* 114 millions de consommateurs demandeurs de textile-habillement entre autres, un marché très large que nous continuons d' « ignorer » Les perspectives offertes, dans ce domaine, par un marché de plus de 114 millions de consommateurs sont très prometteuses pour les produits textiles tunisiens, à en juger par une communication faite, à ce sujet, à l'invitation des organisateurs, par Marc Sadion-Sone, consultant en marketing stratégique, intervenant sur le marché russe et directeur d'une société de conseils et représentation, à Saint Petersbourg, en Russie, mais la tâche est complexe à la mesure de la complexité du marché russe en phase de restructuration et de réorganisation, après les bouleversements et les crises qu'il a connus, en passant, il y a près de vingt ans, du communisme au libéralisme. Dans ce contexte, Dalila Ben Yahia, responsable au CEPEX, a mis l'accent sur l'importance capitale que le secteur du textile-habillement continue d'occuper dans le schéma de développement, en Tunisie, ajoutant que cette journée d'information procède, justement, du souci de diversifier les marchés extérieurs devant ce secteur, à travers la recherche de nouveaux marchés porteurs et moins saturés, comme le marché russe.
Exportations en baisse Les opportunités qu'il offre sont importantes, cependant il faut savoir les saisir. D'autant que la Tunisie et la Russie ont conclu, depuis 1993, une série d'accords de coopération pour régir et promouvoir leurs rapports dans les divers domaines, notamment dans le domaine économique et commercial, dont un accord entre l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) et la fédération hommes d'affaires russes. Cependant, selon une intervention préliminaire de Mustapha Sahlaoui, du CEPEX , qui a porté sur les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Russie , le positionnement des entreprises tunisiennes du secteur de l'habillement sur le marché russe est faible et d'une façon générale la solde de la balance commerciale avec la Russie est au détriment de la Tunisie , avec une baisse des exportations tunisiennes vers ce pays atteignant 45 %, en 2006, contre une hausse des importations tunisiennes à partir de la Russie de l'ordre de 50%, mais ces importations concernent les huiles de pétrole et divers minéraux. Au milieu de cette baisse générale, le secteur du textile-habillement a enregistré, par contre, une évolution positive, par rapport aux autres secteurs, en voyant sa part passer à 8% des exportations tunisiennes vers la Russie , mais sa valeur est très faible. Diverses actions de promotion ont été entreprises, comme la participation aux foires économiques spécialisées en Russie et l'échange de délégations d'hommes d'affaires des deux pays , toutefois, une véritable implantation dans le marché russe, hautement convoité, de toutes parts, réclame un effort plus soutenu. D'autant que la branche du textile et de l'habillement , dans le marché russe, est, déjà, exploitée par les géants de l'habillement et de la confection, comme l'Allemagne qui en contrôle 12% , l'Italie dont la part s'élève, également, à 12%, la Chine (11%), la France (5%) et la Turquie (5%).
Soif de consommation Toutefois, au-delà de ces chiffres à prendre avec prudence, les données fournies par Mr Marc Sadione-Sone présentent le marché russe comme un marché caractérisé par une grande soif de consommation combinée à un manque de confiance aux productions locales très faibles d'ailleurs, au profit des produits étrangers et plus particulièrement les produits qui sachent imposer leur marque , car l'image de marque des produits étrangers a acquis une grande importance, en Russie, parallèlement à l'amélioration du niveau de vie et des revenus des habitants et une recherche perceptible de l'élégance dans le cadre d'un design et d'un goût restés spécifiques à la société russe. Cette consommation est soutenue par une classe moyenne qui se développe,.rapidement et tend à prêter une attention particulière à l'aspect extérieur, et aux signes du succès social, dans les vêtements, la possession des voitures et autres signes du genre. ''Les nouveaux citoyens russes dépensent beaucoup pour les vêtements qui ont acquis, en Russie, une importance psychologique aussi bien pour les classes riches que pour les couches modestes, a dit , à ce sujet, le conférencier.
Demande diversifiée Puis, outre les produits confectionnés, la demande russe, dans ce domaine, a, aussi, l'avantage commercial d'être diversifiée, portant, également, sur les tissus et les matières premières nécessaires au textile et à l'habillement. Aussi, un terrain des plus fertiles est offert aux entreprises tunisiennes concernées dont quelques unes ont réussi à avoir un point d'appui dans le marché russe, à l'instar d'une entreprise de lingeries dirigée par Mme Latifa Hizem qui, invitée à apporter son témoignage, a indiqué qu'elle exporte ses produits vers la Russie , à hauteur de 60%, mais elle le fait par l'intermédiaire de sociétés italiennes, ce qui montre le long chemin qui reste, encore, à parcourir dans ce domaine pour les Tunisiens.