Le secteur du tourisme continue à manger son pain noir, en attendant des jours meilleurs, surtout avec le manque d'imagination des pouvoirs publics, pour mettre en place une nouvelle assise pour le décollage du secteur. Les professionnel, de leur côté, ont une part de responsabilité, parce qu'ils n'ont pas su innover et trouver de nouvelles formules pour le redécollage. D'autres pays, plus mal lotis que le nôtre, ont commencé à réfléchir pour sortir de la crise. La Tunisie qui ne manque pas de compétences, dans le secteur, a les moyens et les compétences, pour aller de l'avant... Toutefois, il est primordial de quitter les chemins battus et d'oser les changements. Le développement du tourisme est l'affaire de tous, gouvernement, professionnels, régions et société civile, en raison de la place qu'il occupe, dans l'économie du pays C'est l'un des secteurs les plus sinistrés et ses pertes dépassent l'entendement que ce soit au niveau national ou, même, international. Pour la Tunisie, la nécessité est de mettre en place, le plus tôt possible, une nouvelle vision, pour un redécollage sur les chapeaux des roues. Pour cela, trois impératifs s'imposent : l'imagination, la force de frappe et l'innovation, surtout. On n'a pas cessé de le dire, la Tunisie ne manque pas d'atout, pour attirer les visiteurs, que ce soit sur le plan de l'emplacement géographique, le climat, la variété des paysages et, en particulier, les atouts culturels et écologiques. Tout cela, en plus d'autres domaines porteurs, notamment la chirurgie esthétique et la thalassothérapie, entre autres. Tous ces atouts ne sont pas exploités à bon escient, parce que les professionnels et l'Etat se sont « confinés » dans la gestion du tourisme de masse qui, aujourd'hui, n'est plus aussi attractif que dans le passé et qui doit être soutenu par d'autres variantes, en particulier culturelles, domaine où la Tunisie ne manque pas d'atouts, avec ses vestiges témoins de nombreuses civilisations. C'est le cas, à titre d'exemple, pour le pèlerinage de la Ghriba qui avait été annulé, l'année dernière, en raison de la pandémie. Pour cette année, le pèlerinage sera organisé du 25 avril au 2 mai prochains, selon ce qua annoncé, samedi dernier, le délégué régional du tourisme à Médenine. Il a expliqué que cette date reste tributaire de la progression de la situation épidémiologique, tout en soulignant la préparation d'un protocole sanitaire qui sera appliqué. Ce responsable a affirmé que cette occasion religieuse permettre à Djerba de retrouver une dynamique touristique et économique en dépit de la situation épidémiologique. Une reprise progressive du secteur du tourisme est attendue, à partir de l'été prochain, notamment avec la clarification de la stratégie nationale de vaccination contre le Covid-19, a déclaré le ministre du tourisme et de l'artisanat, Habib Ammar. Il a ajouté en marge de sa visite, samedi, à Djerba, que les indicateurs positifs ne seront enregistrés qu'à partir de 2022 et 2023, d'où la nécessité d'assurer les préparatifs à partir de cette année. Le secteur du tourisme a été le plus touché par cette crise et ses revenus ont régressé de 64%, le nombre des nuitées passées a diminué de 80% et le nombre des arrivées a baissé de 73%. Le ministre du tourisme a fait savoir que son département et l'Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) œuvrent à permettre à la destination tunisienne de regagner sa position et d'accueillir les touristes dans les meilleures conditions, annonçant la création d'un comité qui comprend tous les ministères concernés, à savoir les départements de la santé, de l'environnement et du transport... Le chantier est très important, et la nécessité est d'opérer par étapes, après analyse de tous les facteurs, afin de ne pas tomber dans les mêmes erreurs du passé. Certains autres pays concurrents ont déjà fait le diagnostic de leur tourisme, et vont commencer à apporter les rectificatifs nécessaires, pour soigner leur image de marque et donner satisfaction aux exigences des futurs visiteurs. Il doit en être de même pour la Tunisie, malgré la conjoncture politique qui ne va pas aider beaucoup les professionnels. Mais, il fait faire contre mauvaise fortune, bon cœur, et se mettre à l'œuvre, parce que le train n'attend pas les retardataires. Le tourisme tunisien a besoin d'un grand coup de fouet salvateur, et il ne doit pas décevoir. A cœur vaillant, rien d'impossible. F.S.