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Les risques du métier
Enigmes judiciaires
Publié dans Le Temps le 30 - 06 - 2008

Il était connu de tous les habitants de cette cité populaire animée et pleine de vie malgré l'état modeste de tous ceux qui en faisaient partie.
Ce jeune homme avait en effet attiré l'attention de la plupart d'entre eux par sa correction, sa droiture, sa gentillesse, sa serviabilité, et surtout sa piété.
Marié et père d'enfants en bas âge, il subvenait aux besoins de sa famille en recourant à des travaux occasionnels.
Fréquentant souvent la petite mosquée de la cité, il s'avéra être un bon psalmodieur du Coran. Ce fut la raison pour laquelle il a été chargé de le faire apprendre aux petits enfants qui étaient encore écoliers.
Des âmes charitables lui avaient aménagé un local où il pouvait faire ce travail sans payer de loyer.
Il s'installa donc dans ce "Koutab" et commença à recevoir des petits enfants, filles et garçons que leurs parents lui envoyaient à cet effet, moyennant une petite rétribution que chacun d'eux lui donnait en contrepartie mensuellement.
Au fil des années, il put acquérir une expérience dans le domaine de l'enseignement du Coran, et il était apprécié de plus en plus par les parents et aimé par les petits-enfants.
C'était pour lui le grand bonheur, car il aimait également les petits-enfants.
Il se montrait toujours gentil avec eux et aimait leur compagnie même en dehors du Koutab.
Il se dévouait souvent pour venir les chercher à leur domicile pour les prendre le matin au Koutab, ou les raccompagner chez eux le soir.
Il n'hésitait à leur apporter des friandises ou à satisfaire leur multiples demandes, fussent-elles capricieuses.
Il fut souvent remarqué par des habitants du quartier ramenant quelques fillettes chez elles.
Les fillettes qui suivaient ses cours ne dépassaient pas l'âge de dix ans. Elles avaient donc l'âge de ses filles, pour le quadragénaire qu'il était à l'époque. Il se permettait de les câliner, sans pour autant penser à être mal intentionné ou malsain, et elles réagissaient de la même façon, de la manière la plus spontanée et la plus prude.
Ce fut du moins ce qu'il ressentait, et ce qu'il avait toujours dit à sa femme qui n'était pas du tout choquée de ce comportement qu'elle savait de bonne foi.
Elle connaissait bien sur mari et était habituée à le voir avec ses enfants. Il aimait les câliner, les embrasser et joue avec eux à n'importe quel jeu qu'ils lui demandaient.
A saute mouton par exemple où il devait se mettre à quatre pattes, pendant que sa petite fille de six ans et son fils de quatre ans lui montaient sur le dos.
Le faisait-il avec ses élèves ? Ce n'était pas sûr, mais il aimait quand même, en dehors des heures de cours, joue avec ses élèves. Il disait souvent à sa femme qu'il avait une sensation de bien-être lorsqu'il était en compagnie des gosses.
Il compensait de la sorte ce manque d'affection parentale qu'avaient certains parmi ceux-ci.
Il était comblé à chaque qu'il arrivait à rendre un enfant heureux.
Ses déboires commencèrent cependant, le jour où un autre meddeb s'installa un plus loin dans un petit local.
Il lorgnait de ce fait sur le premier Koutab qui était spacieux et mieux adapté que le local de fortune qu'il choisit pour enseigner le Coran, à des petits enfants, à l'instar de son collègue.
Mais le nouveau meddeb estimait qu'il était plus compétent que son aîné et donc plus méritant.
Il commença ainsi à lui chercher noise.
Quelque temps après il trouva le point névralgique sur lequel il pouvait s'appuyer pour créer des problèmes à l'ancien meddeb.
Il avait en effet remarqué que celui-ci était très proche de ses élèves et très affectueux envers eux.
Il avait surtout remarqué les câlins que faisait l'ancien meddeb à une petite fille du quartier, pendant qu'il l'accompagnait au koutab.
Il profita donc de cette occasion pour aller rapporter aux parents de la fillette, l'attitude du meddeb à sa façon bien sûr accusant celui-ci d'obscénités.
Les parents s'étant enquis de ce qu'il en était auprès de leur fille, avaient jugé nécessaire de porter plainte contre ce meddeb pour attentat à la pudeur.
Le meddeb arrêté par la police, tombait des nues. Et pourtant il n'a jamais nié qu'il aimait faire de câlins aux fillettes, en les embrassant, comme il aimait à le faire pour ses enfants.
Les déclarations de la fillette entendue par le juge d'instruction étaient autant innocentes qu'accablantes.
Elle affirmait spontanément que le meddeb la mettait sur ses genoux, la câlinait et l'embrassait, sans jamais qu'elle fût gênée ou qu'elle se sentit agressée.
Mais le problème était que sur le plan du droit, cette jeune enfant étant mineure, âgée de moins de 13 ans de surcroît, n'avait pas de consentement ou d'assentiment et ne pouvait pas se rendre compte de la mauvaise intention dont pouvait être animé le meddeb.
D'autant plus que les parents de la fillette avaient tenu à le poursuivre, en considérant que son attitude était attentatoire à la pudeur, malgré toute la bonne foi dont il pouvait être animé.
La femme du meddeb quant à elle avait témoigné en faveur de son mari en déclarant qu'il avait été toujours bien intentionné envers les enfants, et aimait pour cette raison, les embrasser et les câliner.
Inculpé d'attentat à la pudeur sur une mineure âgée de moins de 13 ans, le meddeb débitait à la barre avec la même spontanéité de toujours, son amour pour les enfants et le bonheur qu'il ressentait en les rendant heureux par un bisou ou un câlin, compensant à certains, disait-il le manque d'affection dont ils souffraient.
-"Pourquoi êtes-vous obligé de les câliner pour vous montrer affectueux envers eux ?" lui demande le président du tribunal.
-"Ce n'est pas une obligation, monsieur le président, c'est un comportement spontané et un sentiment profond".
Disait-il vraiment ce qu'il pensait ou voulait-il cacher une tendance à la pédophilie qu'il n'avait peut-être pas réalisée ?
Là était toute la question. D'ailleurs la limite est parfois difficile à distinguer entre un pédophile et celui qui aime exagérément les enfants, car celui-ci peut être l'objet de soupçons, voire de beaucoup d'ennuis.


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