Le Grand-Tunis a vécu, il y a quelques jours, sous l'effet des pluies diluviennes ayant semé la panique à tous les niveaux. Encore une fois, cela révèle la défectuosité du réseau de drainage des eaux pluviales. Pratiquement, toutes les rues de la capitale deviennent inaccessibles aussi bien pour les piétons que pour les automobilistes à cause des eaux submergeant. Entre-temps, les directions supposées résoudre le problème définitivement se renvoient la balle. Mais à qui incombe réellement la responsabilité ? Est-ce la municipalité, l'Office National de l'Assainissement (ONAS) ou le ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire ? En fait, il ressort à la municipalité de veiller au drainage des eaux pluviales, de l'entretien, la réparation, le curage et la construction des égouts. La manne du ciel, la pluie se transformer en catastrophe naturelle quand elle déverse dans des sites non protégés contre les inondations. Plusieurs villes tunisiennes sont en fait, confrontées à ce danger et ce, à cause des plans d'aménagement mal conçus et de l'invasion urbaine. La capitale vit sur ce rythme-là. Elle se transforme d'ailleurs en un bassin de groupement d'eau à chaque fois que la pluie tombe fortement. Il est aussi question de saturation de l'infrastructure de base, installée depuis des décennies. Cette dernière n'est plus capable d'évacuer les grandes quantités d'eaux. Mais entre-temps, la municipalité de Tunis n'est pas en train de déployer les efforts requis afin d'alléger l'impact de ce phénomène naturel. Elle renvoie toujours la balle à l'ONAS, déchargé depuis 1993 de cette mission. Objectif ; mieux gérer le réseau d'assainissement des eaux usées. En effet, la loi n°93-41 du 19 avril relative à l'Office National de l'Assainissement ne lui impose pas de gérer ce réseau. L'article 3 stipule que l'Office peut prendre en charge les installations des eaux pluviales dans ses circonscriptions d'intervention pour le compte des collectivités locales. Le même article accorde à l'ONAS la possibilité de réaliser des projets nouveaux financés par l'Etat ou les collectivités locales. Il peut également réaliser des études et prêter toute assistance et conseil à titre gratuit ou onéreux aux collectivités locales et aux organismes publics ou privés en matière de lutte contre toute sorte de pollution, provenant des ordures ménagères, des déchets solides et des eaux résiduaires industrielles pouvant affecter le milieu hydrique. Ce point fait l'objet de divergence entre les localités et cette structure. En fait, elles considèrent qu'il incombe à l'ONAS de drainer les eaux pluviales. Service supposé être payé mais rarement. D'ailleurs, l'article 13 de la même loi régissant les dispositions financières et fiscales de l'Office stipule qu'elles sont constituées entre autres de produits d'exploitation des réseaux et autres ouvrages d'assainissement ainsi que de la participation de l'Etat, des collectivités locales et des organismes publics ou privés aux dépenses effectuées par l'office.
Loi organique des communes Par conséquent, la loi organique des communes a identifié les tâches des municipalités. Elle leur impose notamment d'entretenir, de réparer et de construire les égouts et d'accomplir les travaux d'assainissement de toute nature. La mission est le moins que l'on puisse dire non accomplie par les élus locaux. Ces derniers ne cessent de clamer haut et fort le manque de moyens financiers, de personnel compétent et de matériel roulant. Entre-temps, c'est le citoyen qui paye pour cette négligence ou la mauvaise gestion des budgets. En effet, les résidents du Grands-Tunis aspirent à voir les études de lutte contre les inondations et les projets programmés accomplis dans les plus proches délais. A rappeler que la Direction de l'Hydraulique Urbaine sous tutelle du ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire est chargée de la planification à moyen et à long terme des études et des travaux de protection des villes contre les inondations. Elle a aussi pour mission d'entretenir les ouvrages de protection des villes contre ces catastrophes naturelles. La direction se penche actuellement sur la réalisation du projet de protection de Tunis Ouest contre les inondations. C'est un volet de la stratégie globale visant à protéger le Grand-Tunis contre ces phénomènes. Pour ce faire, des travaux d'aménagement seront réalisés au niveau des Oueds Gueriana, Khaznadar et leurs périphéries sur une longueur de 6 kilomètres. Un canal couvert en béton armé sera construit en parallèle avec l'avenue 7 novembre tout au long de 3100 mètres. Egalement, un autre canal sera construit pour évacuer les eaux de la Sabkha d'Essijoumi. Il sera relié à Oued Meliane. Ce projet est supposé protéger les villes du Bardo, Khaznadar, La Mannouba, Denden, Ettadhamen, El Intilaka et Kssar Essaïd contre les drames qui ne cessent de se répéter. A remarquer que la fin des études exécutives est prévue pour le mois de mars 2010. Les appels d'offres relatifs aux travaux sont programmés pour juin 2010. Si le ministère a accordé une attention à la question, il importe de penser au problème qui se pose au niveau du centre ville étroitement lié à l'infrastructure de base. Cette dernière ne va plus en parallèle avec le développement urbain. Des urgences auxquelles il faut parer en priorité, notamment l'électrification de la voie ferroviaire, la réalisation de nouvelles lignes du métro léger...L'expérience a prouvé que ces engins s'arrêtent dès que l'eau submerge les rails. Sans parler des problèmes auxquels les automobilistes et les piétons sont confrontés. Des solutions doivent être par conséquent prises dont, la réalisation d'un réseau secondaire pour drainer les eaux pluviales et la création d'une structure capable de coordonner les interventions des différents partenaires.