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Qui est l'aide, qui est la ménagère et qui est l'employeur ?
Sociétés de services et bonnes à tout faire...
Publié dans Le Temps le 13 - 03 - 2008

Des vécus, des histoires de famille, toute une trajectoire, qui les auront mené là, où elles se trouvent acculées aujourd'hui. A savoir : accepter de se faire exploiter, par une quelconque société de service, et il en existe des masses qui pullulent dans la place
en allant faire des ménages, tous les jours que Dieu fait, chez les uns et les autres, dans des conditions parfois éprouvantes, moyennant un salaire, qui ne sera jamais à la mesure des efforts consentis, sachant qu'à la fin de leur rude journée, elles devront en céder une part conséquente, à leur employeur.
Et de recommencer le lendemain, tout en s'estimant heureuses de s'en tenir à si bon compte, si elles peuvent justement avoir l'opportunité de recommencer le lendemain. Car ce n'est jamais évident.
Nées sous une mauvaise étoile ? C'est un doux euphémisme, même si c'est ainsi depuis que le monde est monde. L'Internationale n'y pourra rien, et tous les extrêmes se valent au final pour celles qui prêtent leurs bras, à des tâches ingrates, en récoltant des miettes, pendant qu'une instance, proclamée supérieure, s'arroge un droit de regard et un droit de profit, éhonté, sur un gain, véritablement dérisoire, dont elles ne peuvent hélas se passer, parce qu'il assure leur subsistance.
Et parce qu'aussi bien, -c'est prouvé et éprouvé-, l'huile de coude des unes fait marcher la machine des autres.
Ce n'est pas sorcier. Ouvrez un journal, consultez la page des annonces, et, au petit bonheur la chance, vous trouverez : société de service vous propose, femmes de ménage, pour un jour, couchante, garde-bébé, garde-malade..., moyennant 13 à 15 dinars par jour. La « meilleure sélection » vous précise t-on en des termes, interchangeables.
Prenez le combiné de téléphone, ou votre portable -peu importe- et composez le numéro de votre interlocuteur : « Allô ! société de service ? » ; « Oui, bonjour, vous désirez... ? ». Et en un tour de main le tour est joué. Bien souvent, c'est très rapide, car le mécanisme est bien huilé. On vous demandera votre nom, votre adresse, et on vous assurera que dans un quart d'heure, une heure tout au plus, elle sera là. Elle se présentera à vous, munie d'une sorte de contrat, que vous devrez signer quand elle aura fini de s'occuper de votre ménage, et où il est stipulé que vous avez le droit de la garder de huit heures à quatre heures de l'après-midi, que vous la payerez comme convenu, en précisant que si vous avez des remarques à faire à propos de sa manière de gérer l'intendance, vous le ferez aussi par écrit, sur le contrat que vous signez. Généralement, la société de service vous rappellera après, ou le lendemain, pour vous demander si la femme de ménage vous a donné satisfaction. Est-ce qu'on demande aussi à la femme de ménage, si son employeur d'un jour lui a donné satisfaction ? Rien n'est moins sûr... Il n'y a pas, et il n'y aura jamais d'états d'âme là dedans. Sauf exception. Et les exceptions ne sont pas la règle.
Souad est bien rôdée à ce marché là, dans la mesure où, la quarantaine bien affirmée, elle a déjà roulé sa bosse, et elle sait qu'il faudra bien en passer par là, si elle veut gagner ses 10 dinars par jour. Les 5 dinars iront automatiquement renflouer la caisse de ses employeurs. Parce qu'il n'est pas évident de faire du porte à porte, dans sa condition, pour trouver du travail. Les gens se méfient, et c'est normal, d'une inconnue qui viendrait frapper à leur porte. Avec les sociétés de service, le client potentiel a tout de même l'assurance de ne pas tomber dans des situations abracadabrantes. On ne sait jamais...
C'est le prix à payer, « même s'il me semble parfois inhumain, -nous confiera Faiza- de refuser les services d'une aide-ménagère, laquelle, venant chez vous la première fois, par le biais de la société de service, vous demandera de la contacter directement la prochaine fois, vous expliquant qu'elle préfèrerait garder les 15 dinars pour elle, plutôt que d'être obligée d'en céder le tiers à chaque fois ».
Parfois des termes d'accord sont trouvés, mais c'est rare, voire rarissime, au vu de la prolifération de ces sociétés en question.
Cela étant, le service jour pour jour est une chose, mais s'entendre avec une société de service, pour le recrutement d'une femme de ménage couchante, c'est une autre question. Cela ressemble parfois à un parcours de combattant. Vous signez un contrat d'une année, ou de six mois (la plupart du temps c'est six mois), aux termes duquel la société s'engage à vous fournir, dans les délais impartis, une aide-ménagère couchante, que vous paierez entre 180 à 250, voire 280 dinars, selon qu'elle se chargera de la cuisine ou pas, du repassage ou pas..., le salaire variant selon les tâches qui lui seront dévolues.
Le contrat, que vous aurez à payer entre 120 à 150 dinars, stipulera qu'à la moindre réclamation de votre part, la société de service se chargera de vous en proposer une autre, dans les mêmes termes de l'accord. Sauf que, sitôt les frais du contrat encaissés, vous pourrez toujours courir !
Mériem en a fait l'amère expérience trois fois de suite, en se dirigeant à chaque fois vers une société différente : « ce qui se passe, c'est qu'il arrive qu'après une semaine, la femme de ménage en question vous quitte sans prévenir, ou que vous vous voyez obligé aussi, pour une raison ou pour une autre, de vous passer de ses services, parce qu'elle n'aurait pas également, respecté les clauses de son contrat. Vous rappelez alors la société pour qu'ils vous en trouvent une autre. Et vogue la galère puisque vous serez accrochés à votre téléphone, au moins trois fois par jour, pendant une semaine, parfois plus, en faisant mentalement le pied de grue, tandis que ces messieurs-dames, vous laissent poireauter en vous promettant que tout cela sera bientôt réglé, et que vous n'avez pas à vous en faire. Au bout de trois tentatives, j'ai laissé tomber car à mon sens, c'est une arnaque pure et dure cette histoire de contrat, et désormais, j'engage à la journée. C'est beaucoup moins stressant... ».
Faut-il donc déplorer l'existence de ces sociétés, pourvoyeuses d'un personnel d'intendance ? Difficile de trancher en un sens ou en un autre. Parce que ces sociétés organisent en quelque sorte ce marché de travail, et permettent à des jeunes filles, ou femmes démunies, de trouver rapidement une réponse à leur demande d'emploi. Mais si les rapports tendaient vers la transparence, chacun y trouverait son compte. Employée, société de service, employeur...


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