Les deux jeunes hommes, victimes de l'affaire de ce jour, avaient respectivement 25 ans et 27 ans et ils ont obtenu depuis quelques années des diplômes de techniciens supérieurs en électricité industrielle. Ils ont déjà roulé leurs bosses dans plusieurs métiers. Ils ont travaillé dans l'industrie, le bâtiment, l'hôtellerie, etc. Les postes qu'ils occupaient étaient sous-payés et ils parvenaient à peine à joindre les deux bouts. Leur rêve était de dénicher des métiers à l'étranger car ils savaient que leur métier est très prisé dans les pays industriels. Encore faut-il taper à la bonne porte. L'été dernier, ils ont fait la connaissance d'un homme ayant une cinquantaine d'années. C'était un parent de l'un de leurs amis. Le bonhomme en question leur fait miroiter qu'il avait des entrées en Europe et, surtout, au Canada. Il leur affirmait qu'il pouvait leur procurer des visas et du travail là-bas moyennant des rétributions financières conséquentes. Les deux jeunes gens étaient appâtés. Ils avaient cru dénicher l'opportunité de leur vie. Ils ont pris les coordonnées de l'homme providence et ont fixé avec lui un rendez-vous deux jours plus tard pour qu'il leur fournisse plus de détails sur sa proposition. Lors de leur nouvelle rencontre, le bonhomme a expliqué aux deux jeunes gens que le Canada était le plus indiqué pour eux. Mais, il était aussi celui qui demandait le plus d'argent. Il leur fallait lui procurer chacun deux mille cinq-cents dinars ainsi que leur passeport et toute une pléiade de paperasses allant de la copie de la carte d'identité nationale à l'historique de la couverture sociale en passant par leurs différents diplômes. Et comme ces deux jeunes hommes ne sont pas très nantis, ils ont dû emprunter de l'argent dans leur entourage pour parvenir à rassembler ce montant. Ainsi, ils sont arrivés à préparer le dossier et à se procurer la somme d'argent requise. Ils ont remis leurs deux dossiers au bonhomme qui leur a promis de donner suite dans les deux mois qui allaient suivre. Ce fut ainsi que commençait une attente qui a duré plus de six mois. A chaque fois que les deux jeunes hommes rencontraient leur " vendeur de rêves ", il leur affirmait que les démarches étaient en cours et qu'il y avait de l'espoir pour que leurs contrats de travail parviennent en Tunisie la semaine suivante. Avec le temps, les deux jeunes gens commençaient à sentir le roussi et à comprendre qu'ils ont été floués. Ils ont décidé de changer d'approche avec le monsieur et de lui demander de leur donner des preuves qu'il y a bien des dossiers en cours d'étude. Ils lui ont demandé de leur donner les contacts de ses connaissances au Canada. À partir de ce moment-là, le bonhomme s'était volatilisé et les deux jeunes se sont assuré que ce n'était qu'un escroc qui a exploité leur bonne foi. Ils se sont alors présentés à la police pour raconter leur mésaventure emmenant avec eux leurs parents qui leur ont prêté l'argent qu'ils ont remis à l'escroc ainsi que leurs amis qui sont en connaissance de toute la supercherie. Une enquête a été ouverte et la police est rapidement parvenue à mettre la main sur l'escroc. Il a essayé de tergiverser prétendant qu'il n'a pas perçu autant d'argent. Mais les témoignages concordants des victimes et des témoins étaient là pour lui rafraîchir la mémoire. L'instruction a abouti à son inculpation d'escroquerie et il sera bientôt traduit devant la justice pour répondre de son forfait.