Gabès – crise environnementale : Kais Saïed promet de démanteler les réseaux de corruption (vidéo)    Divorce par consentement mutuel : ce qui va changer dans le projet de loi sur les notaires    OneTech Holding maintient un chiffre d'affaires stable au troisième trimestre 2025    Démarrage des inscriptions à distance le 27 octobre : le Ministère de l'Intérieur ouvre un concours externe.    Ligue 1 – Championnat national – 10e journée – ESS : Remonter la pente    Saisie de viande de volaille dans un abattoir clandestin à Gafsa    La Marsa : Un homme tué à coups de pierres derrière un hôpital    Les médecins peuvent désormais prescrire des voyages pour la santé mentale dans ce pays...    Le Goethe-Institut Tunis propose Deux regards sur l'art contemporain : mémoire, écologie et pratiques curatoriales    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    Roche Tunisie ouvre le dialogue sur le cancer du sein en partenariat avec la STOM et le Ministère de la Santé    La Tunisie parmi les 25 meilleures destinations mondiales à visiter en 2026 selon Lonely Planet    Météo en Tunisie : pluies légères, températures en légère baisse    Après la crise en Tunisie… le comité olympique égyptien renvoie le duo de tennis de table devant le comité d'éthique    La Municipalité de Tunis appelle les habitants à profiter rapidement de l'amnistie fiscale pour l'année 2025    Perturbations météorologiques aujourd'hui...et retour de l'instabilité à la fin du mois    Hausse des prix mondiaux du café    Succès académique : Tunis El Manar renforce sa place de leader régional !    Equateur : un séisme de magnitude 6,1 frappe la province côtière d'El Oro    ligue 1 – championnat national – 10e journée (Match retard) – CA-USM (2-1) : A force d'insister...    2e édition du festival international du cinéma du Sahara : L'Algérie à l'honneur    Théâtre : La Cloche de Assem Bettouhami : Une plongée dans l'intime    L'Espérance de Tunis ouvre la vente des abonnements "Virage" à partir du 22 octobre    Annonce du Mufti : jeudi 23 octobre, début du mois de Joumada Al-Oula 1447    La Tunisie ouvre la voie : PayPal et Bitcoin désormais autorisés !    Gabès : Le peuple et l'Etat unis face à la crise    Huile d'olive, dattes, céréales : La Tunisie en route vers de nouveaux marchés    Tunisair lance une promotion historique de 77 heures pour ses 77 ans    Wushu Kung Fu : la Tunisie décroche 7 médailles au championnat du monde en Chine    Un nouveau pont entre l'université et la jeunesse : l'IPSI signe avec l'Observatoire National de la Jeunesse    Une brigade blindée de l'occupation sioniste derrière le meurtre de la petite fille gazaouie « Hind Rjab »    Film Jad : diagnostique de l'état des hôpitaux tunisiens dans un long-métrage qui fait mal    Le titre Plus Belle voiture de l'Année 2025 décerné à deux voitures dans les catégories généraliste et premium    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Gabès : un centre anticancer et la relance de l'hôpital universitaire en 2026    Tunisie : le ministère de l'Agriculture alerte sur un danger imminent menaçant le cheptel    Zoubeida khaldi: La petite gazelle de Gaza    Macron rencontre Sarkozy à la veille de son incarcération    La Tunisie dévoile ses nouveaux maillots pour la Coupe arabe et la CAN 2025 !    L'Amiral Mohamed Chedli Cherif : Il aimait tant la mer, il aimait tant l'armée, il aimait tant la Tunisie    Abdelwahab Meddeb, lauréat du grand prix de la Grand Mosquée de Paris (Vidéo)    Seulement 10 personnes encore détenues à Gabès    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La médina face aux malheurs de l'histoire    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    Etats-Unis : la Cour suprême pourrait restreindre les protections électorales des minorités    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    Tunisie vs Sao Tomé-et-Principe : où regarder le match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Qui est l'aide, qui est la ménagère et qui est l'employeur ?
Sociétés de services et bonnes à tout faire...
Publié dans Le Temps le 13 - 03 - 2008

Des vécus, des histoires de famille, toute une trajectoire, qui les auront mené là, où elles se trouvent acculées aujourd'hui. A savoir : accepter de se faire exploiter, par une quelconque société de service, et il en existe des masses qui pullulent dans la place
en allant faire des ménages, tous les jours que Dieu fait, chez les uns et les autres, dans des conditions parfois éprouvantes, moyennant un salaire, qui ne sera jamais à la mesure des efforts consentis, sachant qu'à la fin de leur rude journée, elles devront en céder une part conséquente, à leur employeur.
Et de recommencer le lendemain, tout en s'estimant heureuses de s'en tenir à si bon compte, si elles peuvent justement avoir l'opportunité de recommencer le lendemain. Car ce n'est jamais évident.
Nées sous une mauvaise étoile ? C'est un doux euphémisme, même si c'est ainsi depuis que le monde est monde. L'Internationale n'y pourra rien, et tous les extrêmes se valent au final pour celles qui prêtent leurs bras, à des tâches ingrates, en récoltant des miettes, pendant qu'une instance, proclamée supérieure, s'arroge un droit de regard et un droit de profit, éhonté, sur un gain, véritablement dérisoire, dont elles ne peuvent hélas se passer, parce qu'il assure leur subsistance.
Et parce qu'aussi bien, -c'est prouvé et éprouvé-, l'huile de coude des unes fait marcher la machine des autres.
Ce n'est pas sorcier. Ouvrez un journal, consultez la page des annonces, et, au petit bonheur la chance, vous trouverez : société de service vous propose, femmes de ménage, pour un jour, couchante, garde-bébé, garde-malade..., moyennant 13 à 15 dinars par jour. La « meilleure sélection » vous précise t-on en des termes, interchangeables.
Prenez le combiné de téléphone, ou votre portable -peu importe- et composez le numéro de votre interlocuteur : « Allô ! société de service ? » ; « Oui, bonjour, vous désirez... ? ». Et en un tour de main le tour est joué. Bien souvent, c'est très rapide, car le mécanisme est bien huilé. On vous demandera votre nom, votre adresse, et on vous assurera que dans un quart d'heure, une heure tout au plus, elle sera là. Elle se présentera à vous, munie d'une sorte de contrat, que vous devrez signer quand elle aura fini de s'occuper de votre ménage, et où il est stipulé que vous avez le droit de la garder de huit heures à quatre heures de l'après-midi, que vous la payerez comme convenu, en précisant que si vous avez des remarques à faire à propos de sa manière de gérer l'intendance, vous le ferez aussi par écrit, sur le contrat que vous signez. Généralement, la société de service vous rappellera après, ou le lendemain, pour vous demander si la femme de ménage vous a donné satisfaction. Est-ce qu'on demande aussi à la femme de ménage, si son employeur d'un jour lui a donné satisfaction ? Rien n'est moins sûr... Il n'y a pas, et il n'y aura jamais d'états d'âme là dedans. Sauf exception. Et les exceptions ne sont pas la règle.
Souad est bien rôdée à ce marché là, dans la mesure où, la quarantaine bien affirmée, elle a déjà roulé sa bosse, et elle sait qu'il faudra bien en passer par là, si elle veut gagner ses 10 dinars par jour. Les 5 dinars iront automatiquement renflouer la caisse de ses employeurs. Parce qu'il n'est pas évident de faire du porte à porte, dans sa condition, pour trouver du travail. Les gens se méfient, et c'est normal, d'une inconnue qui viendrait frapper à leur porte. Avec les sociétés de service, le client potentiel a tout de même l'assurance de ne pas tomber dans des situations abracadabrantes. On ne sait jamais...
C'est le prix à payer, « même s'il me semble parfois inhumain, -nous confiera Faiza- de refuser les services d'une aide-ménagère, laquelle, venant chez vous la première fois, par le biais de la société de service, vous demandera de la contacter directement la prochaine fois, vous expliquant qu'elle préfèrerait garder les 15 dinars pour elle, plutôt que d'être obligée d'en céder le tiers à chaque fois ».
Parfois des termes d'accord sont trouvés, mais c'est rare, voire rarissime, au vu de la prolifération de ces sociétés en question.
Cela étant, le service jour pour jour est une chose, mais s'entendre avec une société de service, pour le recrutement d'une femme de ménage couchante, c'est une autre question. Cela ressemble parfois à un parcours de combattant. Vous signez un contrat d'une année, ou de six mois (la plupart du temps c'est six mois), aux termes duquel la société s'engage à vous fournir, dans les délais impartis, une aide-ménagère couchante, que vous paierez entre 180 à 250, voire 280 dinars, selon qu'elle se chargera de la cuisine ou pas, du repassage ou pas..., le salaire variant selon les tâches qui lui seront dévolues.
Le contrat, que vous aurez à payer entre 120 à 150 dinars, stipulera qu'à la moindre réclamation de votre part, la société de service se chargera de vous en proposer une autre, dans les mêmes termes de l'accord. Sauf que, sitôt les frais du contrat encaissés, vous pourrez toujours courir !
Mériem en a fait l'amère expérience trois fois de suite, en se dirigeant à chaque fois vers une société différente : « ce qui se passe, c'est qu'il arrive qu'après une semaine, la femme de ménage en question vous quitte sans prévenir, ou que vous vous voyez obligé aussi, pour une raison ou pour une autre, de vous passer de ses services, parce qu'elle n'aurait pas également, respecté les clauses de son contrat. Vous rappelez alors la société pour qu'ils vous en trouvent une autre. Et vogue la galère puisque vous serez accrochés à votre téléphone, au moins trois fois par jour, pendant une semaine, parfois plus, en faisant mentalement le pied de grue, tandis que ces messieurs-dames, vous laissent poireauter en vous promettant que tout cela sera bientôt réglé, et que vous n'avez pas à vous en faire. Au bout de trois tentatives, j'ai laissé tomber car à mon sens, c'est une arnaque pure et dure cette histoire de contrat, et désormais, j'engage à la journée. C'est beaucoup moins stressant... ».
Faut-il donc déplorer l'existence de ces sociétés, pourvoyeuses d'un personnel d'intendance ? Difficile de trancher en un sens ou en un autre. Parce que ces sociétés organisent en quelque sorte ce marché de travail, et permettent à des jeunes filles, ou femmes démunies, de trouver rapidement une réponse à leur demande d'emploi. Mais si les rapports tendaient vers la transparence, chacun y trouverait son compte. Employée, société de service, employeur...


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.