
Les deux chefs de l'exécutif se tournent toujours le dos, ce qui ne milite pas en la faveur du dialogue national que veut tenir Kaïs Saïed avec le secrétaire général de l'union générale du travail tunisien (UGTT). Ce dialogue est comme l'Arlésienne, pièce d' Alphonse Daudet dans laquelle ce personnage n'apparaît jamais. C'est plutôt à un dialogue de sourd qu'on assiste pour le moment. Ce qui rompt l'équilibre au sein de l'Etat, faisant obstacle à l'exercice des droits et des libertés, éléments essentiels de l'Etat démocratique et gâche par là-même les acquis de la Révolution.
Jeudi dernier, Radhia Nasraoui, la militante incontestée des droits et des libertés, s'est déplacée jusqu'au siège du ministère de l'Intérieur, pour réclamer la liberté et inciter à militer pour l'intérêt général. Sur la pancarte qu'elle arborait on pouvait lire : « Libérez ma Patrie » ! Un cri de détresse ou d'espoir ? Tout dépend comment il sera perçu par nos députés et les gouvernants qui ont en main le sort du pays. Ce qui les rend responsables de la situation actuelle à laquelle il est urgent de remédier. Quoi qu'il en soit, ils seront jugés par l'implacable tribunal de l'histoire !
A.N.


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