Tunis-le Temps : Il avait fait des pieds et des mains pour obtenir un crédit de mille dinars. N'ayant pas un gros salaire ce bonhomme qui vivait en bon père de famille n'arrivait à faire face à toutes les dépenses nécessitées par les multiples charges qu'il était tenu d'assurer. Aussi, fut-il tout content de recevoir ces milles dinars, qu'il était tenu du reste de rembourser, intérêt et principal, mais qui lui permettaient dans l'immédiat de rependre un peu son souffle en sortant de cette impasse financière où il se trouvait. Il mit la somme dans sa poche, côté cœur et prit le chemin de son domicile. Il était à deux pas de chez lui, lorsqu'il fut surpris par son voisin, qui n'était pas dans son état normal se montrant, de but en blanc, agressif. En effet, sans crier gare, il somma le bonhomme de lui remettre tout ce qu'il avait sur lui, y compris bien sûr la somme d'argent et ne lui laissa pas de temps de réaliser ce qu'il lui arrivait, et joignant le geste à la parole, il le rossa de coups, avant de s'emparer de la somme d'argent et prendre la fuite. La victime était dans un drôle d'état. Le visage ensanglanté, elle se releva avec difficulté et se dirigea vers le poste de police le plus proche pour y relater sa mésaventure, en ne manquant pas de donner le signalement et l'adresse de son agresseur qui n'était autre que son voisin. Arrêté, celui-ci reconnut les faits incriminés, au cours de l'enquête préliminaire. Cependant, devant le juge d'instruction, il se rétracta en partie, déclarant qu'il avait été provoqué par la victime qui laissa tomber son portefeuille, au cours de la rixe qu'il eut avec elle. Il affirma qu'il n'avait à aucun moment procédé à agresser la victime, et se contenta de prendre la prendre la tangente après avoir ramassé le portefeuille. Inculpé de vol qualifié et voies de faits, il comparut devant le tribunal en réitérant les déclarations données devant le juge d'instruction. Son avocat plaida la requalification de l'infraction, les faits ne constituant qu'un vol simple, étant donné qu'il n'y a pas la moindre preuve de violence. Le tribunal déclarant l'accusé coupable, le condamna, après délibérations, à six ans d'emprisonnement, pour vol qualifié et violences graves.