La fédération générale de la santé a décrété, hier, une grève ouverte pour les soins non urgents à partir du mardi 9 février, en signe de protestation contre le refus du gouvernement d'accorder un statut particulier au cadre paramédical et aux agents exerçant dans les établissements publics de santé et d'activer plusieurs accords en suspens. La fédération syndicale, rattachée à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), a également précisé, dans un communiqué publié sur sa page Facebook officielle, que les membres de son bureau exécutif s'apprêtent à entamer un sit-in ouvert au siège du ministère de la santé jusqu'à la satisfaction de l'ensemble des revendications du secteur. Dans ce même cadre, le personnel administratif, le cadre paramédical (infirmiers, ambulanciers, laborantins, sages-femmes, aides-soignants etc...) et les agents exerçant dans les établissements publics de santé ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège du ministère de la Santé. « Outre la création d'un statut particulier au profit du cadre paramédical et des autres agents du secteur de la santé publique, nous dénonçons la détérioration des prestations de soins dans les hôpitaux publics », a souligné la secrétaire générale-adjointe de la fédération générale de la santé, Amel Adersa, lors de ce mouvement de protestation. La fédération générale de la santé réclame l'application de l'article 2 de la loi n° 83-112 du 12 décembre 1983 portant statut général des personnels de l'Etat, qui permet à certains corps de métiers de bénéficier d'un statut particulier. Accordé à de nombreux autres corps de métiers, ce statut particulier ouvre la voie à l'application procédures spécifiques en matière de recrutement, de rémunération et de motivation, ce qui implique notamment des majorations salariales en dehors du cadre général des négociations sociales. A travers leur sit-in ouvert au siège du ministère de la Santé, les membres du bureau exécutif de la fédération générale de la santé entendent dénoncer les dernières déclarations de la ministre auprès du chef du gouvernement chargée de la fonction publique selon lesquelles l'application de l'article 2 de la loi de la fonction publique portant statut général des personnels de l'Etat au personnel de santé, risque de démanteler la Fonction publique. «Ces déclarations constituent une remise en cause des accords conclus au profit du secteur de la santé dont notamment l'accord signé, samedi dernier, par le comité supérieur des négociations 5+5 UGTT-Gouvernement concernant l'activation des accords sectoriels en suspens», a déclaré le secrétaire général de la fédération, Othman Jallouli. La fédération générale de la santé revendique par ailleurs l'activation de plusieurs accords antérieurs signés entre le ministère de tutelle et la partie syndicale (régularisation de la situation des contractuels et des agents temporaires, création d'une direction dédiée aux soins et à l'infirmerie au sein du ministère, actualisation du décret relatif à la pénibilité de certains métiers etc ) ainsi que l'obtention d'une nouvelle indemnité liée aux épidémies et au travail dans certaines unités à haut risque tels que les urgences ou encore les services de réanimation et des maladies infectieuses. W.K.