Deux petits tours et puis s'en va ! Une chansonnette apprise à la maternelle et qui, curieusement, s'applique grandement à notre compétition avec des trêves à l'emporte pièce et jugées très souvent par trop intempestives. Sous d'autres cieux, pareilles pratiques ne sont guère de mise en dépit du calendrier infernal de leur sélection appelée des fois à disputer des matches officiels chaque milieu de semaine. Les répercussions néfastes de ces coupures ne sont plus à démontrer. Et en chaque début de saison, c'est toujours la même rengaine, la même sérénade qu'on nous chante à savoir un calendrier scrupuleusement respecté et suivi. Mais, les vieux réflexes à la peau dure finissent toujours par reprendre le dessus et notre planning initial de prendre de l'eau de toutes parts pour finir par sombrer aux fins fonds de l'improvisation. Comment est appréhendée cette énième « pause » ? Nous avons approché les techniciens qui ont eu des approches pratiquement similaires.
Ghazi Ghrairi (CSS) : je suis pris par la coupe d'Afrique Ce coup- ci, Dieu merci, je ne suis pas concerné par cette trêve, du moment que je suis engagé en coupe de la CAF. Je dois jouer le 12 au Caire et le 20 à Sfax. Pour m'acquitter ultérieurement et en semaine d'un match en retard. J'ai juste cette semaine initiale à meubler, mais elle ne porte pas tellement à conséquence.
Ridha Akacha (CSHL) : je suis contre par principe. J'ai toujours été contre ces trêves par principe. Normalement les joueurs doivent disputer une moyenne de 7 à 8 matches d'affilée pour atteindre leur rythme de croisière et donner la pleine mesure de leurs potentialités. Mais avec le mois saint, je dirais qu'elle tombe à pic car il est inadmissible voire impossible que les joueurs s'adonnent à leurs activités et s'entraînent à jeûn. L'idéal serait de les entraîner en nocturne, mais pour nous, c'est déjà bien si nous parvenons à dégoter un terrain l'après-midi. Un véritable casse-tête. Pour moi, avec un rythme saccadé, haché,nous ne serions nullement en mesure de nous permettre de travailler dans la continuité.
Mohamed Kouki (ASK) : Inopportune ! Une cassure est toujours mauvaise pour les organismes. C'est comme un avion qui prend son envol et qui se rabat brutalement sur le tarmac. Bon, les choses étant ce qu'elles sont, nous devons nous plier à ces décisions et faire avec. Quoique j'eusse préféré disputer une journée durant la première semaine du Ramadan et non vers la fin du mois saint. On doit tout revoir pendant cette période et croyez moi, ce n'est nullement une mince affaire. Lotfi Rhim (USMO) : Ingérable ! Je dois me plier pour l'intérêt suprême de l'Equipe Nationale. Mais je ne comprends pas la suite du calendrier ; jouer le 25 et le 28 pour me coltiner encore un mois de repos ! Vous pensez que c'est facilement gérable pour un entraîneur ? A moins de disposer de deux équipes de valeurs équivalentes, ce qui n'est nullement le cas. Cela se répercute fatalement sur le rythme, et sur les automatismes car les rencontres amicales ne peuvent en aucun cas remplacer la compétition officielle. Je pense qu'une réflexion approfondie devrait être entreprise par toutes les parties prenantes de notre sport roi pour revoir la question. Michel De Castel (ESS) : Décision logique Je trouve cette décision logique dans la mesure où les joueurs observent le jeûn. Je dois certes revoir mes plans avec un allègement des entraînements qui se feront en nocturne, cela va de soit. Le rendement s'en ressentira à coup sûr mais je n'y peux rien et je dois trouver la parade pour avoir un groupe de joueurs compétitifs et physiquement potables. Chiheb Ellili (ESHS) : On le savait d'avance ! Dire que la trêve ne va pas nuire aux intérêts des miens serait vous mentir. Nous sommes sur une courbe ascendante et cette cassure va freiner un tant soit peu notre progression. Mais nous le savions depuis bien longtemps. Donc, à nous de garder le groupe sous pression avec des entraînements bien dosés, des matches amicaux sérieux et surtout une auto prise de conscience de chaque joueur en véritable professionnel.