Tunis-Le Temps : L'accusé qui comparut dernièrement devant le tribunal était impliqué dans une affaire d'escroquerie assez originale. Il était présentable et élégant et savait attirer les femmes, surtout celles qui cherchaient à se ranger et fonder un nid douillet et vivre dans le bonheur de la bonne entente et de l'amour réciproque. La jeune femme, employée d'une société de son état fut rapidement émerveillée par galanterie et surtout son affabilité et sa gentillesse. Il lui fit croire qu'il en était épris et elle le crut, surtout lorsqu'il lui fit part de son intention de se lier à elle pour le meilleur et pour le pire. Afin de brûler les étapes il s'empressa d'aller demander sa main à ses parents qui n'en furent que ravis. Il ne restait plus qu'à fixer la date des fiançailles et du jour J. Entre-temps les préparatifs commençaient et au fil des jours le jeune soupirant lui fit une confidence amère : Outre les frais de mariage auxquelles il devait faire face, il avait une certaine contrainte financière, étant débiteur d'une créance de 5 mille dinars. L'effet qu'il signa en contrepartie de la dette, est échu et il était tenu de rembourser ladite somme, faute de quoi il encourait des poursuites judiciaires et des frais en sus. La jeune femme convaincue qu'il était de son devoir de venir en aide, à son mari, le rassura en lui affirmant son soutien inconditionnel. Aussi s'empressa-t-elle de lui procurer les cinq milles dinars en question afin de lui permettre de régler sa dette dans les plus brefs délais. Il était tout content de s'être débarrassé de ce problème qui le préoccupait au point de ne plus pouvoir penser aux préparatifs du mariage, et ne manqua pas d'exprimer sa reconnaissance pour sa future épouse pour avoir été tout à fait à la hauteur. Mais il ne donna plus signe de vie depuis. La jeune dame commença par s'inquiéter au bout de quelques jours. Cependant son inquiétude céda la place à une indignation incommensurable pour celui auquel elle fit une confiance aveugle et qui s'avéra être un vrai imposteur. En effet elle s'en assura lorsqu'elle apprit que quatre autres femmes avaient porté plainte contre lui, pour avoir agi avec elles de la même façon en vue de les gruger. Il leur avait subtilisé , moyennant la même méthode entre 1000 et 2000 dinars. Il ne restait qu'à la pauvre dame de faire de même. Inculpé d'escroquerie, le jeune homme comparut devant le tribunal et déclara qu'il était bien sincère avec la jeune dame et avait bel et bien l'intention de l'épouser. Il motiva son absence par le fait d'aller récupérer l'argent qu'elle lui donna pour le lui restituer. Son avocat plaida l'absence de l'élément moral de l'infraction concernant son client dont la bonne foi n'a pu être contestée de manière indubitable. Toutefois, le tribunal le déclarant coupable, et eu égard à ses antécédents judiciaires dans le même délit, (il avait été condamné déjà à quatre ans de prison dans les affaires concernant les quatre autres femmes) le condamna à un an d'emprisonnement.