Le titre choisi pour illustrer l'état des lieux de cette campagne des transferts hivernale n'a rien de populiste. Ni rien de social. Le fait est qu'il y a "riches" et "pauvres" dans les clubs tunisiens. Et donc quelque part de la démesure. Et cela ne tient pas uniquement à la capacité des uns à sacrifier des fonds dans le superflu et à l'incapacité des autres à se procurer le minimum vital et, pour tout dire, à survivre. Telle qu'a été menée cette campagne, une campagne de toutes les folies, il y a à s'interroger sur le sens du professionnalisme, sur la vanité des exubérances et sur la roublardise de ceux qui font commerce de l'éthique, et qui sont là, prêts à s'offrir au plus offrant. Libre à l'Espérance, la "Reine du Mercato" de verser dans une arrogance iconoclaste, de tout rafler pourvu que le concurrent n'y arrive pas le premier. Libre au Club Sfaxien de s'abîmer encore davantage dans les profondeurs (sans fond) d'un mercantilisme schizophrène et qui ne consiste plus qu'à acheter et à vendre, sans modèle et sans avenir. Libre à l'Etoile de ne pas avouer ses fautes déstructurant l'un des plus puissants potentiels d'Afrique, il y a à peine une année. Libre au Club Africain de faire attention à ses sous quitte à frustrer ses supporters. On ne peut pas reprocher, néanmoins, aux autres aux "petits" de spéculer sur la folie des grandeurs de ces "grands" qui ont peur de rapetisser. Hamadi Bousbii déclarait sur les colonnes de notre consœur "L'Expression" que ces transactions fumeuses dilapident les deniers publics. Car aucun club tunisien "petit ou grand" ne peut se permettre de prélever d'aussi grosses sommes sur ses fonds propres. Et donc d'où inventent-ils l'argent? Au détriment de quoi et de qui? Et par quel phénomène les mécènes sont-ils redevenus soudain prodigues, en période de crise économique? Il n'y a donc pas de clubs riches et de clubs pauvres… Mais ce mois de janvier aura marqué un tournant dangereux dans l'histoire du football. Ce ne sont pas ces centaines de milliers de dinars qui en sont le vrai problème. Mais ceux pour lesquels on les dépense, les valent-ils!?