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« De la révolution au tourisme-militant »
Tourisme - La parole aux professionnels tunisiens installés à l'étranger Taher Khadhraoui, PDG d'Air Marin
Publié dans Le Temps le 12 - 03 - 2011

Tahar Khadhraoui est un professionnel tunisien installé à Genève. Patron d'un tour-opérateur suisse spécialisé sur la Tunisie, ce voyagiste tunisien qui part du principe que le soutien sans faille au peuple tunisien ne devait pas s'arrêter en cours de chemin a décidé d'organiser dans les plus brefs délais un week-end en Tunisie et participer à notre manière à la révolution Tunisienne.
Sachant pertinemment qu'il n'y a pas de « meilleur ambassadeur » qu'un professionnel du tourisme, Tahar Khadhraoui a principalement lancé un mailing invitation auprès d'environ 300 agences. En retour il a reçu environ 70 confirmations et aussi de nombreux messages de soutien à sa démarche. Malheureusement après les événements du week-end du 26 Février, nous avons enregistré de nombreuses annulations. Décidés à persévérer dans notre action, il maintenu ce week-end. « Nous avons donc fait le déplacement en Tunisie dit-il en compagnie d'une trentaine de professionnels des voyages entre directeurs et agents. Tout au long de ce séjour, nos invités ont pu se mêler à la population et constater la fierté de leur mouvement et de leur libération. Malgré le ralenti de la situation, ils ont pu sentir ce vent nouveau qui souffle sur le pays. La sécurité, l'infrastructure et la volonté d'aller de l'avant, d'accueillir les hôtes étaient toujours là. Ils sont tous rentrés enchantés et convaincus. Le week-end fut une réussite, tant pour l'organisation que le message que nous voulions faire passer, à savoir que la Tunisie est de nouveau stable et que les professionnels et les hôteliers sont prêts à recevoir les clients et que les arrivées de ceux-ci peuvent être immédiates »
Le silence et l'indifférence de l'administration
Hormis quelques petits détails techniques d'accueil et quelques menus-cadeaux ajoute M Khadhraoui nous ne pouvons que regretter ce silence radio et cette absence remarquée et remarquable de toute représentation de haut niveau des instances de l'administration centrale du tourisme. Si le Ministre ou le Secrétaire d'Etat avaient fort à faire ce que nous comprenons aisément, nous nous serions tout de même contentés d'au moins la visite d'un haut cadre de l'Office du Tourisme Tunisien ou même le commissaire régional. Tant pis …C'est vraiment dommage !! » Ceci n'empèche pas Air Marin de croire à la destination. « Nous affichons un optimisme mesuré et raisonnable, les indices sont concordants et les perspectives du tourisme en Tunisie post-Révolution sont encourageantes et il souffle depuis un moment comme un air de liberté annonciateur de la reprise. Au fil de ces dernières années, Air Marin s'est forgé une solide réputation de spécialiste qui vend la Tunisie autrement, en faisant preuve d'audace et de créativité….Nous avons opté pour la voie de l'agressivité commerciale en choisissant de nous positionner sur le marché des séjours « Intelligents » par la présentation d'une offre qualitative à très haute valeur ajoutée, symbolisant la flexibilité et s'adressant à toutes les catégories de la clientèle. Nous pensons cibler l'écotourisme de manière très forte parce-que c'est la « tendance » et la Tunisie à toute les potentialités pour se positionner en tant que destination phare dans ce domaine. C'est un secteur dans lequel nous aurons un net avantage par rapport à des concurrents.Air Marin persiste et continue à développer la stratégie du produit fini. En faisant prévaloir d'autres éléments qu'un bradage des prix. A nos agents de voyages et le réseau de distribution de comprendre et faire comprendre à leur clientèle tout l'intérêt de l'adéquation entre le prix et la qualité des prestations à fournir.
Maintenant que les nuages commencent à se dissiper sur le paysage touristique post -révolutionnaire, l'heure est à la reconquête et à la relance de l'activité. « Les bouleversements qui ont marqué le tourisme estime M Khadhraoui ont donné lieu à des changements profonds qui appellent des réflexes d'adaptation à tous les niveaux. De ce fait, nombre de défis interpellent aujourd'hui les acteurs du secteur du tourisme toutes catégories confondues. Une mobilisation collective, impliquant l'ensemble des composantes de la société tunisienne autour d'un secteur, jugé à la fois vital et prioritaire.La Tunisie nouvelle devait ainsi rompre avec plusieurs décennies d'improvisation, la stratégie de promotion et campagnes publicitaires qualifiées de « familières et peu originales » et les actions sporadiques et incertaines dans une approche dispersée et inadaptée. Assez des tournées sans but, les réunions sans fin, fini le manque de stratégie et la politique de promotion axée sur les méthodes ronflantes qui heurtent de plein fouet tout effort de développement et dopent le scepticisme du plus coriace des investisseurs. Le but était de faire preuve de sérieux et de pragmatisme, de dépasser tous les clivages, fédérer toute les bonnes volontés et toutes les compétences et associer tout les intervenants sans aucune forme d'exclusion. Une approche participative symbolisant un acte suprême de solidarité. La mise en œuvre d'une stratégie de développement régional, basée notamment sur une nouvelle politique d'aménagement et de développement touristique, une forme de gouvernance susceptible d'apporter une perspective de solution durable aux maux dont souffre la société tunisienne et qui plombent son évolution sans oublier le renforcement du Co-marketing avec les tour-opérateurs.
La promotion d'un tourisme nouveau
La Promotion d'un tourisme nouveau doit être retenue comme une orientation stratégique. « La machine à vendre, celle du marketing, est plus que jamais appelée à un surcroît d'innovation » nous explique Tahar Khadhraoui qui souligne qu'il est, de ce fait, nécessaire de conférer à cette démarche la cohérence requise. Maintenir la place de la Tunisie dans le peloton de tête des destinations grâce à une stratégie d'action sur les marchés professionnels, l'anticipation des besoins, notamment en innovant et en cultivant plusieurs profils de clientèles. La Tunisie doit présenter une offre commerciale et qualitative à très haute valeur ajoutée. Une offre symbolisant la flexibilité et s'adressant à toutes les catégories de la clientèle, les jeunes et moins-jeunes.L'image de la Tunisie est excellente, le balnéaire tient la place la plus importante, suivi du bien-être. Cependant le balnéaire qui a toujours fait la réputation de la Tunisie a tendance à s'enliser, certaines niches peuvent être très porteuses. Le devoir de la Tunisie, est de valoriser sa richesse et développer ses différents atouts. Une trilogie : soleil, culture et santé grâce à la promotion de nouveaux segments et le ciblage d'autres produits : conférence, yachting, thermalisme, circuits culturels et archéologiques.Ces potentialités répondent également aux nouvelles attentes des touristes à la quête de dépaysement, d'un tourisme à forte charge culturelle empreinte d'originalité, et à dimension écologique marquée et de ceux qui cherchent à nouer des contacts humains avec les populations locales. La Tunisie un portail saharien accueillant et offrant la découverte d'une magnifique civilisation indigène en montagne. Le tourisme culturel prend appui sur les richesses archéologiques du pays.
La libération du ciel
Le produit doit compter sur une compagnie aérienne nationale de qualité et performante. Mais l'ouverture du ciel Tunisien est déterminante pour le marché et l'arrivée de nouvelles compagnies à bas coût donnera sûrement une impulsion au secteur touristique. Tahar Khadhraoui nous fait remarquer :« Cette libéralisation s'accompagne d'un corollaire : la fluidité et la mobilité des visiteurs. Et la Tunisie ne peut plus compter sur la « fidélité » durable d'un matelas de touristes provenant de marchés émetteurs considérés comme traditionnels.Cet effort promotionnel engagé depuis peu au niveau de tous les marchés doit trouver un écho à d'autres niveaux. Sinon à quoi sert cet investissement si le produit n'est pas au rendez-vous ? C'est précisément le deuxième défi qui interpelle les intervenants du secteur. En d'autres termes, seul un produit de qualité fera la différence. Il ne suffit pas de mettre en place des infrastructures, aussi modernes soient-elles, pour réussir le pari du développement touristique. Ce développement passe, indubitablement, par la qualité de la gouvernance du tourisme national, tout comme par la vigilance dont il faut faire preuve afin de répondre aux attentes des touristes qui choisissent notre pays comme destination. Les promoteurs touristiques doivent s'imprégner de cette nouvelle culture et de l'esprit de l'entreprise touristique citoyenne, en étant soucieux de la qualité du produit et des services touristiques fournis dans leurs établissements hôteliers. Les autorités quand à elles doivent mettre l'accent sur la nécessité « de prendre les mesures fermes pour garantir la quiétude du touriste durant ces déplacements et ces visites des sites touristiques et sa protection contre toutes sortes d'abus, d'extorsions et de tracasseries, au moyen d'une éventuelle police touristique et citoyenne et sa généralisation à toutes les villes touristiques. Certes face à la déferlante, l'attitude la plus honorable consiste à continuer de faire de la résistance en attendant l'éclaircie. C'est ce que doit faire la Tunisie par exemple en s'attelant à lutter contre une baisse de recettes. Si le bradage n'est qu'un contre temps. Il reste surtout un indice de désengagement professionnel. L'épreuve que cette crise fait subir au secteur touristique est une opportunité à saisir pour rénover notre approche de l'offre et de la demande et actionner le positionnement du produit, la coordination des prix, la politique nouvelle de promotion et la professionnalisation des métiers. Bref « Soyons solidaires, compétitifs, responsables, attractifs, fiers, beaux et, surtout, professionnels ! Le tourisme est l'avenir de la Tunisie. Il appartient à chaque tunisien de se considérer comme un promoteur touristique mobilisé pour gagner ce pari et faire en sorte que toute la Tunisie soit derrière son tourisme pour donner à la révolution du Jasmin sa première et grande victoire »


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