Le match était à peine engagé. On jouait en effet depuis quatre minutes, un laps de temps consacrée d'habitude pour l'observation. Le CA récupéra la balle que venait de perdre le brouillant Soumah Naby. Le flanc gauche de la défense sfaxienne mal couvert à cet instant par Aymen Ben Amor fut percé avec un aisance déconcertante par Moussa Poukong avant d'effectuer une limpide ouverture vers son coéquipier Youssef Mouihbi. Ce dernier en profita pour reprendre directement dans les filets du gardien Lotfi Saïdi. Ce but précoce allait s'avérer , celui de la victoire du C.Africain sur un ensemble sfaxien qui ne parvint jamais à remonter la pente. Les "Rouge et Blanc" qui appréhendaient ce déplacement ne pouvaient espérer meilleur scénario. L'équipe ainsi cueillie à froid rechuta dans ses maux faits de doute et de suspicion. Les Sfaxiens ont certes été généreux dans l'effort. Mais pour espérer battre le CA ou même faire match nul avec lui, il lui fallait beaucoup plus que la combativité. Le CSS, à l'évidence, manquait de repères et surtout à l'approche des bois adverses. Certains de ses joueurs à l'image de Chadi Hammami, Houcine Jabeur et autres Naby à court d'inspiration n'avaient pas leur place dans la formation qu'avait alignée Khaled Ben Yahia qui ne pouvait en quarante huit heures avoir une idée assez précise sur les dispositions du moment de ses éléments. L'incapacité des Sfaxiens à bousculer son adversaire clubiste explique du reste la rareté des occasions qu'ils se sont créée devant les bois de Nefzi. Celui-ci n'a été inquiété en première mi-temps qu'à une seule reprise. Plus précisément à la 13' quand le CSS bénéficia d'un coup franc. Le coup de réparation botté par Aymen Ben Amor trouve la tête de l'autre Ben Amor, Karim mais le heading en force de ce dernier fut dévié in extremis en corner par Alexis. Les Sfaxiens auraient pu toutefois bénéficier d'un penalty à la 33' quand un défenseur tunisois retint irrégulièrement Apoku.
Une défense tunisoise imprenable Le CA bien disposé sur le terrain et rassuré d'emblée par l'avance au score allait exposer tout son art dans le jeu défensif. Les gars de Bab Djedid, participent tous, depuis les attaquants à fermer les issues . Pratiquant selon les circonstances du jeu le marquage de zone et sur le porteur adverse du ballon, ils ne faisaient pratiquement pas de concessions. C'est la raison pour laquelle tout en dominant les débats, les joueurs Sfaxiens voyaient la quasi totalité de leurs velléités avortées à l'approche des zones de l'adversaire. L'entraîneur Ben Chikha quoique confiant en sa défense, devait toutefois rectifier le tir des siens dans les vestiaires , à la mi-temps. Le Club Africain ne pouvait pas en effet se permettre de subir le jeu sfaxien durant la seconde période avec tous les risques que cela implique. Les Tunisois avisés ne se limitèrent plus à la reprise de gérer leur avance. Du coup les espaces se faisaient plus rétrécis encore pour les Sfaxiens. Pis encore non seulement le CSS dut éprouver davantage de difficultés pour menacer l'impériale arrière garde adverse mais il fut à son tour bousculé surtout dans le dernier quart d'heure. Le CA en effet était quart d'heure. le CA, en effet, était tout près de consolider son avance à deux reprises. D'abord à la 76' quand W. Ben Yahia déclencha un tir à ras de sol qui passa légèrement à côté alors que le gardien sfaxien était bel et bien battu. Ensuite et à une minute de la fin A. Rehifi piqua une tête légèrement au dessus suite à un corner botté par L. Ouartani. En sommet l'on peut dire que ce classique n'a pas été un sommer technique. Et il fallait s'y attendre du reste compte tenu de l'obligation du résultat pour les deux antagonistes. Le CA n'a pas usurpé sa victoire. Celle-ci n'a pas fait le bonheur des seuls supporters du club de Bab Djedid mais celui de la compétition et plus précisément de la course au titre en préservant l'indécision prévalant à ce niveau entre les deux prétendants. Troisième enseignement majeur, c'est que Ben Yahia ne va pas tarder à procéder à de profonds chambardements au sein de sa formation . Le CSS de demain sera à coup sûr différend mais dans quel sens. Ameur KERKENI
Synopsis Stade M'hiri Beau temps Pelouse en bon état Public nombreux Arbitrage de Awaz Trabelsi Joueurs avertis S. Naby, H. Rouid et A. Ben Amor (CSS), Khaled Souissi (CA) But de Youssef Mouihbi (4') pour le CA Formation des équipes CSS: L. Saidi - H. Mrabet (H. Bouzidi) A. Ben Amor - K. Ben Amor - H. Rouid - C. Hammami - C. Bergaoui - H. Jabeur - S. Naby (T. Antir) Bassi Silla (Nizar Garbouj) Apoku CA: A. Nefzi - K. Souissi - Med Bachtobji - Alexis - H. Ouarhani - L. Ouertani - W. Ben Yahia (Med Ali Gharzoul) Boussa Poukong (B. Ghannam) - Oussama Sellami - A. Rehifi - Y. Mouihbi (K. Aouadhi)
A chaud Khaled Ben Yahia: (Entr: CSS) : "Du pain sur la planche" "Pour une équipe qui était en proie au doute, le fait d'encaisser d'entrée le but n'est pas de nature à lui faciliter la tâche. Mes joueurs ont réagi avec beaucoup de détermination. Mais la manière n'était pas la bonne. L'équipe a laissé entrevoir d'énormes carences au niveau des automatismes, surtout dans le jeu de l'attaque. Et quand on ne possède pas suffisamment de repères à l'approche des bois adverses, il est difficile de tromper une défense aussi solide. Ce que je peux affirmer c'est qu'un énorme travail nous attend. J'ai été satisfait par le rendement de certains de mes joueurs surtout Bassi Silla et Apoku. Les autres devront désormais prouver qu'ils méritent d'être dans l'équipe. Il n'y aura pas de complaisance".
Nabil Kouki (Entr-adj: CA) : "Une victoire importante, mais pas déterminante" "Je m'attendais à une forte réaction du CSS après sa série noire et l'avènement de Khaled Ben Yahia. Mais nous avons autant sinon plus besoin de la victoire. Nous avons réussi dans notre mission malgré un CSS fort déterminé, au terme d'un match difficile et caractérisé par les considérations tactiques. Ce succès est précieux et important à la fois mais il n'est pas décisif. La voie menant au titre est encore ardue et il nous faudrait batailler dur pour glaner le maximum de point. Toujours est-il que cette victoire au-delà des trois points est surtout bonne pour le moral".