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Les Tunisiens ne prennent pas le diabète au sérieux
Santé
Publié dans Le Temps le 27 - 04 - 2008


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Les diététiciens inquiets pour les enfants
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Conseils des diététiciennes de l'Institut National de Nutrition : « Moins de télévision et d'ordinateur, haro sur l'activité sportive en air libre »
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10 Commandements aux parents pour prévenir l'obésité infantile
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Les facteurs de risque pour le diabète du type 2 sont
La maladie du diabète gagne du terrain en Tunisie. Les statistiques de 2006 montrent que son taux local de prévalence se situe au niveau de 9,9 %. Ce taux n'était que de 7,5 % dix ans plus tôt. Les projections prévoient que ce taux croit exponentiellement. Le nombre de malades avoisinant le million actuellement atteindrait un million cinq-cent mille en 2025. Les montées en puissance de l'obésité et du mode de vie sédentaire sont derrière ce flux. Une étude faite par l'Institut National de Nutrition a lancé un signal d'alarme. Elle a montré qu'une femme sur deux et un homme sur trois présentent des signes d'excès de poids. Or, il y a une liaison de cause à effet entre l'obésité, voire le surpoids, et le diabète. Ce qui est plus grave, c'est que le mode actuel d'alimentation infantile et leur genre d'activités distractives mènent directement à l'obésité, donc, vers un champ très favorable au diabète. Par ailleurs, cette maladie commence à atteindre précocement. Le taux du diabète chez l'enfant est en croissance exponentielle lui aussi. Et le pire, c'est que, faute d'un contrôle médical régulier, le diabète du sujet obèse est « sourd ». Il est généralement diagnostiqué lors de ses complications par l'ophtalmologue, le gynécologue ou encore le neurologue.
Pourtant, toutes ces complications sanitaires pourraient être évitées si l'on procédait régulièrement à des contrôles sanitaires et l'on adoptait un mode de vie hygiénique à base d'une nourriture équilibrée et d'une activité physique quotidienne. Or, il est nécessaire de sensibiliser le grand public pour parvenir à inculquer cette nouvelle culture de l'hygiène de vie. Par ailleurs, un tel objectif passe également par la formation des formateurs et, notamment, les médecins généralistes afin qu'ils parviennent à expliquer les facteurs de risques à leurs patients. Donc, le diabète est une maladie gérable par de simples petites actions quotidiennes en liaison avec le mode de vie de chacun parmi nous. Dans sa thérapie, Il ne s'agit pas de soigner le diabète, uniquement, mais, surtout d'aider le patient à vivre mieux.
Pour mieux comprendre cette approche, le Temps s'est adressé à l'Institut National de Nutrition où les diététiciennes Charrada Mongia, Sâadallah Sihem et Gâaloul Chiraz nous ont fourni les précisions suivantes. Interviews :

Conseils des diététiciennes de l'Institut National de Nutrition : « Moins de télévision et d'ordinateur, haro sur l'activité sportive en air libre »

Le Temps : Comment devrait-on procéder pour contrôler son hygiène de vie et éviter les mauvaises surprises en matière de santé ?
Les diététiciennes de l'INN : L'obésité devient de plus en plus fréquente. Ce mal concerne aussi bien l'adulte que l'enfant. Il est bien connu actuellement que l'obésité de l'enfant constitue le lit de l'obésité de l'adulte et par conséquent du diabète de type 2 (diabète non insulinodépendant) et des complications cardio-vasculaires.
Les enfants mangent de plus en plus mal. Les fruits, les légumes, l'eau et le lait sont sacrifiés au profit des chips, du chocolat et des sodas. Les collations riches en graisse et les boissons sucrées sont de plus en plus populaires, tandis que le petit-déjeuner, pourtant indispensable à un bon équilibre alimentaire, est souvent carrément sauté. Les enfants bougent de moins en moins... et notre mode de vie actuel favorise l'inactivité de chacun. Les enfants jouent de moins en moins fréquemment au grand air et font de moins en moins de sport à l'école. En revanche, ils passent des heures à jouer sur l'ordinateur et à regarder la télévision en grignotant,
Il faut apprendre à l'enfant dès le jeune âge à manger équilibré, ceci à table et en famille et insister surtout sur la prise d'un petit déjeuner comportant des céréales, du lait ou des produits laitiers et des fruits. Il ne faut pas sauter de repas. Une collation l'après-midi est suffisante et le grignotage doit être proscrit.
Il faut encourager l'enfant à jouer dehors au ballon, à la corde à sauter etc, et lui faire pratiquer régulièrement un sport qui lui plaît.
Il faut limiter la durée des séances de télévision ou d'ordinateur.
Il faut faire régulièrement de l'exercice en famille (marcher, aller nager par exemple). Soyez des parents actifs, pour que votre enfant ait des modèles et des exemples positifs

.Quelle est la meilleure attitude à suivre pour diagnostiquer le diabète d'une manière précoce ?
- Le diabète de type 2 est fréquemment diagnostiqué au stade de complications. Le dépistage du diabète est nécessaire si on veut le diagnostiquer précocement. Ce dépistage se fait par dosage de la glycémie (taux de sucre dans le sang).
Selon les recommandations de « l'American diabetes association » (groupe d'étude sur le diabète de renommée internationale) le dépistage doit être systématique chez les sujets de plus de 45 ans, en particulier lorsqu'ils sont obèses ou en surpoids. Chez les sujets de moins de 45 ans il doit être réalisé à chaque fois qu'il y a une obésité ou un surpoids, associés à une notion de sédentarité, et/ou des antécédents familiaux de diabète, et/ou une hypertension artérielle, et/ou une hyperlipidémie, et chez les femmes ayant donné naissance à un gros bébé.
Si les glycémies sont normales le dépistage doit être refait tous les 3 ans.

. Les dernières statistiques de 2006 ont montré que 9,9 % de la population tunisienne sont atteints de diabète. Quelles conclusions tirez-vous de ce chiffre alarmant ?
- Les troubles du comportement alimentaire (grignotage, compulsions alimentaires, « night eating syndrome ») induits fréquemment par des facteurs psychologiques, la sédentarité et une alimentation déséquilibrée ne respectant pas la chronobiologie sont à l'origine de l'obésité qui elle-même est à l'origine du diabète.

. Comme le diabète est une pathologie qui ne guérit pas, quels conseils préconisez-vous pour la contrôler à l'échelle nationale et à l'échelle individuelle ?
- Grâce à une alimentation équilibrée quantitativement et qualitativement, une activité physique régulière, un contrôle glycémique fréquent à l'aide d'un lecteur que tout diabétique doit avoir chez lui, une bonne observance du traitement et un suivi régulier, un diabétique peut mener une vie tout à fait normale.

. Quels sont les axes éventuels d'une campagne de propagande contre le diabète ?
- La propagande contre le diabète passe par la prévention de l'obésité et par l'éducation de la population. Le mode de vie sain comportant l'association d'une bonne hygiène alimentaire et d'activités sportives doit être enseigné par les nutritionnistes à l'école, les médecins scolaires, les médecins traitants et les médias. Ce qu'on reproche à la publicité c'est de faire passer des messages de publicité alimentaire sur des produits hypercaloriques trop gras et/ou trop sucrés, au moment où les enfants sont à la maison devant la télé alors qu'il serait préférable de les faire passer tard la nuit.
Recueilli par M.S
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10 Commandements aux parents pour prévenir l'obésité infantile
-Ne pas mettre un enfant au régime ;
-Ne pas le tenir à l'écart, c'est toute la famille qui doit réapprendre à manger ;
-Ne pas manger devant la télévision ;
-Ne pas être tenté de se resservir (donner la juste quantité sans laisser de plat sur la table) ;
-Ne pas manger trop vite ;
-Ne pas forcer un enfant à finir son assiette ;
-Remplacer les viennoiseries par du pain ;
-Un seul produit laitier par repas ;
-Une seule fois de la viande (ou poisson ou œuf) par jour ;
-Et enfin, la seule boisson indispensable est l'eau.
Ces conseils diététiques doivent être accompagnés par la pratique régulière d'une activité sportive mais c'est aussi un exercice physique de tous les jours comme monter les escaliers, faire les petits déplacements à pied ou en vélo,...
Source : afpa.org

Les facteurs de risque pour le diabète du type 2 sont :
* Intolérance au glucose
* Inactivité physique
* Le surpoids : 85% de personnes diagnostiquées avec le diabète du type 2 ont un poids excessif ou sont obèses
* Diabète gestationnel
* Des antécédents familiaux de diabète du type 2


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