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Le châtiment corporel, entre hier et aujourd'hui
Enseignement
Publié dans Le Temps le 15 - 02 - 2009

Plusieurs parents se refusent à l'idée de voir leur enfant prendre des coups de bâton par leur instituteur. Pour eux c'est un châtiment corporel qui nuit à la personnalité de leur progéniture. Pourtant chacun d'entre nous sait bien que ce bâton était utilisé dans nos écoles et qui de nous n'a pas pris de coups de son maître.
Faut-il tolérer cet outil d'éducation de nos jours où le bannir totalement de nos écoles ?
Il y a longtemps, le bâton était utilisé fréquemment, c'était un moyen d'éduquer les enfants, d'éviter qu'ils ne recommencent leur bêtise. On nous dit souvent "un coup de bâton ne fait pas de mal" mais finalement peut-on en être sûr? Que ressent un enfant quand il reçoit un coup de bâton à la main? De la peur sans doute, au premier abord, puis il se rend compte que taper c'est une façon de punir. Il est vrai que si certains instituteurs l'utilisent avec modération, d'autres déclarent qu'un coup de bâton n'a jamais fait de mal à personne. Une minorité n'a jamais utilisé cet outil de punition. Jamel instituteur estime que « certains enseignants stressés ont parfois des mouvements de violence quand les mots leur manquent, quand ils n'arrivent plus à se faire entendre ou comprendre ». Nadia, institutrice avoue que « le bâton ou la claque est un dernier recours, quand l'enfant cherche sciemment à dépasser les limites. Un recours systématique est déplorable et reflète un signe criant d'échec ou d'impatience. Le bâton n'a pas à être violent ni douloureux, c'est l'acte qui compte, qui marque la limite. Et un enfant a besoin de limites. Personnellement, je n'en abuse pas... Mais en regardant en arrière, ces coups étaient mérités. Je pense que c'est là le signe d'une correction méritée: l'enfant la comprend, et n'en ressort pas traumatisé ».

Souvenirs
Ali professeur se souvient de ses premières années passées à l'école primaire « J'étais jeune. On respectait beaucoup notre maître qui était dur et qui utilise souvent le bâton pour nous punir. Je n'ai pas pris beaucoup de coups de bâton. Le premier coup dont je me souviens, je l'ai eu à sept ans, quand je suis arrivé tard à l'école. Je ne me souviens pas d'avoir eu mal, juste du geste... et depuis je suis devenu ponctuel et j'arrive toujours à l'heure ». Najet enseignante affirme que « le bâton est de moins en moins utilisé dans nos écoles. Certes c'est un dernier recours, quand l'enfant cherche sciemment à dépasser les limites. Le coup ne doit pas être violent ni douloureux, c'est l'acte qui compte, qui marque la limite. Il ne faut pas frapper fort car on risque de blesser l'enfant. De nos jours, nul ne peut pratiquer un système fondé sur la violence et la peur ». Samir, enseignant retraité nous dit « il faut savoir utiliser le bâton. Pour ma part, j'ai été enseignant et je vois bien les enfants qui ont eu droit à quelques coups. On n'a jamais dit qu'il fallait en abuser. Je ne pense pas que cela résulte d'un échec de donner à chaque séance des coups de bâton ou de gronder l'enfant. Il y a une période où l'enfant ne connaît pas la différence entre le bien et le mal et où la parole ou l'explication n'y change rien. Il faut savoir doser mais un coup de bâton donnée suite à une bêtise grave ou à une parole qui le justifie ne pourrait être que bénéfique ».

Le bâton, un signe d'impuissance
La punition par le bâton arrive-t-elle toujours au bon moment, est-elle toujours justifiée ? A-t-elle réellement une quelconque valeur éducative ? Pourquoi plusieurs enseignants continuent à utiliser le bâton ? Est-ce un bon outil d'éducation ? Sont-ils incapables de tenir une classe et comme l'a dit un directeur d'une école primaire, « le bâton est un signe d'impuissance du maître à gérer son classe. Il y un moyen d'éduquer l'enfant sans recours à ces méthodes répressives. Il est vrai que certains instituteurs en abusent. Ils sont brutaux et ne parviennent à se contrôler, voire prennent plaisir à frapper. L'enseignant ne sait pas dialoguer. Il est incapable de trouver d'autres moyens pour communiquer avec l'enfant et se faire obéir. Il y a moyen de donner une éducation, d'être ferme, d'installer des limites sans pour autant avoir recours à ces coups qui laissent des traces et qui traumatisent l'élève. « On peut punir sans donner des coups » nous explique Amel enseignante car en fait un coup de bâton est un acte irréfléchi et humiliant.

Et la loi
Le ministère de l'Education et de la formation interdit l'usage des punitions corporelles. La violence contre les enfants, même à des niveaux que les enseignants ne jugent pas abusifs, est censée mettre en danger le développement mental et émotionnel de l'enfant et de favoriser un vaste éventail de problèmes dans la suite de la vie : diminution du contrôle de soi, dépression et mauvaise santé mentale, érosion de la relation parent/enfant, inaptitude à intérioriser les valeurs des parents et de la société. Naima parent de deux enfants et éducatrice estime que « l'enfant a besoin d'être protégé. Une enveloppe de mots calmes et doux, de caresses est nécessaire pour le sécuriser et l'aider à contenir les émotions très fortes qu'il vit parfois et qui peuvent le terroriser. Il faudrait respecter l'enfant à tout moment parce qu'il est une personne, et de plus une personne fragile. Il n'est pas plus capricieux, méchant ou pervers que la plupart des adultes qui, eux, exigent le respect de la part de l'enfant. Une discipline efficace n'inculque pas la honte, le sentiment d'abandon, mais doit au contraire accroître le sentiment de confiance entre l'enseignant et l'enfant. » Bref, être à l'écoute des possibilités réelles de l'enfant en fonction de son âge, donc de son stade de développement.

Non au châtiment corporel
La gifle, le bâton, ces actes irréfléchis sont à bannir de nos écoles. Notre système éducatif a besoin d'une discipline permissive. L'important est de montrer à l'enfant que l'on s'intéresse à ce qu'il fait en classe. L'école a besoin pour bien fonctionner d'une discipline rigoureuse souple et bien assise. La discipline doit amener l'élève à se diriger seul suivant une marche reconnue utile, saine et bienfaisante. Pour ce faire, la discipline doit tendre à faire appel à la bonne volonté et non à la peur des coups. Sanctionner un élève est un droit mais pas le réprimer voire le blesser. Une discipline maladroite et sourde donnera un élève violent et borné. Assez souvent, un petit avertissement suffit à raisonner. Pour d'autres, un simple regard produit le même effet. Beaucoup de tact est nécessaire aux enseignants pour endiguer souvent cette violence. Beaucoup de souplesse et de doigté, beaucoup de suivi, une surveillance à distance et des rappels à l'ordre.


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