Trois victoires et une défaite, tel est le bilan de l'Espérance à l'issue de la 4ème journée du championnat. Un bilan largement positif et qui aurait pu être meilleur, sans la défaite le moins que l'on puisse dire surprenante, concédée lors de la 2ème journée à Hammam-Sousse. En effet, après deux saisons « blanches » même si le dernier exercice a été couronné par le trophée de la Coupe, l'Espérance tel un sphinx qui renaît de ses cendres et quoiqu'encore en phase de construction, ne peut se permettre de rater sa troisième saison d'affilée. De ce fait, ses dirigeants ne se firent pas trop priés pour se montrer généreux en matière de recrutements, en enrôlant une kyrielle de joueurs entre autochtones et étrangers (Tlili, Msakni, Konan, Edgar Loué, M'bélé). Ces renforts ont pour cibles de relancer l'équipe sur des bases solides, en visant le court et le long termes et aussi de suppléer aux départs de quelques joueurs de base, à l'instar de Chaâbani, Zaïem et Aboucharouane, pour ne citer que ce trio. Ainsi, l'effectif a gagné énormément aussi bien en quantité qu'en qualité. Mais il faut quand même assez de temps et une multitude de rencontres pour que la machine espérantiste retrouve son rythme de croisière. Lequel rythme restera naturellement tributaire des automatismes et de l'entente à parfaire entre les joueurs aussi bien sur le terrain, qu'en dehors du rectangle vert.
Mejri, Hammi, Badra... Car, ce qui vient de se passer, à l'hôtel, à la veille du dernier match contre le Stade Tunisien, n'honore ni l'Espérance, ni ses deux joueurs Hammi et Larbi Mejri. A l'issue d'une sérieuse altercation pour des raisons absurdes, les deux joueurs sus-cités se sont venus même aux mains, selon un témoin oculaire. Un comportement indigne de la part de deux joueurs appartenant à une même équipe, et a fortiori à un club comme l'Espérance, qui a toujours fait de la discipline et de la bonne conduite, un credo inaliénable. Un tel incident laisse, malheureusement, croire que les dirigeants censés être fermes, semblent dépassés par un nouveau phénomène se rapportant à l'écart de conduite de quelques joueurs. Ce phénomène a été également vérifié lors du match face aux Stadistes, quand Khaled Badra, un vieux routier, à l'expérience, de surcroît, largement consommée, s'est laissé traîné par d'interminables palabres avec l'arbitre, ce qui lui a valu finalement un carton rouge et à son équipe de souffrir durant toute la seconde mi-temps, d'une infériorité numérique. Franchement, c'est inadmissible qu'un capitaine d'équipe qui a déjà laissé sa carrière derrière lui, se comporte de cette manière. Supposons que l'arbitre Laguem a commis des erreurs, ceci, en vérité, ne justifie rien cet état d'énervement. Un véritable professionnel, quel que soit son talent, doit se soumettre aux décisions de l'homme en noir. Et puis, les contestations n'ont toujours servi à rien. Là, il appartient au cadre dirigeant d'imposer des règles de conduite pour l'intérêt du club et surtout pour son image de marque. L'Espérance, une véritable école de civisme, a des vertus plus nobles à défendre, plutôt que de chercher des résultats qui ne seront qu'éphémères. En football, tout le monde se trompe, l'arbitre y compris. Pourquoi en faire, donc, un drame ? En agissant de la sorte, Badra a-t-il pensé un instant aux répercussions de son expulsion. Et si Kasraoui, auteur d'une excellente sortie pour avoir effacé deux buts, n'avait pas brillé par de telles prouesses, l'Espérance aurait-elle glané les trois points ? Nous en doutons fort, car les arrêts spectaculaires de ce gardien qui a retrouvé son poste grâce à la providence, ont été effectués à des moments cruciaux du débat, et plus précisément quand le Stade Tunisien manifestait une certaine domination, caractérisée par une mainmise sur le cours du jeu. Il a fallu aussi toute la hargne de Michael, Tayeb et Bouazzi qui releva Darragi pour que les « Sang et Or » gagnent le match avec les tripes.
Gestion technique de l'effectif Toutefois, l'entraîneur Cabral qui dispose de pas moins de six joueurs étrangers, trouve encore, du mal, semble-t-il, à gérer la gente des étrangers. Conformément aux règlements, il ne pouvait en choisir que trois. Seulement, son choix est loin d'être le mieux indiqué, dans la mesure où les prestations de Janvier sur le couloir droit et Bienvenu, au front de l'attaque, sont loin de faire l'unanimité. De l'avis de bon nombre d'observateurs, le technicien brésilien aurait dû se passer des services de ces deux joueurs, en donnant leurs chances à Mzali, Konan et surtout Mbélé. Quant à l'injection de Youssef Msakni, elle paraît très prématurée et même très risquée pour la carrière de ce jeune joueur qui était parmi les cadets, il y a juste un an ! De toutes les façons, cette victoire reste toujours bonne aussi bien pour le moral que pour le capital points. Néanmoins, elle ne peut occulter les carences encore persistantes avec une défense manquant terriblement de synchronisation et souffrant d'une lenteur exaspérante, surtout au niveau de l'axe et une attaque qui ne compte que sur ce « King-Kong », Michael Enramo. Or, il faut bien penser au jour où pour une raison ou une autre, le Nigérian ne sera pas dans l'équipe. Autant dire que jusque-là, les résultats sont demeurés tributaires de la participation de Michael. Mais jusqu'à quand ? C'est bien au staff technique de dénicher d'autres solutions afin de s'en servir aux moments opportuns. Pour terminer, signalons le retour en forme de Kasraoui qui vient justifier son rappel en Equipe nationale. C'est une chance idoine devant lui pour relancer une carrière qui est passée tout juste à côté de la catastrophe. Quant à son compère Larbi Mejri, il a désormais le temps de penser sérieusement à la sienne !