Contre toute attente le Club Sfaxien, d'habitude dominateur dans son fief et surtout quand il s'agit d'engagements arabes ou continentaux, a déçu complètement face au WAC lui concédant le nul et de surcroit sur le score positif de un but partout. L'équipe de Ghazi Ghraïri qui ne fut à l'occasion que l'ombre d'elle-même était passée largement à côté de son sujet. Elle devait même s'estimer heureuse de s'être sortie avec un résultat de parité en ce sens que les Casablancais étaient vers la fin de la rencontre très près de signer le but de la victoire. Le malheureux accident de la chute depuis les gradins d'un supporter sous les yeux des joueurs qui effectuaient l'ultime échauffement avant l'entrée sur le terrain les a certes perturbés et profondément touchés mais cela ne saurait ni justifier ni expliquer totalement le pâle visage affiché par l'équipe où de nombreux éléments étaient franchement hors du coup traînant le pied sur la pelouse comme des âmes en peine. Pourtant la quasi totalité des éléments alignés à l'exception de Aymen Ben Amor, Mrabet et Bouzidi a été mise au repos jeudi précédent contre l'Etoile du Sahel. Par conséquent les Sfaxiens ne pouvaient évoquer le facteur d'une quelconque lassitude physique pour expliquer leur petite sortie.
Des joueurs qui n'auraient jamais dû être alignés Si la défense, Khalloufi en tête qui a sauvé plusieurs situations périlleuses, n'a rien à se reprocher ou presque et si encore Mrabet et surtout Hammami ont pu tant bien que mal tiré leur épingle du jeu, tous les autres éléments du milieu et de l'attaque furent des plus méconnaissables. Nafti ayant alterné le bon et le moins bon n'a pas eu son rayonnement habituel ayant sensiblement fléchi en seconde mi-temps. Mais la grosse déception de l'entrejeu est venue de Soumah Naby. Le Guinéen très lent dans ses mouvements et à court d'inspiration n'a rien réussi de bon, pénalisant sérieusement la relance et par là la construction du jeu. Naby venait certes de se rétablir d'une blessure contractée contre Ahly Benghazi en Coupe de la CAF mais il ne pouvait en aucune manière marquer son retour par autant de médiocrité. Ghariri n'aurait pas dû l'aligner tout simplement ou du moins il aurait dû le remplacer plus tôt qu'il ne l'a fait (60'). Les deux attaquants de pointe en l'occurrence Hamza Younès et Blaise Kouassi ne furent pas de leur côté irréprochables. Si l'avant ivoirien qui a raté deux belles opportunités de but avait des circonstances atténuantes car se remettant d'une blessure, il en est autrement pour Younès. Ce dernier, pourtant, passait par une bonne période, mais contre le WAC il évolua bien au dessous de ses moyens même si à sa décharge, il a été rarement pourvu en bonnes balles.
Sortie injustifiée de Hammami Ce ne sont pas seulement les joueurs qui ont failli à l'attente des leurs dans la mesure où le coaching de Ghrairi n'a pas été concluant. Comment, en effet, expliquer le remplacement de Hammami par Guemamdia. Le premier jusqu'à sa sortie a bien contribué à fermer les issues devant les Marocains. En plus de son abattage dans la récupération Hammami a tenté, à chaque fois que l'occasion lui était donnée, de contribuer au jeu de l'attaque même s'il a procédé, ce faisant avec plus ou moins de bonheur. Dans l'esprit de l'entraîneur il s'agissait après l'égalisation du WAC de renforcer l'attaque par un troisième avant en sacrifiant un joueur du milieu mais Hammami n'était pas indiqué pour sortir. Il aurait dû faire sortir Naby au lieu de Hammami. Conséquence fâcheuse de la sortie de ce dernier: les Casablancais ont bénéficié depuis de beaucoup plus d'espaces pour échafauder leurs manœuvres et menacer sérieusement Khalloufi dans les vingt dernières minutes notamment. Et puis de quelle utilité a été l'entrée de Guemamdia, le remplaçant de Hammami? De la figuration pure et simple. Au lieu d'aligner Guemamdia dont le passage à vide ne fait que trop durer, n'aurait-il fallu recourir à Houcine Jabeur qui est à même d'évoluer comme un neuf et demi. Une autre carence a été déplorée manifestement : c'est celle d'une fébrilité mentale à laquelle les Sfaxiens ne nous ont pas habitués. Nous avions comme impression qu'ils ont pris le match avec une certaine légèreté, par excès de confiance sans doute. Ce qui explique les difficultés qu'ils ont endurées pour entrer dans le match.
L'espoir est encore permis Toujours est-il que les "Noir et Blanc" par le but encaissé chez eux ont sensiblement réduit leurs chances de qualification en finale. L'espoir cependant est encore permis, mais, pour espérer disputer l'ultime tour de l'épreuve, ils sont tenus désormais à la victoire à Casablanca même. Tâche pour le moins ardue compte tenu de la valeur de l'adversaire mais point impossible. Le Club Sfaxien et c'est connu a appris à bien voyager et par le passé il a réussi à redresser chez l'adversaire des situations des plus aléatoires. La dernière en date l'a été en Coupe de la CAF et contre l'autre équipe casablancaise, le Raja qu'il a réussi à battre chez elle après avoir concédé au Mhiri le match nul. Mais pour y parvenir il est appelé à jouer sur son véritable registre et à faire preuve d'un remarquable esprit de corps et une détermination sans faille, ces mêmes qualités qui ont valu à l'Espérance de réaliser un véritable exploit à Sétif où elle a obligé le Wifak à la défaite après cinq ans d'invincibilité dans son stade du 8 mai, une véritable fournaise.