La Cour de première instance de Tunis vient d'examiner une affaire de détournement suivi de vol. L'accusé est à son vingt-sixième printemps, il est encore au chômage. Lequel chômage ne l'empêchait pas de se débrouiller pour gagner sa vie. Pour lui, c'était mieux, que de tendre la main à ses parents pour recevoir de l'argent de poche. Ni l'alcool, ni la drogue n'ont excité sa curiosité lors d'un moment de faiblesse. La victime est une jeune fille de seize ans qui était sa voisine dans le quartier que leurs familles habitaient dans la banlieue de Tunis. Le jeune homme se rappelle sûrement qu'il avait croisé sa victime à maintes reprises quand elle a commencé à sortir de chez elle pour jouer avec ses voisines. Sérieuse, elle s'intéressait à ses études corps et âme. Son objectif était d'arriver à poursuivre ses études jusqu'au bout, décrocher un diplôme universitaire et arriver à avoir un emploi lui permettant de gagner dignement sa vie. Encore mineure, elle ne pensait pas encore entretenir une relation amoureuse avec un jeune homme. Certes, elle remarquait ses collègues qui sortaient et bavardaient avec des jeunes hommes et qui passaient même des moments entre leurs bras. En fait, elle n'en a jamais pensé les imiter. Bref, elle était absorbée par ses études. Quelques jours avant l'incident, elle a été surprise d'entendre une voix lui faire des avances alors qu'elle rentrait de son collège, son cartable à la main. Quand elle s'est tournée, elle n'en croyait pas ses yeux, il s'agissait de son voisin. Elle est alors rentrée chez elle sans lui adresser la parole. Le lendemain, il lui a barré le chemin et lui a fait la même proposition. Et à chaque fois, elle lui tournait le dos. Cela n'a pas pour autant poussé le jeune homme à baisser les bras. Il gardait espoir que la jeune fille lui cèderait un jour. En vain. Le jour des faits, le jeune homme a attendu sa voisine devant le lycée et a suivi ses pas. Il ne lui a pas adressé la parole. Une fois elle a quitté ses amies et s'est dirigée vers le quartier où elle habitait, il l'a attrapée, lui a glissé un couteau sous les aisselles et l'a menacée de meurtre si elle ne l'accompagnait pas sans faire de bruit. Craignant d'être tuée, elle lui a cédé. Il l'a fait entrer dans une bâtisse en construction et l'a violée à deux reprises avant de la libérer dans un état lamentable. La jeune fille est rentrée en pleurs chez elle et a raconté l'incident à sa mère qui s'est présentée au poste de police pour porter plainte. Le jeune homme a été arrêté. Il a nié avoir usé de la force et a prétendu que la jeune fille l'a suivi de son propre gré. Mais le certificat médical présenté par la victime révélait le contraire et prouvait les violences subies par la jeune victime. L'agresseur a été arrêté et a comparu devant un tribunal pour répondre des délits du détournement et du viol. Son avocat a demandé le report de l'affaire parce qu'il y avait des tentatives d'arrangement avec la famille de la victime. L'affaire a été reportée au 21 avril prochain.