Les tensions qui sont apparues pour la première fois sur les marchés financiers américains dans le courant de l'été 2007 se sont transformées en véritable crise financière mondiale durant l'automne 2008. À mesure que la crise s'est intensifiée, les effets de ces troubles financiers se sont peu à peu fait sentir de façon plus marquée dans les pays en développement, l'aversion au risque entraînant une montée en flèche des spreads appliqués à ces pays, une chute de leurs marchés des valeurs et de leurs taux de change, ainsi qu'un déclin des apports de capitaux qui leur sont destinés. Dans ce contexte, les perspectives de croissance des pays à revenu élevé comme des pays en développement se sont nettement dégradées, et il y a de grandes chances que le niveau de croissance mondiale tombe de 2,5 % en 2008 à 0,9 % en 2009. L'aggravation de la conjoncture financière a atteint son paroxysme en septembre 2008 avec l'effondrement subit de plusieurs grands établissements financiers aux Etats-Unis, faisant craindre la possibilité que l'escalade des pressions financières pose un risque systémique pour l'ensemble du système financier international. Aux Etats-Unis et en Europe, les autorités ont pris des mesures exceptionnelles pour stabiliser le système bancaire et relancer les marchés du crédit. Mais à mesure que les conditions d'accès au crédit se resserraient, les marchés émergents ont commencé à ressentir les effets de cette contraction du crédit et des marchés des capitaux dans les pays à revenu élevé, et ces effets vont se renforcer même si les mesures prises pour consolider les systèmes bancaires commencent dans le même temps à porter leurs fruits. Suite . . . On s'attend à ce que les Etats-Unis, le Japon et les pays de la zone euro entrent ensemble en récession durant le second semestre 2008, avant qu'un redressement progressif ne commence à se faire jour dans la première moitié de 2009. Une relance dans ce groupe d'économies en 2010 est subordonnée à la poursuite des progrès réalisés en vue de stabiliser les marchés financiers internationaux et de rétablir les flux de crédit actuellement gelés. Dans les pays de l'OCDE, la croissance du PIB pourrait se chiffrer à 0,1 % en 2009 et remonter à 2,0 % en 2010. Pour ce qui est des pays en développement, leur rythme de croissance subira l'impact de ce ralentissement des économies de l'OCDE sous l'effet conjugué de la compression des flux commerciaux, ainsi que du recul des prix des produits de base non énergétiques et des perturbations subies au niveau des apports financiers. Avec l'affaiblissement de la progression des investissements, leur niveau de croissance globale devrait être ramené à 4,5 %, contre 6,3 % en 2008. Mais 2010 devrait marquer un redressement dans la foulée de celui enregistré dans les pays à revenu élevé, le rythme de croissance devant se rétablir à 6,1 %. Suite . . . L'année 2009 verra le niveau de croissance de l'ensemble des pays en développement tomber en dessous de 5 % pour la première fois depuis la phase de contraction du début des années 90. Outre la réduction des échanges commerciaux, les répercussions de l'effondrement de la situation financière dans les pays à revenu élevé exerceront un effet de frein sur les dépenses d'investissement au niveau des marchés émergents, lesquelles avaient été un facteur essentiel de croissance au cours des cinq dernières années. Les perspectives de croissance varient selon les régions, en fonction du degré de vulnérabilité des pays qui les composent aux tensions financières ambiantes sur les marchés internationaux Le commerce mondial devrait diminuer d'environ 2,1 % en 2009, ce qui marquerait le premier déclin de cet ordre depuis 1982. La demande d'importations tombant à des niveaux négatifs dans l'ensemble des pays de l'OCDE, les pays en développement auront beaucoup de mal à réaliser des avancées positives en matière d'exportations, ce dont pâtira leur croissance. Dans le même temps, de considérables modifications des termes de l'échange entre pays exportateurs et importateurs de pétrole amplifieront les effets qu'aura l'évolution des volumes d'échanges sur les comptes courants. Suite . . .
Marchés des produits de base Suite à la flambée intervenue dans les prix du pétrole brut, des matières premières et des produits alimentaires entre 2006 et le milieu de 2008, les prix pétroliers ayant augmenté de quelque 150 % par rapport à leur niveau de 2005 pour atteindre un niveau record de 145 dollars le baril et ceux des produits alimentaires (céréales en particulier) ayant progressé d'environ 75 %, un recul s'est amorcé en grande partie du fait que le spectre de la récession a réduit les attentes en matière de demande d'énergie, de métaux, de produits alimentaires et d'aliments pour animaux. Auparavant, l'essor progressif des prix internationaux des produits de base avait eu pour effet d'accroître l'inflation à travers le monde, et surtout au niveau des pays en développement ; pour les importateurs nets de produits alimentaires, cela a également contribué à exacerber la pauvreté dans les couches pauvres de la population de tout un ensemble de pays. Le recul progressif des prix offrira un répit relatif sur le front de l'inflation, ce qui libérera un certain espace budgétaire pour la prise de mesures anticycliques, tout en entraînant d'importantes variations dans les soldes courants au niveau mondial durant les années qui viennent. Suite . . .
Principaux risques économiques et incertitudes L'ampleur même de la détérioration subie à la fois par les marchés financiers et par la situation économique sous-jacente a fini par instaurer un contexte on ne peut plus incertain pour les acteurs du marché - de même que pour ceux chargés d'établir des prévisions. En l'état actuel des choses, toute une série d'issues possibles est envisageable pour l'économie mondiale. Suite . . .
Perspectives régionales Cette section présente un examen plus détaillé de l'évolution récente de la situation, des questions que soulèvent les perspectives et projections, et des risques qui se posent d'ici 2010 pour les pays à revenu faible et intermédiaire ainsi qu'au niveau des différentes régions opérationnelles de la Banque mondiale.