La Téléperformance est l'une des sociétés qui ont ouvert leurs portes il y a quelques années offrant des centaines de postes de travail. Néanmoins, beaucoup d'employés déplorent la baisse des salaires et les mauvaises conditions du travail. Une grève a été organisée hier dans les deux sièges de la Téléperformance se trouvant à la Charguia. L'un des grévistes nous a expliqué que l'entreprise leur a promis une augmentation de salaire liée à l'augmentation des charges salariales, mais qu'ils ont été surpris par une baisse de leurs revenus en recevant leurs dernières fiches de paie. Les grévistes sont essentiellement des conseillers, des superviseurs et des chargés de qualité. Imen, une représentante du syndicat de Tunis nous a précisé qu'ils « avaient conclu un accord d'augmentation de salaire avec l'administration », mais que les fiches de paie prouvent le contraire. Elle affirme que cela fait deux mois que les syndicats essayent de se réunir avec l'administration, mais que cette dernière refuse et ce, jusqu'à samedi dernier. Les syndicats ont alors demandé la grille salariale, mais l'administration la leur a refusée. Ils ont néanmoins réussi à se la procurer et, déclarent-ils, ont pris acte des discordances qu'elle contient à signaler, qu'un conseiller devrait toucher 545 brut, sauf qu'il n'a accès qu'à 440 comme net avec 20% de prime. « Ils ont aussi découvert que les chauffeurs de bus touchaient 635 dinars plus 75 dinars comme prime. Alors que les employés ne demandent qu'à être payés comme les chauffeurs au moins », déclare Imen. Par ailleurs, notre interlocutrice souligne que les conditions de travail sont mauvaises tels les chaises inconfortables, les casques à mauvais sons, les heures à la chaîne... Elle précise qu'« un sentiment d'exploitation se ressent de plus en plus chez les employés de la Téléperformance ». Imen conclut : « Les syndicats ont d'autres exigences à part l'application de l'augmentation de salaire convenue et qui est de 2% puis de 5% par étapes. Ils tiennent à ce que le contrat de 9 mois renouvelable que la société propose aux personnes promues aboutisse à la titularisation et non pas à un autre contrat de la même durée ». Hajer AJROUDI
*** Témoignages Imen Lamti Après 14 mois comme responsable, Imen a été surprise par sa rétrogradation à la prise d'appels pour une période non déterminée le jour de sa titularisation dans son poste. Elle a refusé de signer affirmant qu'elle a reçu le mois même de cette décision une prime de 100% et que son supérieur lui a précisé que cette rétrogradation n'a rien à voir avec ses compétences qu'il juge satisfaisantes.
Imen Mazni Experte, Imen a pris un congé d'une semaine et demie. En revenant, elle a été informée de sa rétrogradation à la prise d'appels sans avoir jamais été prévenue à l'avance. Tout comme sa collègue, on lui a signalé la satisfaction par rapport à ses compétences, mais on lui a expliqué que des problèmes de budget sont la cause de cette décision. Elle a aussi passé 14 mois comme experte, sans y avoir été titularisée et elle a été rétrogradée le même mois où elle devait être confirmée dans son poste. Tout comme sa collègue, elle a reçu une prime de 100% le mois de sa rétrogradation, comme preuve de ses compétences satisfaisantes...