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La chute...
Enigmes judiciaires
Publié dans Le Temps le 19 - 05 - 2008

Cette rubrique traite des faits réels dans des affaires anciennes et classées. Par respect pour les personnes , il n'est guère mention de non , ni de dates précises des faits , et encore moins de lieus précis.
Lorsque la police pénétra dans les lieux, l'octogénaire était déjà passée de vie à trépas.
Elle était étendue sur son lit, à moitié dévêtue et son fils était assis en face d'elle, la fixant d'un regard hagard et morne.
Il y avait du sang qui lui sortait du nez et de la bouche.
Informé le parquet confia le dossier à un juge d'instruction qui ordonna une autopsie sur le cadavre de la vieille dame.
Le fils soupçonné d'avoir agressé sa mère a été mis en garde à vue, pour les besoins de l'enquête.
Pourtant, ce quadragénaire fonctionnaire de son état, affable gentil et serviable était au-dessus de tout soupçon.
Seul soutien de sa mère, il s'était sacrifié pour elle et ne pensa à aucun moment à se marier afin d'être entièrement à la disposition de celle qui lui a donné la vie et qui l'a élevé seule après la mort de son père.
Il fut le fils modèle, reconnaissant et toujours prêt à satisfaire toutes ses demandes.
La vieille dame était également très attachée à son fils essayant de subvenir à ses besoins comme elle pouvait afin de l'élever dans la dignité et ne le laisser manquer de rien. Cependant au fil des jours, elle tomba malade, et ce fut à son tour de faire tout ce qu'il pouvait pour la ménager et veiller sur sa santé.
Pendant ses vieux jours elle était devenue totalement dépendante. Il fallait s'occuper de tous ses besoins, c'est-à-dire aussi bien de sa toilette que des soins qui lui étaient prescrits par son médecin traitant. Elle se déplaçait avec beaucoup de peine et il fallait l'aider dans tous ses mouvements.
Le fils dévoué se chargeait de tout cela avec dévouement et sans relâche.
Il devait cependant concilier cette tâche qu'il considérait comme un devoir, avec son travail. Il parvenait à le faire, même si c'était au détriment de sa santé.
En effet, il avait un travail fatigant et absorbant. Celui-ci lui prenait une grande partie de la journée.
Mais ce n'était pas de nature à le décourager ou à le perturber.
Bien au contraire. Au travail, ses collègues n'avaient jamais remarqué un écart de conduite de sa part. Il aimait rendre service à tous et il était toujours souriant et d'un abord agréable. Il était également compétent et menait chaque tâche qui lui était confiée dans le cadre de son travail avec tact et savoir-faire, et il était de ce fait, considéré parmi les meilleurs éléments.
Il menait ainsi une vie tranquille et sans problèmes particuliers.
Toutefois au fond de lui-même il souffrait et cela pouvait s'expliquer à plus d'un titre. Il avait sacrifié sa vie en quelque sorte, afin de pouvoir s'occuper de sa mère devenue quasiment grabataire.
Il avait de ce fait un problème de conscience qui le travaillait de jour en jour.
Il aurait pu en effet fonder un foyer tout en s'occupant de sa maman. Avait-il à son âge raté le coche ? Ne pouvait-t-il pas trouver la femme qui pourrait le comprendre et même l'aider à sortir de cette routine à laquelle il avait fini par s'habituer ?
Pareil a un Sisyphe faisant monter à chaque fois le rocher au sommet de la montagne il ne voyait pas le bout du tunnel dans lequel il se sentait engouffré.
Quelques jours avant le drame, ses collègues avaient remarqué un changement de comportement de sa part. Il était quelque peu soucieux, mais sans jamais dépasser les limites du respect ou de la bienséance.
Il avait confié à l'une de ses collègues qu'il s'inquiétait pour sa mère qui était bien malade.
Pourquoi n'avait-il pas éprouvé le besoin de l'emmener à l'hôpital le jour où son état s'était aggravé ?
Il avait alors appelé le SAMU et l'équipe de secours ayant constaté le décès de l'octogénaire n'a pas voulu prendre la responsabilité de la transporter à l'hôpital avant d'alerter la police.
Il fut soupçonné par les agents de la brigade criminelle d'avoir tué sa mère, surtout qu'il l'ont trouvé dans un état second, refusant de répondre à leurs questions.
Le parquet ordonna une autopsie ainsi que l'ouverture d'une enquête. Dans son rapport le médecin légiste notait que la mort de l'octogénaire était due à une hémorragie cérébrale.
L'octogénaire était effectivement tombée par terre.
Durant la garde à vue son fils expliquait qu'essayant de la mettre dans son lit elle glissa de ses bras et chuta à terre. Sa tête cogna le sol en dur.
Son fils était horrifié. Il la prit pour la remettre dans son lit. Mais elle était inerte et avait les yeux révulsés.
Elle était déjà morte, mais son fils appela les secours pour en avoir le cœur net. Il n'avait donc aucune raison pour précipiter la mort d'une mère à laquelle il était attaché plus que tout.
Le meurtre était écarté par les enquêteurs qui l'avaient au départ soupçonné d'avoir tué sa mère pour hériter de la maison qu'elle possédait.
Mais cette petite maison s'avéra être en co-propriété avec plusieurs oncle et tantes.
Cependant pouvait-on le poursuivre pour négligence ? Si cela pourrait être le cas sur le plan juridique, il ne pouvait l'être dans les faits, s'étant toujours occupé d'elle.
Il avait toutefois un cas de conscience, en se reprochant d'avoir négligé sa mère en la laissant choir. Il était tout à fait troublé et ne cessait de répéter aux enquêteurs que sa mère était morte par sa faute.
Les enquêteurs avaient conclu à un accident et classé l'affaire. Concrètement il n'y avait pas de quoi l'impliquer.
Cependant des zones d'ombre persistaient quant à son comportement sur le plan psychique.
Pouvait-il être sujet à des troubles du comportement ?
Etait-il atteint de dédoublement de la personnalité ?
Mais en matière pénale il n'est pas permis de raisonner par supputations.
Et ce serait extrapoler en l'accusant d'avoir laissé choir sa mère dans le dessein de s'en débarrasser, car rien ne pouvait l'établir d'une manière certaine et indubitable.


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