Il est venu au Bardo au cours de ce mercato d'hiver dit aussi de réparation, mais, curieusement, il ne s'est pas encore frayé un chemin dans la formation stadiste. Venant de l'A.S.E.C. Mimosas d'Abidjan, où il a fait toutes ses classes, il devait en principe fondre très vite dans le moule, mais il n'y est pas encore arrivé, jusqu'au match de Sfax. Contre, le C.S.S., il a ébahi toute l'assistance, compris tous ceux qui ne croyaient pas beaucoup en lui. Aux entraînements, il est le joueur le plus applaudi, la preuve par neuf, qu'il est en train de conquérir tous les cœurs stadistes. A Sfax, dimanche dernier, il a tout simplement crevé l'écran comme on dit communément.
Le Temps : Tu as mis du temps pour revenir en forme. Pourquoi ? Arthur Valéry Kokou : Non, j'estime que tout, est normal. Je suis nouveau, je viens d'un autre pays, où on joue un autre football, où il y a une autre culture, d'autres traditions... J'étais peut être un peu court sur le plan physique, mais je n'ai rien perdu de mon savoir faire. Il est tout à fait logique, que quelque temps passe avant mon adaptation totale, au groupe, au système, au mode de vie et fonctionnement du club. Je considère que je n'ai pas perdu beaucoup de temps, et je dois reconnaître aussi, que tout le monde, ici, est on ne peut plus accueillant. Cela m'a facilité tant de choses. Je remercie tous mes responsables pour leur humanisme, leur chaleur, tous les supporters, pour leur soutien, leurs encouragements. Cela compte beaucoup pour quelqu'un qui débarque à peine. Je me sens vraiment chez moi, et je suis sûr qu'on va faire du beau travail, tous ensemble.
Tu as été auteur d'une bonne prestation à Sfax. Comment expliquer cette transformation ? Vous savez, je suis un peu timide, je ne veux pas parler de moi. Je préfère plutôt 'faire' parler le ballon et laisser les autres me juger, et discuter de mes performances. Je suis là pour travailler, et pour cela il faut beaucoup de concentration. Je dois montrer tout ce dont je suis capable pour faire plaisir à mes employeurs, aux divers staffs qui s'occupent des joueurs, et aussi, à tous les supporters qui m'ont vite adopté, qui croient en moi et, auxquels, je promets que le meilleur reste à venir. Tous les débuts ne sont pas faciles. Je joue dans un nouveau poste auquel je dois m'accommoder. Aux entraînements, je m'applique aux règles et consignes, et je ne lésine jamais sur les efforts. A Sfax, je n'ai fait que récolter les fruits, mais sachez que je suis capable d'un meilleur rendement et d'une meilleure efficacité. Le meilleur reste à venir
Un point qui un goût sucré, n'est ce pas ? Bien sûr ! les conditions qui ont précédé notre rencontre n'étaient pas les meilleures pour envisager un meilleur résultat. Notre moral était touché par cette triste élimination précoce de la course à la Coupe , et puis, tout le club et la localité, ont été endeuillés par le décès, d'après ce qu'on m'a dit du plus grand président qu'a connu le Stade Tunisien. On ne pouvait pas logiquement aspirer à mieux. Et puis on n'a pas joué contre n'importe qui, le C. S. S. est une grosse cylindré du championnat local, mais c'est un club qui peur même dans les compétitions continentales. Moi qui viens d'un autre pays, je peux vous le garantir. Un point, ramassé contre un tel club, en dehors de nos bases et dans les circonstances que je viens à peine d'évoquer peut être perçu comme synonyme de victoire. Attention, que les choses soient claires, nous n'avons rien volé à notre rival, la preuve que nous avons été longuement applaudis après la clôture des débats. Nous devons redoubler d'effort pour terminer la saison en flèche, et pour pouvoir aborder, les cartes en règle, la compétition continentale qui nous attend.