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Les jeunes dirigeants souhaiteraient moins de pesanteurs administratives, fiscales et douanières Climat des affaires : Journée d'études organisée par le CJD et Konrad Adenauer Stiftung
* En gros, c'est plutôt « grisâtre », disent-t-ils La concrétisation des objectifs de création d'entreprises et d'emplois que ce soit au niveau national ou régional, demeure assujettie non seulement à un certain nombre de facteurs d'ordres administratif, institutionnel, réglementaire et autres mais surtout à la capacité de réduire l'écart entre la volonté de promouvoir l'initiative privée et la réalité de l'environnement des affaires qui va à l'encontre des aspirations. Se pencher sur les insuffisances qui risquent d'accabler les jeunes dirigeants est essentiel pour apporter les corrections nécessaires aux facteurs multidimensionnels du climat des affaires dans la capitale mais aussi dans les régions. Une enquête nationale sur la qualité de l'environnement institutionnel et du climat des affaires en Tunisie a été réalisée par le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) d'entreprises relevant de l'UTICA. L'enquête recense la perception du climat des affaires par les jeunes chefs d'entreprises répartis dans 11 gouvernorats du pays. Outre la détection des insuffisances et des points de discorde, il s'agit de relever les dispersions régionales observées en matière d'entraves à l'initiative privée. Les résultats de l'enquête ont été présentés hier lors d'une journée d'étude organisée par le CJD et Konrad Adenauer Stiftung. En général le niveau de satisfaction des jeunes dirigeants couverts par l'étude est le moins qu'on puisse dire assez faible. En dépit de quelques divergences infimes interrégionales, les doléances et les insuffisances de l'environnement des affaires tournent autour de la qualité de l'administration publique et des partenaires sociaux de l'entreprise, de la qualité des réglementations et avantages accordés aux entreprises, de l'infrastructure et de l'infostructure. Les cinq premières difficultés citées par les jeunes dirigeants d'entreprises interviewés se focalisent au niveau de : l'obtention du crédit, l'obtention des autorisations liées aux collectivités locales, l'importation, l'attribution des primes et avantages et de recours aux tribunaux. Parmi les actions jugées par les jeunes chefs d'entreprises les plus urgentes à entreprendre sont pour l'essentiel : l'allégement des procédures administratives, la révision du dispositif réglementaire fiscal, la décentralisation de l'administration, la lutte anti-corruption et le népotisme et l'amélioration des performances de l'administration.
Mme Monia Essaïdi, présidente du CJD a affirmé : «L'étude permet de détecter les goulots d'étranglement et les facteurs qui entravent l'initiative privée du point de vue des dirigeants». Le diagnostic des forces et des faiblesses de l'environnement des affaires dans les différentes régions du pays permet de mettre les points sur les « i », de faire les ajustements nécessaires en faveur de l'amélioration du climat des affaires dans un cadre de concurrence pugnace et loyale. Dans ce même ordre d'idées, M.Tarek Ben Yahmed, vice-président de l'UTICA a passé en revue les efforts déployés pour améliorer le climat des affaires en Tunisie. Il a souligné la nécessité d'aller de l'avant en matière de compétitivité, notamment par le biais de l'amélioration de l'infrastructure et du cadre réglementaire. M. Abdelhamid Triki, Secrétaire d'Etat auprès du ministre du Développement et de la Coopération Internationale a affirmé l'intérêt d'une telle enquête qui permet aux jeunes dirigeants de participer à la prise de décision et d'approfondir la réflexion autour des voies et des moyens à mêmes d'améliorer le climat des affaires. Le Secrétaire d'Etat a passé en revue les principales difficultés rencontrées par les jeunes dirigeants dont principalement : le coût des crédits dans la mesure où les garanties bancaires dépassent parfois deux fois le montant du crédit, l'importance des charges fiscales et sociales, les carences au niveau des compétences humaines et la lourdeur administrative. Toutefois, M. Abdelhamid Triki affirme que ces insuffisances constituent une base pour les prises de décisions et pour les politiques à poursuivre. Il affirme que les insuffisances ne doivent pas occulter les efforts déployés pour améliorer le climat des affaires
Transparence, communication et engagement Les résultats préliminaires de l'étude ont été présentés par M.Karim Ben Kahla, universitaire. Passant en revue les enjeux et les objectifs de l'enquête, il a relevé les points de divergence entre l'enquête en question et les différents rapports internationaux, notamment ceux de Davos et de Doing Business. Lesquels ne tiennent pas en compte les différences régionales et oublient les jeunes dirigeants. L'analyse détaillée de la Tunisie « profonde », la comparaison entre les régions et les acteurs de l'administration et la mise en place d'un baromètre du climat des affaires et de la compétitivité régionale, sont les principaux objectifs assignés aux travaux de l'enquête élaborée par le CJD. L'enquête couvre 315 entreprises appartenant à 11 gouvernorats ayant un capital moyen de 142.296 dinars et employant un effectif de moins de 18 personnes. L'enquête relève des divergences entre les régions au niveau de la perception des facteurs déterminants de l'environnement des affaires. Les jeunes dirigeants jugent la qualité des services rendus par les acteurs de l'administration publique en général et des administrations fiscale, douanière et financière, en particulier comme étant assez faibles. La perception des jeunes dirigeants diffère d'une région à une autre. Par exemple, les jeunes dirigeants appartenant à la région de Gabès jugent très mal la qualité des acteurs de l'administration publique alors que les dirigeants de la région de Nabeul ont une meilleure perception de la qualité de l'administration publique. Les perceptions des jeunes dirigeants diffèrent d'une région à l'autre. Dans l'ensemble, les jeunes dirigeants appartenant aux régions de Sfax, Nabeul, Tunis et Sousse sont relativement plus satisfaits que ceux appartenant aux gouvernorats de Gabès, Kairouan et Kef. A ce titre, un jeune dirigeant a déploré les problèmes administratifs qu'il rencontre dans la région où il exerce ses affaires en soulignant l'écart entre la volonté politique et la réalité du terrain. Les principaux problèmes qui ont trait à l'administration convergent pour l'essentiel vers le faible engagement des acteurs de l'administration, le manque de transparence et les carences en matière d'éthique et de communication. De même la qualité des tribunaux dans les régions a été perçue différemment avec une tendance générale vers l'insatisfaction. Les deux freins rencontrés par les jeunes dirigeants dans ce domaine reviennent à la communication et à la transparence. S'agissant des réglementations et avantages accordés aux entreprises, les problèmes des jeunes dirigeants résident dans la réglementation fiscale et les règlements des marchés publics sans omettre la question d'applicabilité des avantages accordés aux entreprises. Par ailleurs, le coût d'accès à l'infrastructure et l'absence d'informations sur les concurrents et les démarches administratives entravent l'initiative privée des jeunes dirigeants.