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Pénurie des attaquants
SONDAGE
Publié dans Le Temps le 16 - 02 - 2009


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Mahmoud Bacha (DTN) : « Arrêter de recruter des attaquants étrangers »
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Ameur Hizem : « Halte à l'interventionnisme, au copinage »
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Arbi Zouaoui : « Laisser les gosses s'extérioriser »
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Sabeur Khlifa : « La faute aux entraîneurs »
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Zoubeir Boughnia : Les résultats avant la formation »
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Mongi Dalhoum : « Les techniciens n'ont plus le coup d'œil »
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Abdesselem Adhouma : « Quand les intérêts priment »
Une particularité commune à toutes les contrées et nullement spécifique à notre football, la pénurie marquante des attaquants racés. Ces véritables chasseurs de buts, renards des surfaces de réparation ayant le flair de se positionner là où il faut pour convertir sur le tableau lumineux le travail d'approche de leurs coéquipiers. Une denrée devenue tellement rare de nos jours que les décideurs se ruent sur l'étranger pour étoffer leur effectif histoire de conférer à leurs troupes plus de poids devant. Dans la foulée, les pointes autochtones, marginalisées finissent par se convertir en joueurs du milieu du terrain voire en défenseurs pour assurer leur avenir. Qu'on est loin de l'ère où chaque équipe s'identifiait à son buteur maison ! Les Khouini, Machouche, Aouini, Chakroun, Hnia, Habita, Chammam, Mejri, Jnayah, Bayou, ne courent plus les rues hélas.
Les meilleurs buteurs actuellement sont des défenseurs ou des demis. Exception faite de l'Espérance avec son Michael.
Pour comprendre le pourquoi de cette pénurie, nous avons approché des directeurs techniques (Bacha, Hizem, Zouaoui), un attaquant en exercice (Sabeur) et trois monstres sacrés de l'ancienne école (Boughnia, Adhouma et Dalhoum). Dossier :

Mahmoud Bacha (DTN) : « Arrêter de recruter des attaquants étrangers »
Vous vous rappelez qu'à un certain moment nous avons déploré la raréfaction sur nos terrains de bons gardiens de but locaux ? La décision a été prise alors de ne plus autoriser les clubs à en ramener de l'étranger. Et les résultats ne se sont pas fait attendre avec l'éclosion et la profusion de gardiens autochtones de très bonne facture. Le même phénomène a lieu à l'heure qu'il est avec les attaquants. Je vous invite à jeter un sommaire coup d'œil sur les postes où les étrangers foisonnent que ce soit en national (A) ou (B). A pratiquement 90%, les présidents des clubs ne se soucient que d'améliorer leur potentiel offensif par le recrutement des baroudeurs. Fatalement, cela finit par porter préjudice aux attaquants du cru. Personnellement, j'ai mandaté Hédi Bayari pour qu'il s'occupe des jeunes qu'il juge en mesure de devenir de bons attaquants dans le futur. Je vais proposer lors de la tenue des assises de la prochaine AG de la FTF d'interdire dans un premier temps le recrutement d'attaquants étrangers en nationale (B). On aurait de la sorte un large espace où nos attaquants pourraient s'exprimer et confirmer leurs potentialités énormes. Voyez le jeune Messadi du CA ! Je vous renvoie également à Guelbi que son passage de Korba à Monastir lui a ouvert les portes de l'Europe.
Au niveau des EN des jeunes, je prône toujours le jeu avec deux pointes et pas une seule.

Ameur Hizem : « Halte à l'interventionnisme, au copinage »
Pour commencer, être un buteur est un don et il faut que le technicien ait l'œil pour détecter pareille qualité dès la catégorie écoles (10 ans). Une fois catalogué comme tel, un travail spécifique doit être entrepris pour améliorer ce don.
Pour l'heure, les entraîneurs ont peur pour leur place et ne se soucient que des résultats, de ne pas perdre. Quand j'étais à la DT, je demandais à mes entraîneurs des jeunes de ne s'occuper que de la formation sur des bases solides et scientifiques pour parvenir à avoir des éléments de valeur pouvant postuler à jouer avec les seniors. Je les rassurais qu'ils ne seraient pas limogés pour leurs défaites. Je vous défendrais crânement que je leur disais. Je pense que le rôle principal du DT est de constituer un parapluie solide à ses subordonnés pour qu'ils puissent travailler en toute quiétude.
Autre tare gravissime : on fait jouer tel ou tel joueur au front de l'attaque par complaisance, par interventionnisme. Les pistons jouent à fond la caisse dans la détermination des 18 convoqués chez les jeunes. Du coup, certains bons joueurs se perdent dans la nature car pas suffisamment épaulés !

Arbi Zouaoui : « Laisser les gosses s'extérioriser »
Le commencerai par vous faire remarquer que cette denrée d'attaquants nés est en voie d'extinction partout dans le monde et pas spécialement dans nos murs.
Du fait de la disparition des terrains vagues où les gosses disputaient en moyenne deux matches par jour, le volume de jeu qui leur est imparti au sein des clubs s'est nettement rétréci. Du coup, quand ils arrivent à maturité, ils accusent un déficit monstre volet contacts avec le ballon. Et il est alors trop tard pour les récupérer à quelques rares exceptions près.
De plus les entraîneurs par crainte pour leur place cadenassent derrière et ne se soucient que de ne pas perdre par un gros score. Ce qui rend la mission de ces baroudeurs en herbe pratiquement impossible. Faut-il signaler qu'il est beaucoup plus difficile de marquer que de défendre. Derrière, il suffit de remballer à l'emporte pièce, c'est plutôt un travail de destruction. Par contre pour inscrire des buts, il faut maîtriser moult paramètres en l'occurrence : jouir d'une grande dose de précision, exploiter ses propres possibilités, neutraliser l'adversaire, chercher et s'engouffrer dans les espaces libres, etc.

Sabeur Khlifa : « La faute aux entraîneurs »
La conception de jeu n'est plus la même qu'autrefois. Maintenant, les entraîneurs nous imposent d'évoluer dans des postes qui souvent ne vont guère avec nos potentialités et capacités. Je me rappelle que jeune avec le Stade Gabésien, on me faisait évoluer contre mon gré comme demi en dépit de la floppée de buts que je marquais à tous les coups. Sous d'autres cieux, on m'aurait soumis à un travail spécifique pour m'aguerrir davantage à plus de percussion devant les buts adverses.
Sous prétexte d'adhérer à la notion de football total avec cette devise que tout le monde doit attaquer et tout le monde doit défendre, fatalement nous commettons des impairs malgré nous. A titre d'exemple, en voulant prêter main forte à mes coéquipiers de la défense cette année, j'ai concédé un penalty contre le CSS et marqué contre mon camp contre l'USMO !
A l'Espérance, on me faisait évoluer comme second attaquant derrière Michael et je ne me sentais pas dans mon élément. Ce n'est qu'actuellement avec le CSHL que je joue dans mon poste de prédilection au front de l'attaque.

Zoubeir Boughnia : Les résultats avant la formation »
Exception faite de l'Espérance, citez moi un club dont les entraîneurs de jeunes soumettent leurs protégés à un travail spécifique supplémentaire devant les cages. En Tunisie, tout le monde ne se soucie que des résultats au détriment de la formation car les têtes risquent de sauter. Je vous pose la question suivante : que signifie un titre de champion dans les catégories de jeunes si au bout de quelques années on ne parvient pas à caser ces lauréats parmi les seniors ?
Il est grand temps que l'accorde l'importance requise à la formation comme on le faisait avec nous dans le temps. Car une kyrielle de titres raflée dans des conditions souvent douteuses n'ajoute strictement rien aux clubs qui se trouvent contraints par la suite à se saigner des quatre veines pour recruter des attaquants étrangers et de valeur souvent discutable pour renforcer leur potentiel offensif.

Mongi Dalhoum : « Les techniciens n'ont plus le coup d'œil »
Plusieurs facteurs interfèrent dans la pauvreté de la scène footballistique en attaquants de métier. Plus de terrains de quartiers suite à l'invasion du béton. Tous les efforts sont concentrés sur les victoires par tous les moyens en occultant la formation sur des bases solides. Pas de travail spécifique pour cette race de joueurs chez les jeunes. Ils ne s'entraînent pas avec des cages mobiles et des tirs de loin. D'où aucune tentative des trente mètres chez les seniors !
Et puis une autre grosse lacune : des entraîneurs jeunes diplômés n'ayant pas 15' de football dans toute leur carrière intronisés pour encadrer les jeunes. Ils n'ont pas le coup d'œil pour détecter les potentialités. Le monumental yougoslave Kristic, en me remarquant avec Hamadi Agrebi traverser le terrain à la marche a fait appel à nous alors qu'on n'avait que 15 ans ! Ça résume tout pour moi.

Abdesselem Adhouma : « Quand les intérêts priment »
Le football est devenu une affaire de gros sous. Des intérêts financiers énormes sont entrés en jeu. Les présidents, les staffs, le public ne peuvent plus se permettre de patienter. D'où les recrutements des étrangers à l'apport quasi nul en dépit des sommes faramineuses dépensées par les clubs. Otorogo : aucun but, Eméka : deux !
Je pense qu'il faut s'occuper davantage des jeunes, de bien les former et surtout les encadrer et être patient avec eux. A titre d'exemple, de notre temps, l'EN n'était constituée que de 22 joueurs évoluant ensemble dès la catégorie « Cadets ». Maintenant on assiste à un ballet d'essais avec des listes différentes renfermant surtout des joueurs faisant banquette à l'étranger à tous les stages. Facteur ne nature à inhiber les jeunes talents.


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