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« Il faut remédier à la situation de l'après-congrès » Vie politique : Ettajdid et le retour des mécontents : Tarak Châbouni membre du Comité Politique
La situation du Mouvement Ettajdid a constitué une commission pour contacter et discuter avec les « mécontents » qui ont boycotté les travaux du congrès unificateur entre les militants du parti des indépendants qui s'est tenu les 27, 28 et 29 juillet 2007. L'objectif est de les réintégrer dans les structures du Mouvement et de constituer ainsi un pôle démocratique et progressiste surtout à l'approche des échéances électorales 2009. Notre invité aujourd'hui est Tarak Châabouni, membre du Comité Politique d'Ettajdid. Il a commencé par adhérer en 1976 au Parti Communiste Tunisien (PCT) et depuis 1993 il occupe le poste de membre de la direction d'Ettajdid. Il nous parle du congrès du parti, de la réintégration des mécontents et d'autres questions. A noter un « léger paradoxe », il est pratiquement le seul à adhérer jeune au PCT et puis à Ettajdid (de gauche) tout en étant dirigeant d'un groupe de sociétés de logement. Interview.
Le Temps : Huit mois après le Congrès « unificateur » d'Ettajdid, quelle appréciation en donnez-vous ? Tarak Chaâbouni : Personnellement, j'ai ressenti ce Congrès comme une « Occasion perdue », encore une dans le long parcours des différentes organisations de la Gauche et de toutes les composantes militantes syndicales, associatives qui constituent le Mouvements Démocratique. Nous avons été incapables d'offrir l'instrument fédérateur et multiplicateur pour fructifier les luttes et les sacrifices de plusieurs décennies.
- Si votre appréciation de ce Congrès est si négative , comment pensez-vous y remédier ? Et dans quel cadre situez-vous la constitution par le Comité Politique d'Ettajdid d'un comité de contact avec « les mécontents » ? - Rappelons tout d'abord qu'un groupe de membres du Comité Politique et du Conseil Central a lancé en Septembre dernier un appel à une révision profonde des rapports instaurés après le Congrès et demandé la constitution « d'une commission aux larges prérogatives » pour remédier à la situation de l'après - Congrès. Je constate que cet appel a fini par être entendu et mieux vaut tard que jamais. Ce Comité doit accomplir sa tâche loyalement, en abordant franchement les questions les plus épineuses et sans interférences ou intentions de blocage ou de faux débats. Aucune question ne doit être éludée y compris la composition des organes dirigeants qui pourrait être révisée non pour renverser des « majorité » mais pour intégrer des capacités. Les amis « mécontents » qui ne sont devenus tels (des amis) ! que lors de notre extraordinaire aventure de « l'Initiative Démocratique » constituée avant les Elections de 2004, ne doivent pas devenir des « conseillers » ou des « invités ». Toutefois, on doit impérativement renoncer à toute manœuvre de déstabilisation ou de démoralisation du noyau actuel constitué des Organes dirigeants et des Organisations de base du Mouvement Ettajdid car on ne bâtit rien sur l'échec.
Par delà les questions internes à votre Mouvement, quelles préoccupations portez-vous pour les échéances politiques futures (Elections de 2009, situation Economique et sociale, défis de l'Emploi) ? Une préoccupation majeure qui dépasse et englobe tous les éléments dont nous avons discuté est de voir les prochaines échéances politiques se polariser autour des personnes en oubliant les programmes dans une polarisation trompeuse et nuisible entre l'immobilisme et l'auto -glorification du Pouvoir dominant et une alternative trompeuse qui ne serait que le porte-voix des forces rétrogrades. Cette confrontation, qui a déjà eu lieu et qui a vu dans les années 90, le pays échapper au danger intégriste, ne conduira pas notre pays dansla voie du progrès démocratique.
C'est pourquoi le renforcement des partis légaux quelque soit leur positionnement actuel, la convergence des partis et des personnalités de différents horizons autour d'une plate-forme démocratique et progressiste me paraissent des éléments fondamentaux, irremplaçable. La constitution d'un pôle démocratique large est la seule voie pour avancer vers une démocratisation nécessaire et longtemps attendue par tous les Tunisiens. Je veux voir ce pôle se renforcer et ranimer l'espoir dans cette conjoncture économique et sociale mouvementée inquiétante pour une large fraction de la population englobant les couches populaires et moyennes préoccupées pour le présent par le coût de la vie et pour l'avenir par des questions essentielles telles que l'avenir des jeunes, leur insertion dans la vie professionnelle et le sort des régions intérieures. - Que pensez-vous de la proposition de loi pour les élections présidentielles de 2009 annoncées dans le discours du Chef de l'Etat à l'occasion des fêtes de l'Indépendance et de la Jeunesse ? - Une lecture d'une proposition détaillée permettra un jugement plus approfondi. Néanmoins, je note que cette loi « provisoire » témoigne indirectement de l'inadéquation du texte « permanent » dont les dispositions draconiennes conduisent à une candidature unique. Les artifices inventés à chaque échéance électorale et à la discrétion du Pouvoir Exécutif sans une consultation large qui serait nécessaire dans une question constitutionnelle, soulignent « l'inapplicabilité » de cette loi qui n'a nullement conduit à des élections libres et réellement compétitives. Toutefois, je souligne que ce projet élargit le cercle des partis autorisés à présenter un candidat aux présidentielles à tous les partis légaux ce qui correspond aux positions exprimées à maintes reprises à travers nos déclarations politiques, notre Presse ou du haut de la Tribune de la Chambre des Députés .