Etre locataire de la maison blanche et patron de la puissance number one de la planète, Barak Obama et John Mc Cain en rêvent. Très différente de toutes les 43 précédentes, l'élection américaine intéresse bien évidemment les américains mais aussi le reste du monde dont l'avenir reste suspendu à cette compétition. Nous nous sentons d'une manière ou d'une autre concernés par cette élection qui se déroule dans un contexte assez particulier dominé par un enjeu mondial très inquiétant et des circonstances peu reluisantes. Tout le monde en parle mais après tout ne partageons -nous pas indirectement le destin de la plus influente démocratie du monde libre ? Le monde est entré dans un monde nouveau dans lequel tout le monde dépend de tout le monde. Sans nous permettre d'avancer un quelconque pronostic ou de formuler une préférence pour tel ou tel candidat, il y a incontestablement un qui vacille et un autre qui déferle. A la veille du vote fatidique, l'Amérique hésite encore à savoir ce qu'elle va enfanter. Cette interminable et haletante campagne débouchera-t-elle sur l'un des principaux bouleversements politiques qu'ait jamais connus le pays ?ou se résumera-t-elle à une simple grossesse nerveuse ? A mesure que l'issue approche, les sondages semblent montrer que les jeux sont faits. Mais quelque chose résiste. Les leçons du passé montrent que l'élection n'est jamais décidée avant le jour j. En 1948 Harry Truman avait 5 points de retard avant d'être élu le 4 novembre de la même année avec 5 points d'avance. Mais sondage après sondage, la tendance ne dément pas. L'Amérique semble avoir le temps de s'habituer à Barak Obama, ce candidat à « la drôle de dégaine et au drôle de nom » comme il se décrit lui-même. Sans vraiment le savoir, les électeurs cherchent quelqu'un qui incarnera dans sa personnalité, ce dont le pays a le plus besoin. Franklin Roosevelt projetait une image de force à une période où le pays avait besoin de force. John Kennedy personnifiait la vigueur à un moment où l'Amérique avait besoin d'un souffle nouveau. Voilà comment Barak a capté l'attention de ceux qui il y a un an, étaient sceptiques, voire hostiles. Il a du talent et il ne lui reste qu'à forcer le destin. L'impossible il y a 40ans pour des raisons raciales deviendra-t-il probable ? Les indicateurs sont au vert pour une victoire des démocrates et une victoire de Barak sera un grand point de fierté pour les noirs à travers le monde. On l'a dit et redit : la couleur de peau pourrait lui coûter cher. Même s'il y a longtemps que les noirs sont élus ou nommés à de hautes fonctions comme Colin Powell ou Condoleezza Rice, quels que soient les problèmes interraciaux, cette extraordinaire capacité d'intégration des Etats Unis est une leçon pour tous les occidentaux où l'on parle déjà d'effet Obama, où l'on évoque déjà l'éventualité d'un président noir en Europe. Quelle histoire ! Rien de sensationnel ni de phénoménal si Mc Cain l'emporte, ce sera l'histoire qui poursuivra sa marche. Mais si Obama l'emporte ce sera la révolution, la mutation, le changement, car le candidat a marqué les esprits, suscité la curiosité et crée peut être déjà l'événement. Qui sera le héros de cette élection la plus controversée de l'histoire des Etats Unis ? Demain on saura si les américains veulent changer, si l'Amérique a changé. Le monde entier a plus que jamais besoin d'une Amérique qui assume pleinement ses responsabilités avec un président noir ou blanc. Chacun veut écrire son destin sur la page blanche de l'Amérique.